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Allemagne : Un « chemin synodal » qui fait problème à Rome

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NSAE13 décembre 20190 Commentaire

Par Régine et Guy Ringwald

Lors de la réunion de la Conférence épiscopale allemande, en mars dernier à Lingen (Basse-Saxe), le cardinal Marx, l’homme fort de l’Église catholique allemande, a annoncé la décision d’engager l’Église catholique allemande dans une démarche synodale. De nombreux observateurs font part d’une grave crise qui couve, depuis plusieurs années maintenant, entre le Vatican et l’Église allemande.

Depuis quelques années, plusieurs sujets de tension sont au cœur du malaise entre Rome et l’épiscopat allemand :

1- L’accès à l’eucharistie des divorcés remariés : le cardinal Marx s’était montré offensif, lors du synode sur la famille en 2015, en déclarant que l’Église allemande n’était pas « une filiale de Rome » et qu’elle ne pouvait attendre qu’un « synode nous dise comment nous devons faire pour prendre un soin pastoral du mariage et de la famille ».

2 – L’adoption en 2018 par la Conférence épiscopale allemande d’un texte autorisant l’accès à l’eucharistie des protestants mariés avec des catholiques (un texte dont se saisiront quelques évêques allemands récalcitrants pour alerter le Vatican).

3 – La morale sexuelle, avec notamment la question de l’homosexualité à l’occasion de l’affaire Wucherpfennig, du nom du recteur de la faculté jésuite Sankt-Georg de Francfort… Affaire qui avait été marquée par le non-renouvellement de son mandat de recteur par la Congrégation pour l’éducation catholique. Il avait, en 2006, tenu des propos en faveur d’une révision de la doctrine catholique sur l’homosexualité… Précisons que l’intéressé a refusé de se soumettre, bien que soutenu par le supérieur général des jésuites le P. Arturo Sosa.

4 – Toutes les questions autour de l’autorité et de la séparation des pouvoirs.

5 – Les problématiques liées à la forme de vie sacerdotale.

6 – Enfin la délicate question des femmes dans les ministères et les structures de l’Église.

Il est important de souligner que, contre l’avis de la Curie, le Comité exécutif de la Conférence épiscopale allemande a approuvé les projets de statuts de la future assemblée synodale, en août dernier. Sans aucun doute, la voie dans laquelle s’engage l’Église d’Allemagne pose un problème à Rome : dans l’Église catholique, les réformes ne peuvent venir que de la Curie ou des synodes. Le processus synodal inventé par les Allemands ignore les voies et moyens canoniques. Les catholiques allemands ont à traiter un problème urgent, et vital : l’institution ne peut comprendre et se sent attaquée. D’où un échange de correspondance aussi inhabituel que la situation ainsi créée.

Le bras de fer entre Rome et l’Église allemande ne fait que commencer. Mais les conséquences de ce qui va se passer dépassent de loin les frontières de l’Allemagne.


Il y a urgence, et l’Église catholique semble ne pas voir, ne pas entendre, et ne pas pouvoir bouger. Il y a aussi les appels du Pape François au « peuple de Dieu » dont il dit attendre des initiatives pour sortir du cléricalisme, mais qui ont jusqu’ici bien peu de portée. Il apparaît qu’en Allemagne des conditions plus favorables qu’ailleurs ont poussé les évêques à saisir l’urgence et à tenter d’y répondre. Ces conditions favorables, outre l’ouverture d’esprit et le caractère de plusieurs évêques, dont le Cardinal Marx, c’est la présence de laïcs organisés et déterminés. La dégradation de l’image de l’Église catholique en Allemagne est, comme ailleurs, liée au décalage grandissant des positions imposées par la hiérarchie avec ce que vivent les gens, et avec l’évolution de la société, ainsi qu’à l’ignorance des avancées des sciences, sciences cognitives aussi bien que sciences humaines. La révélation progressive des nombreux cas d’abus sexuels, et la révélation l’an dernier d’un bilan accablant, ont rendu la crise particulièrement aiguë en Allemagne. En 2018, ce sont encore, selon les chiffres officiels, 216 000 catholiques qui ont refusé de payer l’impôt d’Église, ce qui vaut sortie de l’Église catholique. Vraiment, il y a urgence.

