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Laudato si’ : Critique de l’anthropocentrisme

Accueil Faire société autrement Éthique et vie Laudato si’ : Critique de l’anthropocentrisme
Éthique et vieFaire société autrement
NSAE20 juillet 20220 Commentaire

Par Juan José Tamayo

Je viens de relire calmement et attentivement l’excellente encyclique du pape François, Laudato Si’, Sur le soin de la maison commune, publiée le 24 mai 2015. L’une des critiques les plus lumineuses, précises et radicales que fait la première encyclique d’un pape sur l’écologie est celle de l’anthropocentrisme, tant moderne que chrétien. C’est l’objet de cette réflexion.

Le tournant anthropologique de la Renaissance et de la philosophie moderne

Les Lumières comprennent l’émancipation de l’être humain comme l’accès à la conscience de soi. L’être humain s’identifie comme un sujet-dans-le-monde avec sa propre identité, non soumis aux forces impersonnelles de la nature, ni à l’ordre préconçu du destin, ni à la volonté de Dieu ou des dieux, ni aux diktats des autres êtres humains. Il se conçoit comme un être libre, autonome, maître de son présent et maître de son avenir, créateur et seul responsable de la construction de l’histoire et de lui-même. Le comportement humain est régi par la conscience. L’être humain a une valeur en soi.

Le logos divin cède la place au moi du sujet. L’histoire du salut transcendant cède la place à l’histoire du monde comprise comme une émancipation immanente. Dieu cesse d’être le valideur de l’être humain et celui-ci se retrouve seul avec lui-même, assumant sa responsabilité dans le monde : il ne peut ni y renoncer ni la déléguer. L’être humain émerge, selon les mots de A. Touraine, « comme liberté et création ». Il se comprend comme un acteur de sa vie personnelle et comme un agent de la société.

La subjectivité devient ainsi un constituant fondamental de l’être humain, qui devient le principe fondateur de la réalité et de la connaissance, y compris la connaissance de Dieu, ainsi que le fondement des valeurs morales.

À l’aube de l’ère moderne, l’humaniste italien Pic de la Mirandole annonçait déjà le tournant anthropologique qui allait devenir la marque de la Renaissance et trouver son fondement philosophique et politique dans les Lumières et la Révolution française. Voici son texte lucide, qui date de 1492 et s’intitule « Prière pour la dignité » :

« Si je ne t’ai donné, Adam, ni une place déterminée, ni un aspect qui te soit propre, ni aucun don particulier, c’est afin que la place, l’aspect, les dons que toi-même aurais souhaités, tu les aies et les possèdes selon ton vœu, à ton idée. Pour les autres, leur nature définie est tenue en bride par des lois que nous avons prescrites : toi, aucune restriction ne te bride, c’est ton propre jugement, auquel je t’ai confié, qui te permettra de définir ta nature. Si je t’ai mis dans le monde en position intermédiaire, c’est pour que de là tu examines plus à ton aise tout ce qui se trouve dans le monde alentour. Si je ne t’ai fait ni céleste ni terrestre, ni mortel ni immortel, c’est afin que, doté pour ainsi dire du pouvoir arbitral et honorifique de te modeler et de te façonner toi-même, tu te donnes la forme qui aurait eu ta préférence. Tu pourras dégénérer en formes inférieures, qui sont bestiales ; tu pourras, par décision de ton esprit, te régénérer en formes supérieures, qui sont divines. »

De ces paroles mises dans la bouche de Dieu, l’auteur déduit la générosité inégalée de Dieu et la grande joie de l’être humain, à qui il a été donné d’avoir ce qu’il désire et d’être ce qu’il veut être.

Avec le tournant anthropologique, l’anthropologie n’est pas une discipline philosophique de plus, mais devient une disposition fondamentale qui ordonne et oriente la pensée philosophique et théologique moderne, comme on peut le voir clairement dans la relation que Kant établit entre la question « Qu’est-ce que l’homme ? » et les trois questions précédentes : « Que puis-je savoir ? », « Que dois-je faire ? », « Que puis-je attendre ? ». Le théocentrisme cède la place à l’anthropocentrisme : le monde est contemplé et compris à partir de l’être humain, et non à partir de Dieu. Pour cette raison, il n’est pas considéré comme immuable, mais pensé comme possible de le transformer.

