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In Latino veritas ?

PubliĂ© le 21 juillet 2022 par Lucienne Gouguenheim dans Éditorial Aucun commentaire
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In Latino veritas ?

Par Marcel Bernos

« Oh ! mon Dieu, le latin, le latin, le latin, voyez-vous, il ne nourrit pas son homme ! »

Guy de Maupassant, « La question du latin Â», nouvelle (7. 09. 1886)

Oldemar DĂĄvila, CC0, via Wikimedia Commons

Au cours de rĂ©unions faisant le point sur les tĂ©moignages recueillis en vue du synode sur la synodalitĂ©, on a pu constater qu’il y avait un certain courant, parmi les jeunes catholiques, pour regretter que l’Église ait renoncĂ© au latin dans sa liturgie [1].

Argument avancĂ© : le latin exprime mieux le « sacrĂ© Â». Est-ce une qualitĂ© propre Ă  cette langue ? Dans ce cas, laquelle et pourquoi ? Est-ce parce que, comme on le comprend mal, ce qu’il expose apparaĂźt plus facilement « mystĂ©rieux Â» ? Et plus encore lorsque, dans certaines dispositions de la messe, les paroles en cette langue sont prononcĂ©es Ă  voix basse, comme hors les fidĂšles prĂ©sents. C’est ce que semblait suggĂ©rer Sforza Pallavicini s.j., dans sa cĂ©lĂšbre Histoire du Concile de Trente (1664, Ă©d. Migne, 1844, t. II, col. 1314) : « les raisons vĂ©ritables, lĂ©gitimes, Ă©difiantes (sic), ont Ă©tĂ© d’augmenter chez les fidĂšles cette vĂ©nĂ©ration que produit le secret dans les choses divines Â».

Pour en revenir Ă  l’emploi du latin aujourd’hui, rappelons qu’il est de moins en moins enseignĂ©. Dans des statistiques de 2014 (enseignements public et privĂ© en France), 19,3 % des Ă©lĂšves commençaient Ă  l’apprendre en cinquiĂšme, mais 5,3 % le suivaient encore en seconde, et 4,4 % seulement en terminale, avec des horaires en nette diminution
 Il serait Ă©tonnant que ça ait beaucoup progressĂ© depuis. La mĂȘme annĂ©e 2014, 133 candidats au Capes de lettres classiques pour 230 postes proposĂ©s


Les tenants de la messe de saint Pie V considĂšrent ce pape comme l’hĂ©roĂŻque dĂ©fenseur de la Tradition. Or c’est lui qui a supprimĂ©, par la bulle Quo primum (1570), tous les rites liturgiques antĂ©rieurs, ayant moins de deux siĂšcles d’anciennetĂ©, pour imposer l’unique rite romain.

La messe en latin n’est pas « de toujours Â». JĂ©sus, si c’est lui qui a instaurĂ© le rite, ignorait assurĂ©ment le latin et parlait plus probablement l’aramĂ©en dans le courant de la vie et l’hĂ©breu au Temple, pour les lectures et disputes thĂ©ologiques. On peut rappeler que la premiĂšre langue d’expression de l’Église a Ă©tĂ© le grec. Les sept premiers conciles ƓcumĂ©niques (325-787) l’ont employĂ© pour leurs dĂ©finitions dogmatiques. Le grec a Ă©tĂ© la langue utilisĂ©e par les premiers papes siĂ©geant pourtant Ă  Rome. Les premiers chrĂ©tiens, qui voulaient se rĂ©fĂ©rer Ă  l’Ancien Testament, recouraient Ă  sa version grecque de la Septante (rĂ©alisĂ©e au IIIe siĂšcle av. J.-C. pour les fidĂšles juifs de la diaspora).

