We Are Church voit de l’espoir pour le monde et pour l’Église catholique dans le rapport final du Synode sur l’Amazonie.
Mais la perpétuation du statut de classe inférieure pour les femmes demeure une injustice sévère.
27 octobre 2019. We Are Church International voit des raisons d’espérer dans le document final qui conclut le Synode sur l’Amazonie. We Are Church International (WAC-International) affirme sa solidarité avec tous les peuples de l’Amazonie dont les représentants ont démontré avec tant de courage et de passion à quel point il était urgent de traiter la situation critique qu’affronte l’humanité tout entière à cause de la destruction écologique en cours dans la région depuis des décennies. Nous nous tenons aux côtés des responsables indigènes qui s’expriment avec tant de passion sur les menaces visant leurs peuples et leurs cultures, et qui s’opposent fermement à l’impérialisme économique ayant mené à la mort tant d’entre eux dans la zone.
WAC-International approuve que le Synode ait reconnu la menace existentielle que la destruction de l’Amazonie représente pour les peuples de la région et pour toute vie sur la terre, et se félicite des incitations du Synode à agir pour mettre un terme à la priorité donnée au profit sur le peuple. Nous nous engageons à changer nos propres vies et notre propre comportement pour soutenir ces changements.
WAC-International voit aussi des raisons d’espérer dans le fait que le Synode reconnaisse que ce que l’église impose pour accéder au ministère presbytéral interdit à beaucoup l’accès aux sacrements. Nous sommes convaincus que cette ouverture des perspectives d’accès aux ministères est essentielle. Ouvrir le ministère presbytéral à des hommes mariés est un pas qui pourrait avoir des ramifications significatives pour l’Église universelle. Cependant, cela demeure un pas de fourmi, alors qu’un grand saut en avant est nécessaire. Le résultat négatif d’un vote strictement masculin du Synode pour reconnaître le ministère déjà effectif accompli par les femmes, en Amazonie et à travers le monde, en leur ouvrant les ministères ordonnés, est une perpétuation du sexisme et de la discrimination qui sont de graves fautes dans notre Église. Nous sommes du même avis que le Pape François qui trouve que « le document n’est pas au niveau de ce qu’est la femme ; dans la transmission de la foi, dans la préservation de la culture ». Rouvrir la Commission sur Femmes et Diaconat est au mieux une demi-mesure. Nous rejetons de même la tentative à peine voilée d’interdire le ministère presbytéral aux homosexuels en précisant avec insistance que ceux qui sont ordonnés doivent avoir « une famille stable et légitimement constituée ».
WAC-International trouve par ailleurs positif le fait que les voix de ceux qui se sont engagés de la façon la plus personnelle aient été entendues et prises en telle considération au Synode de l’Amazone. Cependant, nous nous demandons pourquoi on a accordé la parole, mais non le droit de vote aux femmes présentes, alors que les hommes bénéficiaient des deux. Cette perpétuation du statut de classe inférieure des femmes pour la prise de décision dans notre Église est injuste et prive l’Église et le monde de l’étendue complète de l’expertise et du talent humains.
We Are Church International (WAC-I), fondé à Rome en 1996, est une coalition mondiale de groupes nationaux œuvrant à la réforme de l’Église. Elle est engagée dans un renouveau de l’Église catholique romaine fondé sur le Concile Vatican II (1962-1965) et sur la conception théologique qui s’est ensuivie.
Traduction par Didier Vanhoutte
2 novembre 2019