Célébration de l’eucharistie au cours de la réunion du groupe NSAE-Cher de juin 2020
Chant : Ta nuit sera lumière de midi
En marche, d’André Chouraqui (en se mettant effectivement en marche)
Et voyant les foules, il monte sur la montagne et s’assoit là. Ses adeptes s’approchent de lui. Il ouvre la bouche, les enseigne et dit :
En marche, les humiliés du souffle ! Oui, le royaume des ciels est à eux.
En marche, les endeuillés ! Oui, ils seront réconfortés !
En marche, les humbles ! Oui, ils hériteront la terre !
En marche, les affamés et les assoiffés de justice ! Oui, ils seront rassasiés !
En marche, les matriciels, ceux qui sont parmi leurs frères comme la matrice de l’univers ! Oui, ils seront matricés !
En marche, les cœurs purs ! Oui, ils verront Élohim !
En marche, les faiseurs de paix ! Oui, ils seront criés fils d’Élohim !
En marche, les persécutés à cause de la justice ! Oui, le royaume des ciels est à eux !
En marche, quand ils vous outragent et vous persécutent, en mentant vous accusent de tout crime à cause de moi, jubilez, exultez ! Votre salaire est grand aux ciels. Oui, ainsi ont-ils persécuté les inspirez, ceux d’avant vous.
Tomas Halik nous dit :
Pour moi, la nouvelle évangélisation consiste plutôt à prendre au sérieux la culture contemporaine et à regarder les points d’échange réel avec elle. De développer notamment une culture de la contemplation, qui ne soit pas déconnectée de l’action.
Albert Camus va dans le même sens quand il écrit :
Je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine d’un mouvement épuisé et je rassasiais les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’être se dessèche, je veux dire aimer et admirer. Car il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. Nous tous aujourd’hui mourrons de ce malheur. C’est que le sang, les haines décharnent le cœur lui-même ; la longue revendication de la justice épuise l’amour qui pourtant lui a donné naissance. Dans la clameur où nous vivons, l’amour est impossible et la justice ne suffit pas (…) Pour empêcher que la justice se racornisse, beau fruit orange qui ne contient qu’une pulpe amère et sèche, je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise.
Oui, il y a la beauté et il y a les humiliés. Quelles que soient les difficultés de l’entreprise, je voudrais n’être infidèle ni à l’une ni aux autres. Et pour cela il est essentiel que nous sachions redécouvrir et cultiver nos capacités « d’aimer et d’admirer ».
Nous allons maintenant lire le texte de Raphaël Buyse, proposé par Monique, « De sève et de vent » , et partager quelques instants nos réactions.
Chant : Que tes œuvres sont belles, que tes œuvres sont grandes !
Notre Père
Dieu arc-en-ciel, Dieu un peu fou,
Dieu qui nous appelle à l’amour,
Nous avons maintenant envie de te dire :
Toi, le Père de tous ceux qui luttent
pour faire éclater l’amour, la solidarité, la justice
Ton nom est sanctifié,
par tous ceux qui travaillent jour et nuit afin de sortir leurs frères
de l’ignorance, de la maladie, de l’exploitation, de la persécution
Que ton règne vienne, et qu’il vienne pour tous.
Oui, que ta volonté soit faite
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
et apprends-nous à partager avec ceux qui en manquent,
ce pain ou ce riz qui ne seraient pas si rares sur les trois quarts du globe,
s’ils étaient mieux partagés
le pain d’un travail pour tous, d’une vraie vie aussi.
Pardonne-nous, Seigneur,
tous ces cris que nous n’entendons pas,
ces sourires que nous ne voyons pas,
toutes ces injustices contre lesquelles nous ne faisons rien
Ne nous laisse pas succomber à la tentation de baisser les bras,
de fermer la porte sur notre petit bonheur
Mais délivre-nous du mal qui, au fond de nous-mêmes,
nous invite à vivre notre vie en la gardant pour nous
En mémoire de Jésus qui nous a fait nous rassembler aujourd’hui, partageons le pain et le vin, geste de partage qu’il nous a demandé de répéter.
La nuit où il fut livré, pressentant le pire, Jésus persista à rêver au meilleur et il organisa avec ses compagnes et ses compagnons un diner d’adieux et d’espoir. Au moment de partager le pain et de leur passer le vin, il leur dit « souvenez-vous de moi dans le pain et le vin. Et chaque fois que vous mangerez et boirez ensemble, ravivez l’espérance du monde nouveau, et bâtissez le monde que vous espérez. Chaque fois que vous le ferez, moi, je ressusciterai, vous vous transfigurerez et le monde se transformera en Communion.
Partage du pain et du vin
Chant
Dieu, qui nous appelle à vivre, aux chemins de la liberté.