Péché originel et bénédiction originelle
Matthew Fox (Traduction Gilles Castelnau).
Souvenons-nous de l’excellent enseignement du Père Chenu qui disait qu’il y a deux traditions spirituelles dans le christianisme : le récit deutéronomiste qui dit que les débuts de l’humanité ont été ceux de la Chute dans le péché avec Adam et Ève (Genèse 2 et 3) et le récit sacerdotal qui fait commencer l’histoire du monde avec l’heureux récit de la création (Genèse 1).
Elie Wiesel disait du récit de la Chute : « Non seulement l’idée du Péché originel est absente du récit biblique, mais elle est absolument contraire à toute la pensée hébraïque. »
Par contre, la Bénédiction originelle se trouve dans le récit biblique de la création où chaque jour Dieu exprime son contentement et dit que ceci est « très bon ».
Remarque de Gilles Castelnau
Il faut effectivement reconnaître que la tradition spirituelle courante dans le catholicisme et le protestantisme regarde toute la vie du monde comme marquée par le Péché originel. C’est ainsi que la notion de péché (nécessitant un pardon permanent de la part du Christ) envahit toute la pensée et notamment la célébration de la messe et du culte. Elle engendre un pessimisme systématique qui n’aide pas à vivre dans le monde actuel très anxiogène.
Par contre un élan bienvenu de nos jours émane de la tradition spirituelle qui enseigne à voir la vie éclairée par le soleil de la vie (« Jouis de la vie avec la femme que tu aimes pendant les jours de ta vie si fugitive que Dieu te donne sous le soleil », disait l’Ecclésiaste, 9.9.).
http://protestantsdanslaville.org/gilles-castelnau-spiritualite/gc891.htm
Commentaire envoyé par Jacques Clavier
Voici un très beau texte écrit par Georges Bernanos (1888-1948) et tiré de son célèbre livre : “Journal d’un curé de campagne” (1936). “La Vierge était l’Innocence.
Oui, mon petit pour la prier, il faut sentir sur soi ce regard qui n’est pas tout à fait celui de l’indulgence – car l’indulgence ne va pas sans quelque expérience amère – mais de la tendre compassion, de la surprise douloureuse, d’on ne sait quel sentiment encore, inconcevable, inexprimable, qui la fait plus jeune que le péché, plus jeune que la race dont elle est issue,
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Et nous aussi !