Le chemin synodal

Devant cette situation, au lieu de sortir la croix, la bannière et le Saint Sacrement, les évêques se sont avisés qu’il y avait une forte poussée des fidèles qu’il n’était plus possible d’ignorer. La solution qui a été trouvée pour réfléchir ensemble et prendre des mesures, c’est ce qu’ils appellent le « chemin synodal » [1]. C’est une initiative commune qui doit faire travailler ensemble les évêques et les laïcs du ZdK [2], et d’autres organisations dont celles, très actives, des femmes. Le parcours est prévu devoir durer deux ans et être lancé au début de l’Avent. En fait, des forums se sont déjà réunis et ont produit des rapports. Tout, en principe, peut être mis sur la table, mais quatre sujets sont déjà retenus qui doivent donner lieu à des résolutions : l’autorité et la séparation des pouvoirs, l’enseignement sur la morale sexuelle, la discipline cléricale et le « mode de vie sacerdotale », « les femmes dans le service des offices ecclésiastiques ». Bref, les sujets qui bloquent les évolutions nécessaires, mais aussi, les sujets qui fâchent, nous allons le voir.

Thomas Sternberg, président de la ZdK, et le cardinal Reinhard Marx (source ZdK)

C’est donc en mars dernier, lors de l’assemblée de la Conférence épiscopale, que les évêques ont décidé de lancer cette opération. Le Cardinal Rheinard Marx annonçait en même temps la participation du Comité central des catholiques allemands, le ZdK. D’ailleurs, une manifestation de catholiques, manifestation gentille, bible en main, attendait devant la porte. Quelques voix critiques se sont exprimées : Franz Jung, évêque de Würzburg pour qui on ne peut imaginer un chemin particulier pour l’Allemagne, notamment sur des questions comme le célibat ou le sacerdoce des femmes, Konrad Zdarsa, évêque d’Augsburg, pour qui « il n’y aura un véritable renouveau de l’Église que par la conversion personnelle et la conversion à Dieu, à la vie de foi, et aux sacrements ».

Venons-en donc aux sujets qui fâchent : ils tiennent au fait que cette assemblée entend se saisir de questions qui concernent l’Église universelle dont certaines ont été tranchées (célibat des prêtres et ordination des femmes), mais aussi au pouvoir qui serait dévolu à une assemblée comportant des laïcs, ce qui pourrait attenter au pouvoir de décision -exclusif- des évêques, et de Rome. Voilà qui cause un problème à la Curie, évidemment. Mais il est essentiel que ces questions soient traitées, faute de quoi le processus perdrait sa substance. En particulier, les femmes qui sont organisées et actives depuis de nombreuses années, exigent que leurs demandes soient traitées. Mechthild Heil est à la tête du KfD [3] (450 000 adhérentes), elle est aussi députée au Bundestag. Quand le Cardinal Marx se dit conscient de la nécessité d’agir, mais qu’il faut du temps pour que des progrès se réalisent, elle rit : « Nous avons une grande expérience des processus lents », mais elle ajoute : « beaucoup de femmes âgées sont fatiguées d’attendre, et se sont éloignées de l’Église ». L’autre organisation KDFB [4] partage les mêmes exigences. Elles réclament l’égalité et l’accès à toutes les positions, jusqu’à l’ordination sacerdotale, même si elles admettent que ce ne sera pas pour tout de suite. Du 11 au 18 mai de cette année, le mouvement Mary 2.0 a lancé un mouvement de grève de l’église, avec arrêt des services et célébration sur le parvis.

Mechthild Heil (crédit : Olaf Kosinsky, Wikimedia Commons)

Le pape François écrit aux catholiques allemands

Le 29 juin, le Pape François adressait une longue lettre « au peuple de Dieu qui chemine en Allemagne » écrite sur un ton ouvert, parfois chaleureux, mais comportant de sérieuses réserves. François reconnaît la situation dramatique de l’Église catholique en Allemagne : « je vous rejoins dans vote douleur face à l’érosion et au déclin de la foi ». C’est face à cette situation que « vos pasteurs ont proposé un chemin synodal ». Il fait part de ses réflexions sur la synodalité de l’Église : « marcher ensemble, avec toute l’Eglise et sous la lumière de l’Esprit Saint ». La synodalité part du bas vers le haut : « on ne peut pas faire un grand synode sans commencer par la base » mais aussi du sommet vers la base, « ce qui permet de vivre la dimension collégiale du corps épiscopal et de l’être ecclésial ». Le Pape invite à ne pas rester passifs : « assumer la situation actuelle n’implique ni passivité, ni résignation, encore moins de la négligence », puis il rappelle ce qu’il avait dit aux évêques lors de leur visite ad limina : « une des premières grandes tentations au niveau ecclésial est de croire que les solutions aux problèmes actuels et futurs proviendraient exclusivement de réformes organiques ou bureaucratiques… Il s’agirait d’un nouveau pélagianisme qui nous amène à faire confiance aux structures administratives et aux organisations parfaites ». Un peu plus loin, il précise : « sans la fidélité de l’Église à sa propre vocation, toute nouvelle structure sera corrompue à très bref délai. » Il cite Vatican II dont le développement « n’est pas encore terminé, surtout en ce qui concerne la synodalité appelée à opérer à différents niveaux de la vie ecclésiale : paroisse, diocèse, niveau national ».

