François TRUBERT : un animateur dans l’ouest
Depuis une quinzaine d’année, cet ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics est maintenant en retraite, dans sa Bretagne profonde, à Pont-Aven, bien connue des artistes. Il n’en reste pas moins en lien (vive le Net !) avec beaucoup de personnes qui cherchent à vivre en vérité.
De par sa profession, il a évidemment pas mal bourlingué, en France et à l’étranger, et ses cinq enfants en ont pris de la graine : ils se trouvent dispersés dans toute l’Europe ! Il avait pourtant démarré dans la vie en bon « catholique de tradition », mais une lente évolution s’est emparée de sa conscience, jusqu’au jour ou un professeur (J. Sullivan) lui a « ouvert les yeux » : mais oui, tout un chacun peut « lire l’Evangile et en faire son miel ».
Puis ce fut la période de Vatican II dans une paroisse de St Brieuc, très liée à la Mission de France. Une autre étape est alors franchie avec les premiers contacts avec l’abbaye de Bocquen et son prieur Bernard Besret. Déjà est née pour lui l’espérance d’une « Eglise nouvelle ». La « mise au pas » de Bocquen fut donc un choc !
La fidélité à Témoignage Chrétien – il est abonné presque sans interruption depuis l’age de 20 ans – le soutient dans sa recherche d’une Foi incarnée. Il est donc parfaitement réceptif lorsque paraît « La Requête du peuple de Dieu » et lorqu’éclate l’Affaire Gaillot. Il accepte donc avec chaleur de réunir les sympathisants de NSAE en Finistère avec Albanne Fautrat de Vansay.
Cette petite équipe s’implique rapidement au niveau national et expérimente aussi les premières tensions : NSAE doit-il s’impliquer en priorité sur l’engagement social et vivre la justice et la charité d’abord sur le terrain, ou consacrer plus de temps à la contestation interne des structures archaïques de L’Eglise Catholique Romaine ? François prend toute sa place dans ce débat : « Je suis prêt à aller au bout du monde pour rapprocher les points de vue ».
Cette disponibilité lui vaudra de prendre en charge au niveau national l’épineux dossier des « divorcés remariés ». Il est apparu, lors d’une Assemblée Générale, que le sort qui leur était réservé par l’Eglise « était indigne, et qu’il fallait faire quelque chose ». François accepte donc de lancer une enquête – aussi bien auprès des gens concernés que des célébrants. Les réponses et leur synthèse sont publiées. Elles génèrent d’autres questions et des mises en relation sont induites : « Nous n’avons pas fait avancer les choses de manière définitive, mais quand même, nous avons apporté notre petite pierre ».
Sur le plan finistérien, François prend son bâton de pèlerin et organise des réunions mensuelles à Châteaulin, centre de gravité du département. Sans contraintes de structures, le groupe partage réflexions et engagements, avec le souci de ménager ceux qui continuent de participer à une vie paroissiale aussi bien que ceux qui ne se « sentent pas à l’aise dans l’Eglise ». Il regrette cependant que ce groupe chaleureux du « Pen ar Bed », n’ai jamais pu avoir une réelle action commune, une manifestation externe de cette richesse collective.
Pourtant, il y aura une encyclique de trop ! Avec « Redemptoris Sacramentum », François considère qu’il ne peut plus adhérer à cette conception rigide de l’Eucharistie « au-dessus des hommes ». Il continue cependant d’apporter sa contribution à la construction de « l’Eglise Nouvelle » qu’il appelle de tous ses vœux.