Nos amis du CELEM (Chrétiens et libres en Morbihan) viennent de publier leur nouveau Bulletin, consacré au thème de la prière.

Nous avons choisi de reproduire ici cette réflexion de Christiane Bascou. Mais ne vous privez pas de toutes les autres, à retrouver dans le Bulletin n°70 du CELEM.
Prier qui pour quoi ? Quiproquo ?
On a beaucoup critiqué les Hébreux et leurs prières au veau d’or (les cons !) pendant leur longue marche dans le désert.
Mais mettez-vous à leur place cinq minutes : un dieu qui soi-disant vous accompagne, mais qu’on ne voit pas, qui vous libère pour vous faire marcher, marcher vers une terre promise toujours à venir, qui vous force à partager la pauvre manne que vous ramassez, c’est pas très confortable. Ils voulaient du solide, du visible : bien sûr ce n’était pas un objet qu’ils adoraient, personne n’adore un objet, mais l’image évocatrice d’une puissance qui sécurise, un symbole fort comme un taureau, signe de richesse, de fécondité, de prospérité, un truc qui brille, qui se dresse vers le ciel, beau, majestueux, qui clame la puissance d’une civilisation, la puissance d’un dieu à montrer à tous…
Tiens, ça me fait irrésistiblement penser à Notre Dame de Paris, beau tas de pierres et de verre teinté, bastion de la chrétienté, symbole assez fort pour qu’on lui sacrifie des millions-milliards.
Les hébreux, c’est exactement ça qu’ils ont fait, car l’or pour faire le veau d’or, il sortait de leurs pauvres poches. Ils en ont fait des sacrifices ! Les piécettes durement gagnées et précieusement économisées cousues dans les poches, les bijoux qu’on s’était passés de génération en génération en cadeau de noces, lourds du souvenir de celles qui les avaient portés, ceux qu’on pouvait échanger en cas de coup dur, en dernière extrémité, pour survivre, allez hop, tout ça fondu au nom de la religion, de gros, gros sacrifices ! Mais au moins on voyait le résultat, avec de belles cérémonies qui rassemblaient le peuple, de l’or pour montrer le sublime, dans l’attente du résultat à la hauteur des gros, gros sacrifices.
Donnant- donnant, gagnant- gagnant…