Le Collectif NSAE -OISE
L’intervention ci-après a été faite par Alphonse Gourlain, pour présenter le collectif NSAE-Oise, le samedi 21 février 2015 lors de l’Assemblée Générale de NSAE.
Alphonse Gourlain à l’AG 2015 de NSAE
Le Collectif NSAE-OISE est très modeste dans sa dimension et dans son action.
Deux mots d’histoire
Le démarrage d’un groupe de réflexion sur l’Eglise semble avoir débuté avec l’exclusion de Jacques Gaillot du diocèse d’Evreux. Nous sommes allés à plusieurs à la dernière messe qu’il a célébrée à la cathédrale d’Evreux.
La Sœur Marguerite Bousquet qui vient tout juste de mourir a été pour beaucoup à l’initiative de la mise en place du groupe. Marguerite à cette époque travaillait chez France Glace Findus, elle était connue et appréciée pour son engagement syndical constant.
Avec un membre de l’équipe ils décident de rejoindre NSAE parce qu’ils ne veulent pas rester isolés, parce qu’ils se retrouvent dans l’approche de NSAE à vouloir être un ferment de changement, de liberté à l’intérieur de l’Eglise. La dénomination “Nous sommes AUSSI l’Eglise” et non une autre ou nouvelle Eglise mais une Eglise autrement a joué dans le rapprochement.
Le groupe aujourd’hui
Jean-Pierre Wambre en discussion à l’AG 2015 de NSAE
La composition
- Un couple, tous les deux enseignants retraités, ayant beaucoup milité dans le cadre des Equipes Enseignantes. Déçus par la mise sous le boisseau des ouvertures proposées par Vatican ll.
D’une certaine manière avec l’exclusion de Jacques Gaillot ils prennent de plus en plus de distance avec l’Eglise institutionnelle.
- Un couple de retraités, elle de l’enseignement, lui du secteur santé.
Elle est divorcée et se remarie avec l’aumônier diocésain du MRJC. L’aumônier a été exclu par ses confrères au moment de la crise du MRJC en 1973 sans que l’évêque ne réagisse.
Tous deux, mal à l’aise dans l’Eglise, restent néanmoins investis dans leur paroisse (Liturgie, équipe obsèques, conseil pastoral, accompagnateur adulte du MRJC…). Autre investissement Conseil municipal, bibliothèque communale, L.D.H, Cercle du Silence, Accueil des villes françaises, Jalmalv, Chorale.
- Un couple en activité professionnelle, lui dans le recyclage, elle animatrice en maison de quartier.
Ils étaient très engagés dans leur paroisse après Vatican Il et travaillaient bien en accord avec le Frères Missionnaires des Campagnes. La venue de curés traditionnels et les prises de position successives de l’Eglise sur le nucléaire et différents problèmes de société leur font prendre beaucoup de recul. Ils se retirent de toute activité ecclésiale.
- Un couple de retraités, lui directeur de Maison Familiale Rurale a été Maire de sa commune.
Elle était en engagée dans l’A.C.E. reste présente à la paroisse.
- Un célibataire prêtre marié divorcé, ancien aumônier J.O.C. Directeur retraité d’une maison de post-cure pour malades alcooliques. Engagé au cercle du silence, soutien des sans papier…
Le rythme des rencontres
Les rencontres ont lieu chez l’un ou l’autre des participants à tour de rôle.
Elles ont lieu tous les mois et demi environ en soirée.
Les thèmes de nos rencontres
Débat autour des événements de l’actualité religieuse, politique ou sociale !
- Débat à partir d’articles de PARVIS
- Echanges sur un texte biblique.
- La réintégration des lefévristes
- L’excommunication des parents et du médecin de la jeune fille brésilienne (lettre à l’évêque)
- La bioéthique
- Le commerce équitable
- Les sans papiers
- Les élections Nationales ….
- L’habitat partagé.
- Qu’est-ce que croire pour moi?
- L’Eglise que l’on souhaite lettre impossible à écrire à l’évêque
- Pourquoi nous soutenons les projets du Pape François.
- Qu’est-ce qui nous fait tenir face aux coups durs?
Quel sens le groupe a-t-il pour nous?
Il est d’abord vécu comme un lieu d’échange libre dans le sens où l’on peut réellement dire ce que l’on pense sans craindre ni d’être jugé ni de choquer ou de déstabiliser.
Un lieu rare où l’on peut échanger sans faire d’autocensure ou dire ses désaccords sans crainte d’être perçu comme agressant.
Ce lieu d’échange permet de corriger ou de conforter notre analyse des événements de société.
Le travail à partir et sur la revue Parvis est intéressant. Les textes font preuve d’une solide réflexion. (On n’est pas dans une grande assiduité de lecture cependant !)
Un lieu de partage ou chacun est amené à dire ce qui est important pour lui, quelles sont les motivations qui l’habitent.
Le lien avec la foi : nous vivons dans ce paradoxe. Plusieurs membres disent ne plus croire, ou du moins affirment que ce n’est plus une question pour eux. Néanmoins, nous faisons régulièrement allusion aux prises de position de l’Eglise, et affirmons que le message de l’Evangile a quelque chose d’essentiel non seulement pour les chrétiens mais pour l’humanité.
Nous aurions tendance à devenir un groupe qui a plaisir à se retrouver pour confronter son positionnement face aux différents événements : politiques, sociaux, ecclésiaux.
Quelques questions que je me pose mais qui n’ont pas été débattues avec l’équipe
- Nous connaissons dans notre entourage des personnes qui pourraient nous rejoindre mais nous manquons d’énergie pour inviter.
- Nous n’avons pas assez d’audace pour réagir publiquement face un certain nombre d’événements (manif mariage pour tous … synode sur la famille … )
L’Eglise fonctionne avec deux constantes :
– Le temps : elle a deux mille ans et nous ne sommes peut-être perçus que comme des épiphénomènes, des orages passagers qui ne peuvent guère l’émouvoir.
– Le poids ou autrement dit le pouvoir : elle fonctionne comme un rouleau compresseur et quelle que soit la taille de la pierre elle est écrasée.
Compte tenu de cela si un changement doit se faire il se fera de l’intérieur, n’y a-t-il pas lieu de travailler à tous les niveaux en particulier avec les évêques et tous ceux qui dans l’Eglise ont une oreille disponible pour ce que nous voulons voir avancer ?
Alphonse Gourlain