Résumé du message du pape François de ce jour, par Annick Guillou
Le pape veut promouvoir une éducation qui écoute et harmonise le langage de la pensée avec les sentiments et avec les actions afin d’injecter du sens pour surmonter les crises. C’est pourquoi il annonce la fondation de l’Université du sens à Rome ce 5 juin 2020 d’ailleurs déjà initialement inaugurée par Jorge Maria Bergoglio dans le diocèse de Buenos Aires (Argentine). L’encyclique Laudato-Si du pape François pour le soin de la Maison Commune participe également de cette rencontre avec le sens et la culture de la rencontre.
Il appelle de ses vœux un monde de gratuité, de sens et de beauté ce qui constitue une vraie mystique au cœur de l’éducation. D’après le message de François, c’est ce qui fonde une communauté d’amis, de frères et de sœurs… Le sens n’est pas une chose planifiable, mais vivante au fur et à mesure du cheminement. Lorsque la crise a laissé une terre de violence, cette éducation a rassemblé les jeunes générant du sens donc de la beauté. Dans la crise, l’histoire humaine est en jeu et signifie rupture et danger, mais aussi ouverture et opportunité, car lorsque les racines ont besoin d’espace pour continuer à pousser, le pot finit par se casser. La vie est plus grande que notre propre vie et grandit. Pauvre humanité sans crise qui resterait endormie, mais la crise nous fonde en nous appelant à l’air libre, mais pas sans accompagnement afin d’y apprendre à y déceler les ouvertures. Le risque dans la crise serait de s’enfermer, de s’isoler de se vider de sens en muselant notre propre vocation et en y perdant toute beauté. Heureusement, Dostoïevski nous l’a rappelé : c’est la beauté qui sauvera le monde…
L’université du sens, à travers les fissures du monde nous fait guetter les solutions qui arrivent. C’est cela éduquer à l’écoute et crée de ce fait, une nouvelle culture du bon sens et de la poésie, une nouvelle façon d’habiter la terre. C’est pourquoi l’éducation nous enseigne aussi à célébrer. Éduquer n’est pas dispenser un savoir, mais au contraire écouter le cœur du monde, créer de la culture et célébrer en harmonisant le langage de la pensée avec le sentiment et avec les actions afin de créer une culture de la rencontre. Si dans cette nouvelle crise, l’humanité à perdu sa vitalité, l’université du sens en tant que communauté éducative et intuition qui grandit, doit ouvrir les portes du sens en enseignant comment le trouver. En réunissant à la fois les rêves des jeunes et les expériences des anciens, la rencontre devient facteur d’humanité, car s’il n’y a pas de racines, il n’y a pas d’histoire, pas de promesse, pas de croissance et pas de prophétie.
La même vie qui nous a fait naître donnera toujours naissance à d’autres mondes à la fois nés dans la douleur ou la joie, de nos désirs ou nos nostalgies, différents et uniques, monde de gratuité, de sens et de beauté. C’est pourtant ces choses qui semblent inutiles, mais dont dépend l’avenir de l’humanité entière. Cette mystique est un cadeau, il faut continuer à la semer et à la récolter ensemble…
5 juin 2020 Site Zénit d’après la traduction d’Anita Bourdin