Le tournant anthropologique représente une avancée importante : la reconnaissance de l’être humain en tant que sujet. Cependant, comme elle conduit à l’anthropocentrisme, elle a ses limites, ses contradictions et ses incohérences, parmi lesquelles il faut citer : la tendance individualiste qui se consolide dans tous les domaines : économique, politique, social, tout au long de la modernité européenne ; le désengagement de la nature, pire encore, l’agression contre elle ; la dépendance à la technologie, qui devient technocratie et domine l’être humain. Ce sont là quelques-unes des critiques soulignées dans l’encyclique.

Critique de l’anthropocentrisme moderne par l’encyclique Laudato Si »

Laudato Si’ critique l’anthropocentrisme moderne parce que « paradoxalement, il a fini par placer la raison technique au-dessus de la réalité » puisque, selon R. Guardini, « la nature n’est plus considérée comme une norme valable et encore moins comme un refuge vivant . La valeur du monde en soi est ainsi affaiblie » (n. 115). De plus, étant séparée de l’éthique, la technologie n’est pas en mesure de limiter son pouvoir (elle le renforce encore plus (n. 136)). La modernité a produit une grande démesure qui nuit à toute référence commune et à toute tentative de renforcer les liens sociaux (n. 116).

En considérant l’être humain comme autonome par rapport à la nature et comme dominateur absolu, on attaque l’existence et on provoque la rébellion de la nature (n. 117). Une telle situation conduit directement à la schizophrénie, qui consiste, d’une part, à ne pas reconnaître la valeur des autres êtres humains et, d’autre part, à nier toute valeur propre à l’être humain (n. 118).

En réponse à l’anthropocentrisme moderne, qui dissocie l’être humain de la nature, ou pire, qui se considère comme son propriétaire et son maître et la traite comme un simple objet à son service avec la capacité de se l’approprier, l’encyclique souligne le rapport inséparable entre écologie et anthropologie : « il n’y a pas d’écologie sans anthropologie », affirme-t-elle (n. 118). Exiger des êtres humains qu’ils s’engagent à prendre soin de la nature exige de reconnaître et de valoriser leurs capacités particulières de connaissance, de volonté, de liberté et de responsabilité (n. 118).

L’engagement à guérir le rapport avec la nature implique la guérison du rapport entre les êtres humains (n. 119), qui commence par la récupération de la dimension sociale (dans la meilleure tradition aristotélicienne, communautaire, du christianisme et du marxisme), en reconnaissant l’autre, en le valorisant, en s’ouvrant au « tu », également au « tu » divin (n. 119). La relation avec la nature ne peut être isolée de la relation avec les autres personnes et avec Dieu. Si un tel isolement devait se produire, il conduirait à un « individualisme romantique déguisé en beauté écologique et à un enfermement étouffant dans l’immanence » (n. 119). La réponse appropriée est offerte par Raimon Panikkar lorsqu’il parle de « l’intuition cosmothéandrique ».

François critique également une présentation inadéquate de l’anthropologie chrétienne qui a pu soutenir une conception erronée du rapport entre l’homme et le monde, transmettant même « un rêve prométhéen de domination sur le monde qui a donné l’impression que le soin de la nature est l’affaire des faibles » (n. 116).

Il se réfère expressément à l’interprétation et à l’application incorrectes par les chrétiens de l’expression biblique « dominer la terre », présentant l’être humain comme le maître, le seigneur et le dominateur absolu de la terre et de toutes les créatures. À cet égard, on distingue deux traditions dans la Genèse :

  1. Celle dans laquelle Dieu confie à l’homme la tâche de dominer la terre, interprétée comme une domination absolue : c’est la source sacerdotale (Gn 1,28-30).
  2. Celle dans laquelle il appelle à « cultiver et entretenir » le jardin : c’est la source dite yahviste (Gn 2,15). C’est sur celle-ci que l’encyclique insiste :

« Alors que » labourer « signifie cultiver, labourer ou travailler, » soigner « signifie protéger, garder, préserver, surveiller. Cela implique une relation de réciprocité responsable, je dirais, de sujet à sujet, entre les êtres humains et la nature » (n. 67), et non de sujet à objet.

