Communiqué de « Voices of faith ».
Voices of Faith est une initiative mondiale qui, depuis six ans, travaille pour une Église qui valorise ses femmes en tant que leaders, expertes et théologiennes, avec le droit de s’asseoir à la table et de travailler aux côtés de la hiérarchie pour prendre des décisions qui nous concernent tous.

En cette Journée internationale de la femme, des milliers de femmes catholiques du monde entier se mobilisent, unies dans une lutte commune pour l’égalité dans leur Église, une égalité qui a été largement ignorée et non reconnue par la hiérarchie catholique. Mais cette semaine, la balance va pencher en leur faveur, car les femmes ont compris que le temps des demandes est révolu, elles prennent la responsabilité de l’avenir de leur Église, avec ou sans leur permission.
Dans plus de 27 endroits dans le monde, des femmes catholiques se rassembleront devant leurs églises à l’occasion de la Journée internationale de la femme et demanderont l’égalité des droits et la pleine participation des femmes dans l’Église catholique. Par des prières communes, des rassemblements et des actions artistiques, elles célébreront et exigeront l’égalité des sexes dans l’Église.
Cette action mondiale est le début d’un pèlerinage d’un an entrepris par le Conseil des femmes catholiques (CWC). Le CWC est un groupe qui rassemble des associations de femmes, des initiatives, des ordres religieux de femmes, des organismes ecclésiastiques et des théologiens, qui n’attendent plus que les dirigeants actuels de l’église apportent des changements significatifs. Elles se donnent les moyens d’assumer des responsabilités et travaillent ensemble à la réalisation d’un rêve : une Église de sœurs et de frères égaux. « L’égalité des sexes est un problème mondial. Partout dans le monde, il y a des femmes et des hommes qui considèrent la dignité et l’égalité de chaque être humain comme un enseignement fondamental du christianisme, et elles ne peuvent plus accepter que cet enseignement ne soit pas mis en pratique dans les structures de l’Église et dans leur vie quotidienne. Leur unité malgré les différences, leur autonomisation et leur dévouement montrent que le changement est déjà en marche », déclare Zuzanna Flisowska, directrice générale de « Voices of Faith ».
Des manifestations pour la Journée internationale de la femme sont prévues en Australie, en Autriche, au Canada, en Croatie, en Allemagne, en Inde en Espagne, en Inde, en Italie, au Luxembourg, au Kenya, aux Philippines, en Afrique du Sud, en Espagne, en Suisse, au Royaume-Uni et aux États-Unis par des groupes locaux réunis autour d’un thème commun : « Dignité et égalité » et « Nous sommes le changement ».

Les pays germanophones se réuniront dans 9 lieux différents le dimanche 8 mars, avec de nombreux pèlerinages vers des lieux spécifiques (de l’église). L’un des groupes qui participeront est Mary 2.0, dont la « grève de l’Église » dans toute l’Allemagne a fait l’objet d’une couverture médiatique internationale. « L’Église est hypocrite quand elle parle de dignité. Tant que les responsables n’auront pas réalisé l’égalité de droits pour tous ses membres, ils peuvent éliminer le mot “dignité” de tous les documents ecclésiaux et de tous les sermons. Si l’Église catholique ne parvient pas à éliminer l’injustice dans sa propre maison, elle ne sera pas viable », déclare Maria Mesrian de Maria 2.0 à Cologne.
Parmi les dirigeants philippins, on trouve Sœur Mary John Manazan, une bénédictine de 83 ans qui a ouvert la voie au discours féministe aux Philippines. « J’ai lutté toute ma vie pour l’égalité, je ne comprends pas pourquoi les femmes sont considérées comme moins capables que les hommes de représenter le Christ pour être ses ministres. Il est très important que ces groupes locaux s’unissent avec ce seul message de dignité et d’égalité, car les femmes doivent se rendre compte que ce sont elles qui ont le pouvoir de changer les choses, et non la hiérarchie », déclare Sœur Mary. Pour les voix africaines, la réforme est plus difficile et peut conduire à l’ostracisme des communautés locales. Les sœurs Mumbi Kigutha et Leondia Katunge travaillent depuis des décennies à l’autonomisation des femmes dans leurs communautés. Qui tiendra les évêques pour responsables ? « Le scandale des abus sexuels ne nous a-t-il pas appris qu’aucun homme ne devrait se sentir imprégné de trop de pouvoir et d’autonomie ? L’église est soutenue par des femmes dans le monde entier, et ce sont ces femmes que nous devons également écouter, afin de guérir notre Église bien-aimée. Il n’est pas raisonnable d’attendre des résultats différents si nous continuons à faire la même chose », déclare Sœur Mumbi.
En Espagne, des manifestations ont déjà commencé le 1er mars à Barcelone, Madrid, Séville et Saragosse. On les a appelées « La révolte des femmes dans l’Église ». Ces groupes espagnols se sont réunis pour exiger une réforme profonde de l’Église du point de vue des femmes. La théologienne Pepa Torres a déclaré lors de la conférence de presse locale de la semaine dernière : « Un profond renouveau ecclésial mettra fin à la discrimination dont souffrent les femmes dans l’Église, et cela en fera une communauté d’égal à égal. Tout comme Jésus le voulait. »
Ces actions locales expriment l’extraordinaire unité et solidarité entre les femmes catholiques du monde entier et montrent que les droits des femmes doivent également être reconnus dans l’Église catholique romaine si l’on veut qu’elle subsiste.
Source : https://voicesoffaith.org/conversations-1/2020/3/1/unity-and-solidarity-amongst-catholic-women-gender-equality-is-the-dna-of-our-church
Traduction : Régine Ringwald
Et nous, femmes chrétiennes de France ?
Oui, nous sommes sont terriblement absentes !