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Prise de position du village maya de Bacalar sur le projet du Train maya

Accueil Faire société autrement Prise de position du village maya de Bacalar sur le projet du Train maya
Faire société autrementTémoignages
Lucienne Gouguenheim5 juin 20230 Commentaire

Assemblée des défenseurs du territoire maya Múuch’Xíimbal [1]

Dans ce texte fort, publié sur son blog, l’Assemblée des défenseurs du territoire maya Mùuch’ Xiibal [Nous avançons ensemble] prend position de manière argumentée contre le projet.


Bacalar est né comme village maya il y a plus de 1500 ans, nos ancêtres mayas les plus anciens ont pris soin de ce territoire et l’ont protégé, ils n’ont jamais cessé de résister que ce soit à la colonisation espagnole ou au système colonial qui continue jusqu’à nos jours. En 1901 encore, au tout début du siècle passé, Bacalar a compté parmi les derniers villages mayas à se maintenir en résistance, lors de ce que l’on a appelé la guerre des castes. Nous les Mayas ne sommes jamais partis, nous avons toujours été présents ici.

La pauvreté et l’oubli dont on dit qu’ils règnent ici sur le territoire maya de la péninsule du Yucatán, sont surtout un appauvrissement programmé et légalisé par le gouvernement qui voit dans les populations indiennes, non seulement de la péninsule, mais de tout le pays, une sorte d’obstacle qui ne lui permet pas de faire et défaire selon son bon plaisir, c’est-à-dire qu’ils nous considèrent comme un obstacle à leurs projets.

C’est la raison pour laquelle nous ont été déniés depuis toujours des besoins de base comme une situation sanitaire digne, une éducation orientée dans le sens de notre culture, une réelle justice pour les populations indiennes, dans le cadre de laquelle nous soyons considérés comme sujets de plein droit au regard de la constitution et pas seulement d’intérêt public comme c’est le cas jusqu’à aujourd’hui.

Rien de ce qui vient d’être évoqué ne s’est amélioré ni aujourd’hui à plus de 4 ans de la quatrième transformation d’opérette [2], ni dans le passé, avec d’autres gouvernements. Lorsqu’ils sont arrivés à la péninsule pour faire la propagande du projet de Train maya, ils ont promis d’apporter des solutions à ces besoins de base, mais seulement si ce projet était accepté, et de nouveau ça n’a été d’autre qu’une tromperie de plus à l’égard des peuples et communautés mayas.

Nous formons un collectif que nous avons nommé Assemblée des défenseurs du territoire maya Múuch’Xíimbal (Nous avançons ensemble), nous sommes des femmes et des hommes de diverses communautés mayas de la péninsule du Yucatán. Le collectif est né le 13 janvier 2018. Nous ne sommes affiliés à aucun parti politique, aucune religion et nous ne recevons d’argent d’aucune fondation.

Nous nous sommes réunis avec l’objectif unique de défendre notre territoire, car se profilent des projets de mort qui font violence à nos communautés, comme les monocultures transgéniques, les fermes d’élevage industriel de porcs et de poulets, les parcs éoliens et photovoltaïques, le tourisme de masse, les grands projets immobiliers, et comme si cela ne suffisait pas, les mégaprojets comme le train mal nommé Train maya.

Une partie des actions que nous avons réalisées l’ont été dans le cadre légal, par le biais de recours de protection qui, dans le passé, même lorsque c’était compliqué, ont fait que, en tant que peuples indiens, nos droits ont été respectés, mais à partir de 2018, les choses ont changé. En 2021 par exemple, alors même que divers recours de protection avaient été accueillis positivement par la justice et que légalement l’avancée du train pour les tronçons 1, 2 et 3 devait être stoppée, aucune décision judiciaire n’a été respectée par l’exécutif, la loi a toujours été bafouée et nos recours légaux ont été rejetés. Il n’y a pas eu d’arrêt des travaux, ils continuent jusqu’à aujourd’hui, ils passent par-dessus nos droits en tant que peuples mayas et piétinent les droits de la nature.

Ici, à Bacalar, le gouvernement fédéral a décidé de faire passer le tronçon 6 du projet Train maya, ses émissaires venaient simplement pour annoncer qu’ils allaient venir, qu’il n’y avait rien à discuter, ils ont dit avec arrogance que c’est un projet fédéral, alors ils sont venus comme des patrons d’haciendas en donnant des ordres ici chez nous.

Le projet Train Maya n’a PAS n’est pas né d’un dialogue avec les peuples mayas, ni avec la population qui va être affectée, ce projet a été imposé depuis le palais présidentiel, ils le justifient en disant que c’est un projet de développement, mais c’est un développement capitaliste et néo-libéral quand bien même le président se dit très à gauche, car il ne bénéficie qu’au grand capital, aux consortiums hôteliers, aux constructeurs immobiliers, aux fermes d’élevage industriel de porcs et de poulets, aux monocultures, aux parcs éoliens et photovoltaïques, et à la classe supérieure de toujours qui sont ceux qui ont du blé pour investir, à l’étranger et dans des pays comme les États-Unis et qui, dans l’économie mondiale, sont à la recherche de nouvelles terres à coloniser.

Quelle est notre place à nous dans ce projet qu’ils ont nommé Train maya ? Il faut le dire, car ils n’ont pas eux la dignité de parler vrai, ils ont toujours d’autres données à avancer, de quelque parti qu’ils soient, en fin de compte, ils mangent tous à la même assiette et ne nous laissent que les restes.

