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Zone euro : le remède va-t-il tuer le malade ?

Publié le 7 avril 2011 par Lucette Bottinelli dans Archives Aucun commentaire
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Face à la crise de la dette, le pacte pour l’euro impose des efforts accrus de rigueur budgétaire, sociale et salariale.

Conjuguée à une monnaie surévaluée, l’austérité risque d’aggraver la situation économique des pays fragiles

L’ironie de l’histoire s’est invitée au sommet européen des 24 et 25 mars. Celui-ci devait mettre un point final à la défiance envers les dettes souveraines des pays fragiles de la zone euro. Au même moment, cependant, le gouvernement portugais est tombé à la suite du rejet d’un quatrième plan d’austérité par le Parlement. Des élections sont convoquées au moment où l’Etat doit refinancer 7 milliards d’euros de dettes d’ici à fin juin et où il refuse l’assistance européenne et celle du Fonds monétaire international (FMI).

Malgré la potion amère servie à ses citoyens, le déficit public du Portugal a dérapé en 2010 et affiché un niveau de 8,6 % de son produit intérieur brut (PIB) au lieu des 7,3 % promis. L’Etat doit emprunter à plus de 8 %, que ce soit à cinq ans ou à dix. Pour seulement réussir à stabiliser sa dette à 100 % du PIB, il faudrait que le pays réussisse à conjuguer, à partir de 2013, une croissance de 3 %, un excédent budgétaire (hors charge d’intérêts) de 3 % et qu’il paie un taux d’intérêt limité à 6 %, selon les calculs d’ING…

L’IRLANDE POURRA PUISER

Que faire ? Le secours financier mis en place pour les pays fragiles sera pérennisé par un Mécanisme européen de stabilité (MES) permanent, à partir de 2013. L’Irlande, qui a annoncé, jeudi 31 mars, que quatre de ses banques avaient besoin d’une nouvelle recapitalisation de 24 milliards d’euros, pourra puiser dans l’enveloppe de 85 milliards d’euros de financement négociée en novembre 2010 avec l’Union européenne et le FMI.

Mais le paquet européen s’accompagne d’un renforcement de la rigueur budgétaire et salariale – le pacte pour l’euro – afin d’améliorer la compétitivité. De plus, la Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à relever ses taux d’intérêt, jeudi 7 avril, ce qui va soutenir le cours déjà surévalué de l’euro et va peser sur la croissance.

L’équation, de plus en plus insoluble, incite à réfléchir à un changement de cap.

La zone euro a-t-elle choisi la bonne stratégie ? Entériné à Bruxelles les 24 et 25 mars, le schéma européen étale dans le temps le problème du financement des pays fragiles, dans le but de leur permettre de rétablir leurs équilibres budgétaires et commerciaux en comprimant leur demande interne : les dépenses publiques et la consommation – donc les importations.

Pendant cette période, des financements leur sont fournis à un taux inférieur à celui des marchés financiers (4,2 % pour la Grèce). « Au début de la prochaine décennie, la quasi-totalité de la dette détenue par les investisseurs privés aura été remboursée, et la quasi-totalité de la dette publique des pays en difficulté sera dans les mains des prêteurs publics (Fonds européen de stabilité financière (FESF) et son successeur, Union européenne, FMI…) », prévoit Patrick Artus, chef économiste de Natixis, dans une note du 24 mars.

LE SYSTÈME RESTE FRAGILE

Mais le système est fragile, car il suppose que la signature de l’Allemagne, de la France, des Pays-Bas, de l’Autriche ou de la Finlande, qui garantissent le FESF, puis son successeur en 2013, le MES, reste excellente. Cela est « possible » s’il ne faut financer que les dettes du Portugal, de la Grèce et de l’Irlande, mais « plus difficile » si l’Espagne et la Belgique sont en difficulté. Et « le montage exploserait bien sûr si la France perdait un jour son AAA » (la meilleure note de solvabilité décernée par les agences de notation), conclut M. Artus.

Or la diète budgétaire, sociale et salariale prescrite à la zone euro, la flambée des prix des matières premières et la surévaluation de l’euro risquent de plomber l’activité. « Graver la rigueur dans le marbre mène à une impasse dans la mesure où, comme cela devient manifeste en Grèce, en Irlande et en Grande-Bretagne, la rigueur augmente le déficit public au lieu de le réduire. Et elle n’empêchera pas la restructuration de la dette souveraine d’un pays de la zone euro d’ici à 2014 », prévient Gaël Giraud, chercheur au CNRS, membre de l’Ecole d’économie de Paris et professeur associé à l’ESCP-Europe. De plus, dit-il, « un Etat qui s’endette à des taux d’intérêt réels (défalqués de l’inflation) supérieurs à son taux de croissance finit par ne plus pouvoir assurer le service de sa dette, sauf à dégager des excédents budgétaires, ce qui est hors de notre portée pour la décennie à venir : c’est l’effet boule de neige », qui risque de frapper, au-delà de la Grèce et de l’Irlande, le Portugal et l’Espagne.

