Par les rédacteurs de « Il sismografo »
Monseigneur Tony Anatrella, un agresseur en série qui se cache derrière la profession de psychothérapeute, présent au Vatican parce qu’il était inscrit au Symposium sur le sacerdoce. Une offense insupportable. Maintenant nous avons les « professionnels de l’anti-pédophilie » ?
Qu’une personne comme le français Monseigneur Tony Anatrella [1] ait été admise à participer au Symposium sur le Sacerdoce, organisé au Vatican par le Centre de Recherche et d’anthropologie des vocations (France) fondé il y a peu par le Cardinal Marc. A. Ouellet, est une offense, et pas seulement pour ses nombreuses victimes, mais aussi un véritable outrage à la dignité humaine. C’est une gifle morale aux proportions gigantesques. Le bureau de presse du Saint-Siège n’a pas voulu dire un seul mot, ni pour confirmer ni pour démentir. Le préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal canadien Marc A. Ouellet, s’est limité à expliquer qu’il ne savait rien et a ajouté : « Je n’ai pas traité les inscriptions et je répète qu’il n’a pas été invité ».
Bien. C’est noté. Mais sans plus ? Certainement pas !
Tous ceux qui auraient dû au moins présenter des excuses aux victimes doivent maintenant faire face à leur conscience et à la mémoire du peuple de Dieu. Cette délicate question des abus concerne toute l’Église, la hiérarchie comme les fidèles.
S’il est vrai que les organisateurs ne savaient pas qu’Anatrella était dans le public du Symposium, ils auraient dû s’excuser deux fois. Pour cette présence « indésirable », comme l’a dit le cardinal, et pour ne pas l’avoir empêchée à temps.
Il ne suffit pas de minimiser ainsi un événement aussi grave, en utilisant des mots banals, alors même que l’on réfléchit encore à la lettre de Benoît XVI sur les enquêtes menées dans le diocèse de Munich-Freising. Peut-être que parmi ceux qui étaient obligés de lire cette lettre, quelqu’un a été distrait et ne l’a pas lue.
À quoi bon dire et répéter sans cesse que les victimes sont au cœur du drame des abus sexuels dans l’Église si l’on n’est pas capable de distinguer, face à des preuves frappantes d’arrogance et de mépris, comme dans le cas du prêtre psychothérapeute, la véritable douleur et le repentir sincère pour les erreurs commises – qui ont ruiné des milliers de vies humaines – de la tentative de trouver des justifications, des alibis et des stratagèmes linguistiques.
La lutte réelle et authentique contre la pédophilie cléricale se fait avec des faits concrets et des témoignages, ainsi qu’avec des structures adéquates et le développement d’une culture de la protection. Le reste, c’est-à-dire le verbiage sur le sujet et les défilés d’intervenants, commence à faire partie de ce que Leonardo Sciascia pourrait appeler les « professionnels de l’anti-pédophilie ».
Note :
[1] Dans Il Messaggero, Franca Giansoldati résume l’histoire : « À la Congrégation pour la doctrine de la foi, il fait face à un procès canonique pour agression sexuelle sur un mineur. Anatrella, 80 ans, avait déjà été suspendu “a divinis” en 2018 pour d’autres abus. Les agressions sexuelles auraient eu lieu dans le cadre d’activités de psychothérapie menées par Anatrella, qui a été par le passé consultant auprès de plusieurs départements du Vatican. Il a théorisé des voies psychothérapeutiques pour guérir l’homosexualité. En juillet 2018, une enquête confiée par l’archevêque de Paris de l’époque, Michel Aupetit, à son vicaire général, Eric de Moulins Beaufort – l’actuel président de la Conférence des évêques de France – est arrivée à la conclusion que les accusations étaient fondées et il a été décidé de le suspendre “a divinis”. Le prélat a été sanctionné par une interdiction de travailler comme psychothérapeute, de célébrer les sacrements et de participer à des événements publics sans l’accord préalable de l’archevêque. »Source : https://ilsismografo.blogspot.com/2022/02/vaticano-mons-tony-anatrella-abusatore.html