Des associations d’aide alimentaire s’allient aux paysans pour lutter contre la malbouffe
Camille Jourdan.
Les bénéficiaires de l’aide alimentaire sont-ils condamnés à manger des produits issus de l’industrie agro-alimentaire ? Dans le Jura, des associations s’efforcent de se tourner, aussi, vers des filières locales.
Arbois (Jura), reportage
Du riz, des pâtes, quelques légumes frais, des yaourts… Sur les étagères et dans les frigos du Panier arboisien, branche locale de la Croix-Rouge, les bénévoles piochent de quoi préparer des colis, qu’ils distribuent chaque mardi et jeudi. Ces dernières semaines, du bœuf bourguignon est venu s’ajouter à la liste des produits glissés dans le panier, vendu pour la somme symbolique de 2 euros.
Emmanuel Ogier, éleveur de génisses au sein de la Ferme de Germigney, dans le Jura, a en effet réservé une partie de sa viande à la structure d’aide alimentaire, à qui il propose un tarif préférentiel : 10,80 euros au lieu de 11,80 euros le kilo. « Je prépare des portions de 500 g ou d’1 kilo », décrit le producteur. « Ça nous permet de manger de la viande, ce qui est rare », dit Martine, en reprenant son cabas. « Je ne pourrais pas m’en acheter, renchérit Stéphanie, jeune mère. Et c’est pareil pour les fruits et les légumes… »