La place qu’ils nous laissent dans ce projet, c’est celle qu’ils nous ont imposée il y a plus de 500 ans, celle d’esclaves, celle des domestiques, de celui qui va aller nettoyer les toilettes souillées par des milliers de touristes, de ceux des rangs desquels sont issus les morts et les disparus, de celui qui construit des hôtels et des bâtiments, mais qui n’a même pas un toit à lui ; la place des nouveaux pauvres ou des nouveaux migrants, c’est ça qu’ils nous laissent à nous et à nos filles et fils, sans terre ni territoire où nous créons et recréons la vie et notre culture.

Ils sont venus ici à notre territoire pour nous dépouiller de nos terres, ces terres dont nous avons pris soin et que nous avons gardées vivantes pendant plusieurs milliers d’années, cette terre qui nous a instruits, protégés, alimentés – plus de la moitié des terres de la péninsule du Yucatán appartiennent aux peuples mayas. C’est pour cela qu’ils ont porté leurs regards vers ce lieu, ils ont peut-être du blé, mais ils n’ont pas de terres, ils viennent chez nous comme de nouveaux colonisateurs, ils exproprient des terres à coup de décrets et se croient les maîtres de tout, sans comprendre qu’ils sont en train d’en finir avec la vie de la forêt, de la terre, de l’eau et aussi avec nos vies.

La péninsule du Yucatán est connectée par sa forêt et aussi, sous terre, par un réseau de grottes, cénotes, puits naturels, les artères et les veines de l’eau, on peut dire que c’est un organisme vivant unique, c’est pourquoi lorsqu’on impacte l’une de ses parties on blesse un tout.

Le tracé du train coupe le cœur de la forêt, et ce n’est pas seulement des milliers d’arbres qu’il tue, mais aussi la vie qu’ils portent en eux et la vie qu’ils produisent, ils sont l’abri et la nourriture de nombreux animaux, abeilles, insectes, plantes et oiseaux, ils sont générateurs d’air. Ils blessent la terre en la tailladant pour la niveler et aussi pour combler les puits naturels, ces puits par lesquels en période de fortes pluies l’eau s’infiltre dans le sous-sol, alimente ainsi la terre et aide à ce que l’eau n’aille pas directement à la lagune évitant ainsi qu’elle ne dépasse son niveau naturel d’eau, cela maintient son équilibre. Ils détruisent chaque jour davantage la vie dans la forêt et, se faisant, compromettent aussi la vie de la lagune.

La lagune manifeste déjà des symptômes de la négligence et des abus auxquels elle est soumise, il suffit de rappeler son changement de coloration survenu au milieu de 2020 : le poison s’est infiltré par la terre, a tué des milliers de coquillages et laissé des séquelles, éteignant ses couleurs bleues.

Les problèmes continuent : les infiltrations et les eaux usées déversées dans la lagune, la présence de plus en plus importante de touristes qui altèrent l’équilibre biologique de la lagune, les dommages causés aux mangroves, aux stromatolites, les incendies de palétuviers qui bouleversent les zones humides, le saccage de la flore et de la faune, et ce n’est qu’une partie des problèmes auxquels non seulement on n’a pas cherché à apporter une solution, mais que, au contraire on intensifie avec ces mégaprojets qui impactent de façon irréversible nos écosystèmes et finiront par nuire à la santé de la lagune et à notre santé à tous.

Le ruissellement à venir des richesses, comme ils disent, n’est pas pour nous. Ce qu’ils appellent la Riviera Maya, Cancún, Playa del Carmen et Tulum sont quelques exemples du type de développement capitaliste qu’ils viennent nous imposer.

Où sont les Mayas ? La réalité est que nous avons les pires emplois, les plus mal payés, nous sommes discriminés, trompés, violentés. Nous nous trouvons dans une situation où nous n’avons pas le droit d’exiger ne serait-ce que le minimum, nous ne pouvons pas même parler notre langue parce que les patrons pensent que nous ne parlons maya que pour les voler, nous n’avons pas même accès aux plages, à nos lagunes, nous n’avons pas droit à la santé, l’éducation, moins encore à la sécurité, il semble que seuls ceux qui ont de l’argent ont des droits. Ah ça oui, ils volent notre culture pour nous exhiber dans des spectacles hauts en couleur, folkloriques et ridicules dans leurs hôtels, restaurants, parcs, zones archéologiques et où ça leur vient à l’idée, ils utilisent notre langue pour baptiser leurs entreprises et même pour donner un nom à leurs trains qui n’ont rien de maya.

Nous dénonçons le mégaprojet de train maya comme étant un projet néo-libéral, capitaliste et colonisateur, il ne répond qu’à la volonté de nous dépouiller de nos terres, de nous dépouiller de notre identité, il n’apporte que mort, il traîne dans ses wagons l’écocide de notre forêt et l’ethnocide de notre culture en tant que communautés mayas.

[1] DIAL a publié, dans ses numéros de mai et juin 2020, deux articles dénonçant l’un des mégaprojets de développement du Sud-est mexicain du gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador, le « Train maya » Voir DIAL 3531 – « MEXIQUE – Tourisme et réordonnancement territorial » et 3536 – « MEXIQUE – La spoliation financière : Les paysans, “associés” du Train maya ».

[2] La « quatrième transformation » était une promesse du candidat Andrés Manuel López Obrador, élu depuis, durant sa campagne de 2018 – note DIAL.

Source : https://dial-infos.org/spip.php?article9242

Source (espagnol) : blog de l’Assemblée des défenseurs du territoire maya Múuch’ Xíimbal, 2023.

Traduction d’Annie Damidot pour Dial.

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