« INVIVABLE »

« Par-delà les pays périphériques, ajoute M. Giraud, c’est l’ensemble de la zone euro qui est engagé désormais sur un sentier d’accroissement des dettes publiques invivable à terme, sauf à imaginer que l’Allemagne consente à financer entièrement les déficits des autres par sa seule croissance. »

La réponse appropriée passe donc d’abord par un virage dans la politique monétaire de la zone. Ses règles condamnent les Etats et le FESF à se refinancer sur les marchés par des emprunts auprès des épargnants ou, à défaut, en augmentant la fiscalité.

Par conséquent, dit M. Giraud, « il n’y a guère d’autre issue que d’autoriser les Etats européens à se refinancer au moins en partie directement auprès de la BCE, ce qui suppose de réviser le traité de Lisbonne. Mieux vaut prévoir tout de suite cette faculté plutôt que d’être mis au pied du mur par un défaut de paiement d’un pays fragile, qui pourrait provoquer un nouveau krach financier analogue à celui qui a suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008. Si le Portugal, l’Irlande, la Grèce ou l’Espagne font défaut, je ne donne pas cher de la zone euro. Négocié à l’échelle européenne, un financement par la banque centrale, à l’exemple des Etats-Unis, permettrait de préserver les dépenses sociales et d’investir dans des industries vertes ».

Un tel choix hétérodoxe ferait baisser l’euro – comme il a fait reculer le dollar -, ce qui favoriserait les exportations. L’économiste Antoine Brunet, président d’AB Marchés, rappelle que la méthode des parités de pouvoir d’achat est « la référence en matière de loyauté des cours de change » et donne 1 euro à 1,18 dollar et à 4,67 yuans. Or la monnaie unique vaut plus de 1,40 dollar et 9,20 yuans.

« On ne peut résoudre le problème du déficit budgétaire sans résoudre celui du déficit commercial. Dans des pays agricoles et désindustrialisés comme la Grèce et le Portugal, résorber le déficit budgétaire sans redresser les échanges commerciaux, c’est mission impossible, explique M. Brunet. A la naissance de la zone euro, il était anticipé que le Portugal devienne l’usine de l’Europe. Il n’en a rien été. C’est la Chine qui, de façon déloyale, l’est devenue, au détriment du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie mais également du Maghreb… », ajoute-t-il.

« Qu’attend la BCE pour intervenir ? Si elle avait bloqué le cours de l’euro à 1,20 dollar, auquel il était revenu au printemps 2009, cela aurait beaucoup aidé les pays d’Europe du Sud. La BCE est maintenant la seule banque centrale à ne jamais empêcher ou limiter l’appréciation de sa monnaie. Les investisseurs le savent et ils arbitrent trop souvent les monnaies faibles en les vendant contre l’euro… L’attitude même de la BCE contribue à un euro de plus en plus fort », s’insurge M. Brunet.

DEVISE INTERNE NON CONVERTIBLE

En l’absence de dépréciation de l’euro, ajoute M. Giraud, « une possibilité alternative serait de permettre à la Grèce et à d’autres pays fragiles d’émettre une devise interne, non convertible, ce qui leur permettrait de procéder à une dévaluation intérieure ». Mais cette solution d’un « euro interne faible » – prônée aussi par Dimitrios Tsomocos, professeur à l’université d’Oxford – serait plus compliquée à mettre en oeuvre.

Pour éviter le marasme économique et social et la montée des extrémismes, un virage politique européen devrait être étudié. « La vraie sortie de crise pour la zone euro serait de combiner un protectionnisme douanier européen à des interventions de change de la BCE. De la sorte, le commerce extérieur se redresserait, ce qui doperait l’activité et permettrait enfin aux efforts budgétaires de se traduire effectivement par un redressement des finances publiques », estime M. Brunet.

Une telle politique devrait tolérer davantage d’inflation, qui allège le coût de la dette, tout en veillant à préserver le pouvoir d’achat salarial. Des mesures protectionnistes, comme cela est envisagé outre-Atlantique, cibleraient les pays accumulant de forts excédents par le dumping monétaire – telle la Chine. La zone euro, plutôt que de punir ses « mauvais élèves », ferait bien de remettre ses dogmes en question.

Adrien de Tricornot

Source : Le Monde Economie daté du 5 avril 2011

http://www.lemonde.fr

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