Par Alain BERNARD
Le dernier débat du Café Théo de Périgueux, avec des aumôniers et visiteurs de prisons, a permis de mettre le doigt sur des réalités douloureuses.

Les sujets de réflexion, au Café Théo, émanation du mouvement Nous sommes aussi l’Église en Dordogne (NSAED), se succèdent sans se ressembler.
Le 3 décembre au Watson’s, des aumôniers ainsi que des visiteurs et accompagnateurs de prisons (des fonctions différentes) comme Pascal Cauchois et Richard Lavigne ou Marie-Noëlle Dupuy, représentante de l’association L’Arche de Beleyme qui s’occupe de l’accueil des familles des détenus de la maison d’arrêt de Périgueux, ont ainsi débattu de la prison, réputée « laboratoire de la miséricorde divine ».
La fragilité de la population carcérale a été un point fort de la discussion. On a appris en effet qu’elle avait doublé en peu d’années, ce qui oblige certains prisonniers à dormir sur le sol, contre toute dignité : « Un détenu paye sa faute normalement, mais il n’a pas à subir de double peine comme s’il était l’objet d’une vengeance, d’autant qu’il devra sortir un jour, jamais indemne certes, mais ayant remboursé sa dette à la société », affirma l’un des aumôniers.
Addictions
Ceux-ci ont encore insisté sur les problèmes de santé des détenus dont un tiers est victime d’addiction et aussi sur leurs problèmes de famille et de travail.
Que leur apportent-ils ? Soulignant le caractère interreligieux de leur ministère, et saluant au passage le zèle de leur collègue musulman, ils ont expliqué le sens de leur apport sprituel derrière les barreaux, que ce soit individuellement ou lors d’offices en général émouvants.
C’est finalement le sentiment que « l’Homme peut être plus grand que l’Homme » et que souvent la ligne de démarcation entre le Bien et le Mal est très ténue dans ces prisons, qui sont autant de « miroirs dans lesquels fa société ne veut point se voir… »
Source : Courrier français de Dordogne (13 décembre 2019)