L’encyclique estime que la Bible hébraïque ne se livre pas à un anthropocentrisme despotique, faisant fi des autres êtres vivants et de la nature. Elle comprend plutôt que (n. 68) la responsabilité des êtres humains envers la terre exige :

– de respecter les lois de la nature et l’équilibre entre les êtres du cosmos et prendre soin non seulement des êtres humains, mais aussi des autres êtres vivants, par exemple prendre soin de l’âne ou du bœuf du frère tombé sur la route, ne pas prendre la mère couchée sur les poussins ou sur les œufs, que l’on trouve sur la route (Dt 22,4.6).

– de donner un repos hebdomadaire aux animaux domestiques ainsi qu’aux êtres humains.

– d’accorder à la terre un repos tous les sept ans : le Jubilé (Lv 5,1-4).

– de déclarer un jubilé tous les 49 ans, comme une année de pardon universel, de rétablissement de la justice, de réajustement de la propriété et de partage équitable des biens, de reconnaissance que le don de la terre avec ses fruits appartient au peuple, et que les fruits de la terre doivent être partagés avec les personnes les plus vulnérables. Les pauvres, les orphelins, les veuves, les étrangers (Lv 19, 9-10) (n. 71).

Elle reconnaît la valeur des choses pour elles-mêmes, non par rapport aux êtres humains, et la non-subordination des choses au bien des êtres humains (n. 69).

Conclusion : les lignes de force de Laudato Si ».

Dans le prolongement de la critique de l’anthropocentrisme despotique, je résume les lignes de force de l’encyclique comme suit :

  1. Relation intime entre la vulnérabilité des pauvres et la fragilité de la terre, entre l’approche écologique et l’approche sociale. Elle considère comme inséparables le souci de la nature et la justice pour les pauvres (n. 16) ; l’engagement pour la société et la paix intérieure. Elle estime qu’il est nécessaire d’intégrer la justice dans les débats sur l’environnement afin d’entendre le cri de la terre et le cri des pauvres (n. 49). La dégradation de l’environnement et la dégradation humaine vont de pair (n. 56).
  2. Conception holistique du cosmos. Tout est lié (n. 70). Il faut donc concilier le soin de la terre et le soin des êtres humains, la justice économique et la justice écologique, et éviter la violence contre les autres et la violence contre la nature. « Le soin authentique de notre propre vie et de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice et de la fidélité aux autres » (n. 70).
  3. Une critique des formes de pouvoir de la technologie et une invitation à chercher d’autres façons de comprendre l’économie et le progrès, à un nouveau mode de vie, à un développement durable et intégral.
  4. L’iniquité touche des pays entiers et nous oblige à repenser l’éthique des relations internationales dans le contexte de la solidarité sans frontières (n. 51). Le Nord a une dette écologique envers le Sud. Une dette que le Nord ne paie pas, alors que les peuples pauvres sont obligés de payer leur dette. Les pays du Nord doivent payer la dette écologique contractée auprès du Sud en limitant leur consommation d’énergies non renouvelables et en fournissant des ressources aux pays qui en ont le plus besoin grâce à des politiques de développement durable (n. 52).
  5. Il est nécessaire de renforcer la conscience d’être une seule famille humaine, en éliminant les frontières politiques et sociales et en évitant la mondialisation de l’indifférence (n. 52).
  6. Enfin, elle déclare le droit de la terre à être heureuse.

Source : https://www.religiondigital.org/el_blog_de_juan_jose_tamayo/Laudato-Critica-antropocentrismo-Papa-Francisco_7_2467623221.html

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