Partout dans ce texte affleurent les invitations à bouger, à donner une place à toutes les voix, en particulier celles des plus petits et des plus humbles. Mais partout aussi, on y trouve les rappels à la nécessité d’une démarche qui dépasse les structures et les problèmes, à se méfier de « réduire le Peuple de Dieu à un groupe éclairé ». En fait c’est à « un sain cheminement tous ensemble » qu’appelle le Pape François. Surtout, il ramène la question à celle de l’évangélisation « critère directeur par excellence ». L’évangélisation « n’est pas une tactique de repositionnement de l’Église dans le monde d’aujourd’hui… pas une retouche » qui adapte l’Église à l’esprit du temps. Malheureusement, ce « mot-valise » est un peu démonétisé depuis que l’évangélisation, selon Jean-Paul II, est devenue « nouvelle », avec des parfums de restauration.

La Curie se manifeste

Selon certaines sources convergentes rapportées par le mensuel théologique Herder Korrespondenz, le Pape aurait écrit aux catholiques allemands après avoir consulté le Cardinal Kasper qui dans ses commentaires, va dans le même sens : « c’est une désastreuse illusion que de penser qu’on peut éveiller une joie nouvelle dans la foi par des réformes structurelles seules. Cela ne peut conduire qu’à une nouvelle et profonde déception ». Toujours selon la même source, la consultation de Walter Kasper ferait suite à une démarche auprès de François, initiée par des responsables de la Curie : Luis Ladaria, préfet de la CDF, Marc Ouellet (Congrégation pour les évêques), Benjamino Stella (Congrégation pour le clergé), Pietro Parolin (Secrétaire d’État) qui s’étaient émus de la décision de la conférence des évêques allemands de lancer ce processus synodal.

Si les « progressistes » ont voulu voir dans cette lettre des encouragements, les conservateurs y trouvent, eux, l’argumentation pour rappeler que la définition de la doctrine est l’affaire de Rome, et de synodes en bonne et due forme. La lettre du Cardinal Ouellet au Cardinal Marx, arrivée le 4 septembre, confirme la position de la Curie. Il ne s’embarrasse pas de circonlocutions. Il fait savoir que le processus synodal n’est pas conforme aux usages canoniques, que les évêques allemands n’ont aucun pouvoir de décision sur des questions qui ne peuvent être traitées qu’au niveau de l’Église universelle, a fortiori sur les questions telles le célibat des prêtres et l’accès des femmes aux ministères ordonnés qui ont été tranchées. Il critique aussi la présence dans l’assemblée des laïcs du ZdK : s’il se félicite de la participation de tous les catholiques, « cela ne signifie pas que l’Église a une structure démocratique où les décisions sont prises conformément à l’opinion de la majorité des fidèles ». Il pose ouvertement des questions :

  • comment une conférence épiscopale peut-elle se laisser dominer par un ensemble de participants dont la majorité ne sont pas des évêques ?
  • comment une Église particulière pourrait-elle prendre des décisions contraignantes sur des sujets affectant l’Église universelle ?

Il s’est quand même trouvé un évêque, membre de la Congrégation des évêques, pour défendre la voie synodale. Félix Genn, évêque de Münster appelle l’Église à revoir ses structures de pouvoir. « En tant qu’évêques allemands, explique-t-il au Frankfurter Allgemeine Zeitung, nous ne pouvons pas commander une étude sur les abus sexuels sur mineurs au sein de l’Église, connaître tous ces faits terribles, puis retourner à la vie quotidienne comme si de rien n’était ». Pour lui, « il faut réviser les structures de l’Église qui ont rendu ces actes possibles, et les ont même dissimulés ». Petit détail : le Cardinal Ouellet ne l’avait pas consulté avant d’envoyer sa lettre.

Les évêques allemands maintiennent leur décision

Le Comité exécutif de la Conférence épiscopale a été saisi, au mois d’août, au reçu de la lettre de François, d’un projet alternatif, préparé par le cardinal Rainer Woelki, archevêque de Cologne, et Mgr Rudolf Voderholzer, évêque de Ratisbonne. Il reprenait la notion de chemin synodal, mais édulcorait le projet pour le rendre conforme aux normes. Le document proposait « un renouveau spirituel complet et approfondi compatible avec l’Église universelle » et affirmait » la priorité à l’évangélisation demandée par la pape François ». Ce plan prévoyait bien la participation de laïcs dont ceux du ZdK, de représentants d’ordres religieux et de prêtres diocésains. Mais il limitait le nombre d’évêques, pour signifier que la conférence épiscopale était un organe distinct et détenteur de l’autorité. Le plan Woelki prévoyait aussi la présence aux assemblées d’observateurs représentant la Curie, et que les résolutions soient étudiées et modifiées si nécessaire, par les évêques, avant d’être soumises à Rome. Enfin, il éliminait des sujets brûlants concernant la place des femmes, au bénéfice de sujets d’ordre spirituel, l’enseignement religieux, les vocations, le mariage et les conseils aux familles. Rien de ce que les laïcs considèrent comme urgent et primordial n’était cité. En résumé, on rentrait dans le rang. La proposition a été rejetée par 21 voix contre 3 et 3 abstentions.

