Par Víctor Codina.

« Le repos, une croix de bois, avec la pluie et le soleil »
L’impact de la mort de Casaldàliga (Père, dom Pedro, Pedro), a été énorme, impressionnant, pas seulement dans les milieux ecclésiastiques, et cela mérite réflexion.
Il est étonnant que ce jeune homme de Balsareny, qui est entré au séminaire de Vic puis chez les Missionnaires Cordimaro-Clarétiens, en plein régime franquiste et dans l’Église du christianisme préconciliaire, en allant au Brésil, soit devenu un Saint-Père de l’Église des pauvres et un prophète de la libération.
Où Casaldàliga a-t-il trouvé la force de travailler pastoralement à São Félix de Araguaia avec les tapirapés et les xavantes, de défendre les squatteurs contre les latifundistes, de promouvoir les organisations civiques et ecclésiales au Brésil et dans toute l’Amérique latine, de critiquer l’Empire du Nord et de dire à Pierre de quitter la curie, de démanteler le sanhédrin, le mur et d’abandonner les phylactères ? Comment a-t-il eu la liberté prophétique de maudire les clôtures et les propriétés privées qui asservissent la terre et les êtres humains ? Qui l’a fait résister aux menaces de mort des puissants et aux critiques, soupçons et vetos de ses frères de crosse et de mitre ?
Comment pouvait-il supporter la pauvreté, les longs trajets en bus, la solitude et les dernières limites de Frère Parkinson, alors que son cœur était joyeux et plein de noms ? D’où venait son espoir que, même si nous sommes des combattants vaincus, notre cause est invincible, nous marchions vers la Terre sans mal, vers l’utopie, vers l’Espoir avec une majuscule ?
Il n’est pas mort debout comme un arbre, mais dans son lit, presque incapable de parler et totalement dépendant des autres, n’ayant rien, ne portant rien et ne pouvant rien faire.
Nous sommes devant une vie mystérieuse. Il n’était pas un simple planificateur pastoral, ni un sociologue, ni un économiste, ni un simple révolutionnaire politique. Quelle était la racine ultime de sa vie, quel est son mystère caché ? Heureusement, sa poésie nous offre la clé herméneutique de sa vie.
Ce ne sont pas de simples poèmes esthétiques, mais des poèmes mystiques, comme ceux de Jean de la Croix, qui nous ouvrent au Mystère ultime, à un Tu, un Tu avec lequel il entretient une relation non seulement individuelle et religieuse, mais historique, qui le conduit à monter et descendre le Mont Carmel, à écouter le Vent de l’Esprit dans la rue.
Ce Tu es Jésus de Nazareth, version de Dieu dans la petitesse humaine, fait homme dans le ventre de Marie et enseigné dans l’atelier de Joseph. Pour Casaldàliga, Jésus de Nazareth est sa force et son échec, son héritage et sa pauvreté, sa mort et sa vie. Il est le Jésus de la grotte de Bethléem et des bergers, des béatitudes, des pauvres et des petits, des femmes fidèles, de la passion et de la croix, le Jésus du Royaume, de l’amour fait nourriture.
Ce Jésus est la pierre du scandale et la pierre angulaire, comme le sont les pauvres ; il est le libérateur total, tué par le Temple et par l’Empire, mais dont le tombeau vide, comme les tombes des personnes massacrées, annonce le matin de Pâques. Pour Casaldàliga, il n’y a que deux absolus : Dieu et la faim, là où il y a du pain, il y a Dieu.
L’évêque de São Félix a toujours été frappé par le chapitre 21 de l’évangile de Jean, dans lequel il voit une synthèse de sa vie : la pêche abondante dans le lac de Tibériade après l’échec de la nuit noire, alors que sur la rive un mystérieux personnage l’invite à déjeuner et demande à Pierre s’il l’aime :
« Jésus de Nazareth, fils et frère,
vivant en Dieu et le pain dans nos mains,
chemin et compagnon de voyage,
libérateur total de notre vie, qui vient par la mer, avec l’aube,
les braises et les blessures brûlantes ».
Enfin, Casaldàliga est enterré au bord du fleuve Araguaia, un fleuve qui symbolise la mer Rouge, le Jourdain et le lac de Tibériade. Et à l’aube de la résurrection de Pâques, sur le rivage, il y a Quelqu’un qui l’attend à bras ouverts pour partager le pain. Et peut-être qu’un héron blanc veille sur sa tombe. Le mystère de la vie de Casaldàliga nous est enfin révélé. Les pauvres lui ont appris à lire l’Évangile.
Merci, Père, parce qu’avec ta vie évangélique transparente, tu nous rapproches du Mystère ultime et au milieu de nos nuits sombres, tu rends notre foi plus crédible.
Source : https://blog.cristianismeijusticia.net/2020/08/31/el-misterio-de-casaldaliga#more-28723
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Illustration : https://www.religiondigital.org/america/epitafio-Don-Pedro-Casaldaliga-descansar-cementerio-olvidado-araguaia-sin-tierra-poema_0_2256074383.html