Vie des groupes de NSAE en 2010
Il est toujours délicat de vouloir effectuer une synthèse de l’activité des groupes sur une année. Il y a forcément des oublis, des imperfections dans la relation, dans le détail. Une absence d’ambiance effective par rapport au vécu de chacun. Il faut, néanmoins, essayer de tirer les grandes lignes de ce que fut la vie des groupes à travers les différentes régions françaises.
Nous avons reçu treize réponses à nos demandes de renseignements remontant, notamment, des membres du conseil d’administration de N.S.A.E. Trois d’entre elles ne font pas référence aux origines du groupe ; les autres situent le début de ce regroupement dans les années « 80-90 », notamment avec le réveil des chrétiens lors de la mise au placard de l’évêque d’Evreux, Mgr Gaillot.
Plusieurs groupes qui ont autour d’une quinzaine de membres, font état de l’importance de la diversité en leur sein : réalités sociales, cultures et engagements sont très différents.
L’accent est mis sur l’écoute, la libre expression et le refus de toute exclusion d’une Eglise (les divorcés-remariés notamment). L’espoir, créé par Vatican II, de voir le Peuple de Dieu reconnu comme interlocuteur dans l’Eglise, a été déçu. La hiérarchie la plus haute de l’Eglise n’a jamais pris conscience des dégâts provoqués par ce que beaucoup considèrent comme des reculs successifs.
Il semble, toutefois, qu’une certaine évolution se dessine à travers les sujets de dialogues et débats au sein des groupes. Du « j’ai envie de partir en claquant la porte » et « je ne fréquente plus l’Eglise », on est passé à « le message du Christ reste irremplaçable » et «la parole véhiculée par l’Evangile doit être notre référence ».
Concrètement, en dehors des rencontres mensuelles ou bimensuelles des groupes sur lesquelles nous reviendrons, il apparaît de plus en plus un besoin d’un apport extérieur de grandes voix ayant des discours non conformistes dans ou sur l’Eglise ; souvent, hélas, des pasteurs à la retraite dont la voix aurait certainement plus porté lorsqu’ils étaient en activité.
Réflexions, recherches, expérimentations et partages de la foi sont donc les principales activités des groupes parfois peu importants et dont la moyenne d’âge des participants est assez élevée. Mais il existe, aussi, un besoin d’expression extérieure soit en communiquant à travers la presse locale, soit en invitant à une conférence ou à un débat sur un thème de société.
Les débats internes, en effet, débordent très largement sur les engagements des uns et des autres, à travers des témoignages ; sur les problèmes d’actualité politique, économique, religieuse ; sur le contexte religieux local, les rapports avec les prêtres, l’évêque…Cela débouche parfois sur des prises de position, l’envoi de lettres, la publication par tracts ou interview dans un journal local.
La proximité des uns et des autres est une aide et un soutien dans les engagements de chacun au quotidien sur des problèmes de société. C’est aussi l’accueil de chrétiens « sans Eglise », des déçus.
Il y a aussi, parfois, des célébrations « autrement » pour Noël ou Pâques, des moments festifs, des repas partagés dans l’amitié, des week-ends de rentrée ou de détente, des « galettes des rois ».
Parmi les thèmes abordés , en dehors de l’étude de paraboles et de passages de l’Evangile, on peut citer en vrac : des échanges autour de livres ou d’articles (La sainte ignorance d’Olivier Roy, Main basse sur l’école publique de Muriel Fitoussi et Eddy Khaldi, la Bible dévoilée de Finkelstein et Siberman…), de Joseph Moingt, de Jacques Noyer ou de Hans Kung ; de lecture régulières de revues ; de débats avec des conférenciers Catherine Gaucher, sociologue, Christian Terras, rédacteur en chef de Golias, sur La spiritualité aujourd’hui ou Résister ; de discussions autour d’ intervention, Etienne Grieu à l’assemblée générale de N.S.A.E. ; la confrontation de pratiques et le statut des femmes dans l’Eglise ; un travail avec l’aide de Laure Caumont sur la célébration eucharistique ; les rapports clercs-laïcs ; l’évolution des ministères ; l’accueil et le soutien aux sans-papiers ; des réflexions sur la bioéthique, sur le pourquoi de nos engagements…
Bien entendu, il faudrait aussi citer le travail avec les éditions de Temps présent, Partenia 2000, et Partenia 77, CSF 95, autour de la revue des Parvis et la collaboration active à cette revue et aux hors-séries.
Il a volontairement été fait abstraction des nombreux engagements personnels extérieurs dans les partis politiques, syndicats, dans l’association des lecteurs de T.C, l’alphabétisation, le soutien aux sans-papiers, l’accompagnement des personnes en fin de vie ou en difficulté, commerce équitable… ou encore dans des associations comme Partenia, la Cimade, France-Palestine, ACAT, C.C.F.D , Sabeel, les Cercles de silence, le Secours catholique ou d’autres activités paroissiales.
Pierre Desbruyeres
(extrait du rapport d’activité 2010)
Passionnant ce qu’on pourrait faire, à plusieurs … J’habite Limoges… Il y avait un groupe, mais depuis …? Y a t-il un lien ?
merci.
Régis Vétillard