Le président du ZdK, Thomas Sternberg avait fait savoir depuis longtemps que la participation de son groupe au processus synodal était subordonnée à « la transparence des délibérations et au caractère contraignant des résolutions ».

La réponse du Cardinal Marx

Dans sa réponse à la lettre du Cardinal Ouellet, le président de la conférence des évêques a d’abord fait remarquer qu’il aurait été plus utile d’avoir un échange avant d’envoyer le document. Puis il a apaisé un peu le débat, en expliquant que des modifications étaient intervenues depuis les premières informations reçues par le Cardinal Ouellet : en somme, il avait écrit un peu vite. Il a ensuite précisé que la procédure n’était pas contraire au droit canon, en ce qu’il ne s’agit pas d’un synode, mais d’une procédure sui generis dont les statuts n’ont pas à être regardés « selon les instruments du droit canon ». Quant à l’application, les évêques prendront les décisions appropriées quant à la manière dont ces résolutions seront traitées.

Il exprime un espoir, « nous espérons que les résultats de la formation d’une opinion publique dans notre pays seront utiles pour l’Église universelle, et pour d’autres conférences épiscopales ». Enfin, il dit ne pas voir « pourquoi les questions sur lesquelles le magistère s’est prononcé devraient être exclues de tout débat ».

Toujours dans sa réponse au Cardinal Ouellet, le Cardinal Marx précise que l’assemblée synodale se définit comme « l’organe supérieur qui a un pouvoir délibératif ». Les résolutions concernant des questions réservées au contrôle de l’Église universelle « seront transmises au siège apostolique, mais nous n’attendrons ni approbation ni réponses, avant qu’elles soient approuvées pour application en Allemagne ».

Les laïcs du ZdK ont constamment maintenu la pression : ils sont décidés à participer à des rencontres telles qu’elles sont définies, ils auraient refusé toute tentative de retour en arrière. Thomas Sternberg insiste : « il s’agit de regagner la confiance pour parler avec crédibilité de notre foi ».

Les enjeux

Un processus se met en marche en Allemagne, réunissant les évêques et les laïcs, représentés par de puissantes organisations. Ils ont constaté qu’on ne pouvait plus continuer comme cela, que tant l’organisation que le discours de l’Église catholique n’étaient plus tenables, et même frisaient le ridicule. Ils ont la force de se lever, ils le font. Vu le caractère vital des problèmes et leur urgence, ils n’attendent pas de Rome ce qui ne viendra jamais. Ils savent que, malgré quelques précautions, ils bravent la Curie, alors que celle-ci se montre incapable de seulement poser les problèmes.

Dire aujourd’hui ce qui résultera de ce « chemin synodal », est impossible, mais ce qui est sûr, c’est que les enjeux sont cruciaux. Un échec, d’une manière ou d’une autre, assurerait pour longtemps l’impossibilité de réformer une Église qui, jour après jour, se délite de toute part. Une avancée significative aurait des répercussions bien au-delà de l’Allemagne : cela peut changer structurellement l’Église. Ces messieurs qui tiennent essentiellement à l’Institution et à sa structure de pouvoir ne sont pas en état de comprendre, et prennent peur. Leurs réactions à l’initiative en cours montrent qu’il ne faut rien en attendre et qu’il leur faut un choc. Comme les laïcs chiliens disent de leur hiérarchie : « ils n’ont pas la solution, ils sont le problème».

Notes :
[1] Synodenweg
[2] ZDK : Zentralkomitee der deutschen Katholiken : comité central des catholiques allemands
[3] KfD : Katholische Frauengemeinschaft Deutschlands : communauté des femmes catholiques d’Allemagne
[4] KDFB :Katholischer Deutscher Frauenbund : Ligue des femmes catholiques d’Allemagne

Source : Golias Hebdo n° 602

On peut lire aussi :

Le « parcours synodal » de l’Allemagne va-t-il changer le monde catholique ?

Les évêques allemands ont rejeté le projet de « Priorité à l’évangélisation » pour le parcours synodal

Malgré des désaccords, les évêques allemands s’engagent dans un « parcours synodal »

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