Nancy Sylvester.
Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans notre monde ? Comment les gens peuvent-ils continuer à se livrer à des tueries massives et à des attaques aveugles ? Pourquoi certains pensent-ils que priver des hommes, des femmes et des enfants de nourriture, d’abri, d’eau et de carburant apportera la paix ? Des larmes coulent et des cris de frustration jaillissent lorsque j’évoque dans ma prière ce qui se passe dans le monde.
Partout dans le monde, les braises fumantes d’incendies allumés il y a longtemps éclatent à nouveau, détruisant tout et tout le monde dans leur sillage. Les tentatives pour les éteindre ne font qu’attiser les flammes. Même si la conscience humaine continue d’évoluer et de se développer, notre réponse aux menaces et aux agressions continue de refléter les choix faits par nos premiers ancêtres : la violence.
Nous savons que la violence engendre la violence. La vengeance – « œil pour œil » – est l’attitude et le comportement que certains humains ont certainement choisis lorsque leurs besoins de survie étaient menacés. La croyance que la force fait le droit et la soif de pouvoir ont été à l’origine de nombreuses guerres. Au fil du temps, ces choix se sont ancrés dans le psychisme humain. Nous avons probablement tous fait l’expérience de la colère et du désir de nous venger de quelqu’un qui nous a blessés ou menacés. Malheureusement, aujourd’hui, pour certains, la colère et la vengeance sont devenues des addictions et la réponse automatique à toute insulte ou agression. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, répondre par la violence est beaucoup plus mortel qu’à d’autres époques, compte tenu des armes dont nous disposons. Cela est particulièrement vrai au niveau des villes, des États-nations et des acteurs tiers représentant des groupes ethniques ou religieux qui réagissent encore en fonction d’une mentalité plus tribale.
Depuis les plus de 200 000 ans d’existence de l’espèce humaine, la violence n’a pas apporté la paix. Pourquoi pensons-nous qu’elle fonctionnera aujourd’hui ? Et pourtant, nous continuons à la choisir, encore et encore.
Tout au long de l’histoire de l’humanité, certains ont remis en question cette mentalité en proposant une vision plus profonde de ce qui pourrait être. Jésus nous a mis au défi de nous aimer les uns les autres comme nous nous aimons nous-mêmes et de ne pas nous venger, même de ceux qui le mettaient à mort. Jésus est rejoint par d’autres mystiques, personnalités et dirigeants qui ont prôné une approche non violente des conflits. Ces voix ont inspiré des millions d’entre nous à s’éveiller à une nouvelle réalisation, à une nouvelle conscience qui a commencé à voir les autres comme des êtres humains.
Pour la culture dominante, prendre une telle position, répondre par l’amour et non par la violence est considéré comme une naïveté. Cependant, une conscience croissante a évolué et émerge de plus en plus.
Vivre avec un tel chaos et une telle violence est notre temps historique. Je crois aussi qu’il est aussi temps pour nous d’accélérer l’émergence d’une conscience enracinée dans l’amour. Entrer dans un silence contemplatif ouvre en nous l’espace pour rencontrer le mystère divin, pour expérimenter le pouvoir de l’amour même au milieu de la souffrance et du chagrin, et pour devenir conscient et nous libérer de nos propres réponses les plus basiques à la blessure et à l’agression. Cela nous permet de répondre par l’amour, non seulement dans notre vie privée, mais aussi dans la sphère publique.
Ces jours-ci, je réfléchis à la vision du père jésuite Pierre Teilhard de Chardin, qui pensait qu’il existait une trajectoire dans l’évolution vers plus d’amour et d’unité. Ces mots tirés de son livre L’énergie humaine offrent un autre type de flamme pour alimenter les feux de votre cœur contemplatif.
Nous allons inévitablement vers un nouvel âge où le monde se débarrassera de ses chaînes et s’abandonnera enfin à la puissance de ses affinités intérieures. Ou bien nous devons douter de la valeur de tout ce qui nous entoure, ou bien nous devons croire fermement à la possibilité, et j’ajouterais maintenant aux conséquences inévitables, de l’amour universel.