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La disparition de la religion institutionnelle

Publié le 30 novembre 2022 par Lucienne Gouguenheim dans Chantiers de réforme Aucun commentaire
Home» FAIRE ÉGLISE AUTREMENT » Chantiers de rĂ©forme » La disparition de la religion institutionnelle
La disparition de la religion institutionnelle

Le laĂŻc uruguayen Diego Pereira RĂ­os [1] pose un regard lucide sur la crise institutionnelle que traverse l’église et sur son avenir.

L’Ă©glise transparente de Borgloon dans le Limbourg belge.

Le problème de Dieu continue d’être un dĂ©fi, peut-ĂŞtre pas pour tout le monde, mais pour ceux d’entre nous qui croient en lui, peut-ĂŞtre surtout pour nous. Croire en un Dieu qui est amour, qui donne tout pour les autres, qui renonce Ă  sa toute-puissance pour ne faire plus qu’un avec ceux qui souffrent le plus au monde – selon la thĂ©ologie chrĂ©tienne –, il est de plus en plus difficile d’en tĂ©moigner. Beaucoup de personnes qui essaient de le vivre au quotidien, en particulier nous les laĂŻcs et laĂŻques dans nos lieux de travail, dans nos familles, au contact des autres personnes rencontrĂ©es dans la sociĂ©tĂ© auxquelles nous voudrions communiquer notre foi et notre espĂ©rance, nous sommes souvent stupĂ©faits et Ă©branlĂ©s par le poids de l’institutionnalisation de la religion. La sĂ©cularisation et la postmodernitĂ©, qui ont engendrĂ© un manque de confiance dans les institutions sociales, continuent d’affecter la façon dont on peut croire en Dieu aujourd’hui, mais l’institution elle-mĂŞme continue de donner des raisons pour ĂŞtre disqualifiĂ©e. S’il s’agit seulement d’obĂ©issance, de rituels, de coutumes ou de traditions, de « nettoyage des consciences Â», la religion, de plus en plus, poursuivra ce processus de disparition.

Le discours apologĂ©tique selon lequel « sans communautĂ© il n’y a pas de foi solide Â» n’a pas de sens s’il ne s’agit que de dĂ©fendre l’institutionnalisation ou s’il s’agit seulement de continuer Ă  soutenir une hiĂ©rarchie qui a besoin de fidèles pour survivre. La hiĂ©rarchie et la fidĂ©litĂ© des croyants se combinent de façon vicieuse pour gĂ©nĂ©rer le mal du clĂ©ricalisme tant combattu par le pape François. S’il y a une caste qui se croit supĂ©rieure Ă  l’ensemble de l’Église, c’est parce que cette majoritĂ© recrĂ©e en elle-mĂŞme cette nĂ©cessitĂ©. Mais comme on le dit, si on regarde ce que les gens nous montrent, il y a de plus en plus de gens qui ne croient pas en Dieu Ă  cause des scandales de l’institution ecclĂ©siale. J’insiste : nous sommes en train de disparaĂ®tre. Quand je dis que nous sommes « stupĂ©faits et Ă©branlĂ©s Â» par ce qui nous arrive en tant qu’institution ecclĂ©siale, je ne fais pas seulement rĂ©fĂ©rence aux abus sexuels (qui sont ce qu’il y a de plus connu). Nous devons aussi porter un regard critique sur le chemin suivi par l’Église, ainsi que sur l’ouverture supposĂ©e Ă  une mentalitĂ© plus dĂ©mocratique, plus Ă©galitaire, plus Ă©quitable, qui est ce que nous recherchons aujourd’hui avec la synodalitĂ©.

Personnellement, telle que l’Église existe aujourd’hui, je pense que la meilleure chose qui puisse nous arriver est qu’elle disparaisse. La structure mĂ©diĂ©vale, classiste, sexiste, homophobe, en quĂŞte de pouvoir doit sans aucun doute disparaĂ®tre. Beaucoup penseront que ces choses n’arrivent que dans les pays oĂą l’Église est plus nombreuse, pas en Uruguay. Mais pour ceux d’entre nous qui font partie du Peuple de Dieu, qui sont au sein de l’Église, il suffit de se rapprocher des communautĂ©s ou des groupes paroissiaux, pour percevoir rapidement tout ce que je dis. De plus : je suis sĂ»r que beaucoup d’entre nous sont conscients de tout cela, mais nous avons toujours deux sortes de peurs. La première est que, si nous dĂ©nonçons cela et le faisons connaĂ®tre, nous serons sĂ»rement expulsĂ©s ou « marquĂ©s Â» pour n’avoir pas respectĂ© l’ordre Ă©tabli (mĂŞme si ce ne sont que des normes humaines), car en tant que laĂŻcs notre voix n’a toujours pas de poids dans les dĂ©cisions ecclĂ©siales. La seconde est que nous sommes tellement formatĂ©s par une idĂ©ologie hiĂ©rarchique qui nous a rendus très dĂ©pendants des prĂŞtres que cela nous empĂŞche de marcher dans la vĂ©ritĂ© et la libertĂ©. C’est ainsi que nous, les laĂŻcs, ne nous sentons pas capables de faire connaĂ®tre notre opinion face Ă  diverses situations. C’est la pire des peurs.

Pour cette raison, tant que rien ne change, et tant que la proposition du Pape de reconvertir l’Église en une Église synodale, oĂą nous sommes tous Ă©gaux, oĂą nous pouvons tous nous sentir co-responsables du salut des autres, la mĂ©fiance dans l’institution ne cessera de croĂ®tre et le nombre de fidèles de diminuer. Est-ce la meilleure chose qui puisse nous arriver ? Je ne sais pas, je sais seulement que beaucoup de catholiques se refroidissent de plus en plus, leur cĹ“ur ne vibre pas devant la proclamation de l’Évangile, beaucoup suivent la logique capitaliste de la recherche du succès, du bien-ĂŞtre matĂ©riel et Ă©conomique, du travail pour obtenir les moyens d’acheter du plaisir. Beaucoup de catholiques qui ont un bon bagage Ă©conomique continuent d’envoyer leurs enfants poursuivre une carrière qui leur garantira une vie de luxe. S’il y a des missionnaires engagĂ©s, c’est une Ă©tape de jeunesse, quelque chose de temporaire, quelques signes solidaires d’actions concrètes sans rĂ©flexion ni intĂ©riorisation. Et tout continue d’être avalisĂ© par la hiĂ©rarchie. Tant que le vide intĂ©rieur continuera Ă  ĂŞtre rempli de tout ce qui n’est pas Dieu, la foi sera un sentiment passager. Il est triste que ceux qui font tant pour vivre une foi mĂ»re et engagĂ©e continuent d’être disqualifiĂ©s et non pris en compte. C’est pour ça que ce type d’église institutionnelle doit disparaĂ®tre pour refleurir. C’est notre foi et notre espĂ©rance.

Note :

[1] Diego Pereira RĂ­os est professeur de philosophie et de religion, inscrit en Master de thĂ©ologie latinoamĂ©ricaine (UCA). Il est membre d’Amerindia Uruguay et de RED CREA-CĂłmplices PedagĂłgicos para America Latina. Ses recherches se situent Ă  la rencontre de la rĂ©flexion philosophique, thĂ©ologique et pĂ©dagogique dans une perspective libĂ©ratrice.

Source : https://dial-infos.org/spip.php?article9137

Source originale : https://amerindiaenlared.org/contenido/22418/el-desaparecer-de-la-religion-institucional-/

Traduction : Alain Durand

Illustration : https://blog.laminasyaceros.com/blog/la-iglesia-transparente-de-borgloon

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