Quant aux Ă©vangiles et Ă©pĂźtres du Nouveau Testament, mĂȘme s’il a pu y avoir des primo-versions en aramĂ©en ou en hĂ©breu, ils ont d’abord Ă©tĂ© diffusĂ©s en grec. Sauf dans les cĂ©lĂ©brations « domestiques Â», il ne semble pas que la liturgie ait largement ou exclusivement utilisĂ© avant le IIIe siĂšcle le latin, langue de l’Empire en Occident, centrĂ© sur Rome, et langue vĂ©hiculaire de la plus grande partie de ses habitants (donc la langue « populaire Â» de l’époque, comme pour nous le français).

Les partisans du latin comme « langue de l’Église Â» avancent que son intĂ©rĂȘt est d’ĂȘtre une langue stable, Ă  l’abri des variations inĂ©vitables des « langues vivantes Â», et donc fixant les interprĂ©tations ne varietur. Ce n’est pas faux, limitĂ© tout de mĂȘme par la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er des mots, parfois par pĂ©riphrase, pour rendre compte des nouvelles rĂ©alitĂ©s. Voir le cĂ©lĂšbre « vis atomica Â», mais aussi bien : sententiola prĂŠconialis (pour « slogan Â»), ludicra corporis exercitatio (pour « sport Â») ou 
 tabernĂŠ potoriĂŠ minister (pour « barman Â») ; il est vrai que ce dernier mot est peu utilisĂ© en liturgie.

Que le latin ait Ă©tĂ© « sacralisĂ© Â» au cours de l’histoire de l’Église, et en particulier aprĂšs le Concile de Trente (1545-1563), c’est une Ă©vidence, encore avait-il fallu attendre la fin du IVe siĂšcle pour que JĂ©rĂŽme de Stridon, sollicitĂ© par le pape Damase, rĂ©alise, entre 382 et 405, une traduction latine « dĂ©finitive Â» de la Bible, fondĂ©e sur une Ă©tude mĂ©ticuleuse des textes des Écritures dont on disposait alors, et d’abord la Vetus latina (IIe siĂšcle apr. J.-C.). Circulant dans des versions diverses, parfois entachĂ©es de fautes de copistes, elle Ă©tait lue parmi les convertis de langue latine. Mais JĂ©rĂŽme, soucieux d’exactitude, s’appliqua Ă  comparer ces textes avec les originaux grecs ou hĂ©braĂŻques. Le 8 avril 1546, la IVe session du concile de Trente dĂ©clara cette « Vulgate Â» « authentique Â» et en gĂ©nĂ©ralisa l’usage. Cependant, en 1943, Pie XII autorisa la lecture et l’étude de la Bible en langue vulgaire, recommandant d’en traduire les textes non plus Ă  partir de la Vulgate, mais des textes originaux hĂ©breux et grecs (encyclique Divino afflante Spiritu).

En 1963, le concile Vatican II, tout en conservant l’usage du latin dans la liturgie (constitution Sacrosanctum Concilium), a permis avec prudence de dire la messe en langues vivantes. Le mĂ©canisme s’emballa quelque peu en faveur des langues vĂ©hiculaires, qui permettaient aux fidĂšles de comprendre ce qu’on leur disait, ce qu’ils chantaient, ce qu’ils rĂ©pondaient. Il y a, on l’a dit, des arguments pour justifier l’emploi du latin [2]. S’y crisper jusqu’à la rĂ©volte, n’est-ce pas, surtout, une maniĂšre d’affirmer son rejet des ouvertures sur le monde de Vatican II ?

Notes :

[1] L’auteur de ces lignes n’a rien contre le latin qu’il a pratiquĂ© de 1945 Ă  1974, d’abord comme Ă©lĂšve, puis professionnellement. Et il aime le GrĂ©gorien (bien chantĂ© !), d’oĂč Ă©mane effectivement comme un effluve du divin.

[2] Voir la note du P. Julio de la Vega-Hazas, in Aleteia, 28 05 2014 (https://fr.aleteia.org/2014/05/28/pourquoi-le-latin-est-il-la-langue-liturgique-officielle-de-leglise/)

Source : http://www.garriguesetsentiers.org/2022/07/in-latino-veritas.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

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langue liturgique, latin, sacré, traditions religieuses

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