Un évêque allemand espère une modification de la morale sexuelle « discriminatoire » catholique
Par Cameron Doody
L’Église doit apprendre « que la sexualité n’est pas quelque chose à côté de l’être humain, mais fait partie de lui ».
« Le nœud du problème est que de nombreuses personnes perçoivent la conception catholique de la sexualité comme discriminatoire dans de nombreuses situations », a déclaré l’évêque d’Aix-la-Chapelle Helmut Dieser à l’agence de presse KNA le 4 septembre [1].
L’Église doit apprendre « que la sexualité n’est pas une chose à côté de l’être humain, mais fait partie de lui », a poursuivi Helmut Dieser.
L’évêque a expliqué qu’il ne demandait pas une adaptation de l’enseignement de l’Église à l’esprit du temps, mais plutôt un dialogue entre la foi, les expériences vécues par les gens et les conclusions de la sexologie moderne.
Les membres du forum du « chemin synodal » sur la sexualité « honorent… les différentes orientations sexuelles et identités de genre ».
L’évêque Dieser s’exprimait à Dortmund en marge d’une conférence régionale du « chemin synodal » de l’Église allemande.
C’est le processus de réforme à la base au sein duquel les évêques, les prêtres et les laïcs allemands – ainsi que des experts extérieurs à l’Église – débattent des changements possibles de la doctrine et de la pratique catholiques dans des forums sur le célibat clérical obligatoire, l’exercice du pouvoir dans l’Église, le rôle des femmes dans l’institution et la morale sexuelle de l’Église.
Mgr Dieser est l’un des deux coprésidents du dernier de ces forums – officiellement intitulé « La vie dans les relations successives – Vivre l’amour dans la sexualité et le partenariat » – qui a présenté vendredi dernier un document de travail aux participants du chemin synodal élargi.
Ce document de travail stipule notamment que « nous honorons les différentes orientations sexuelles et identités de genre des personnes ainsi que leurs relations de couple à long terme, fidèles et exclusives ».
Le texte affirme également « une dimension sociale et personnelle » au « concept de fertilité » au-delà d’une simple « ouverture à une nouvelle vie », de sorte que « tous les couples de même sexe et les autres couples qui ne peuvent pas donner naissance à une nouvelle vie ont le potentiel d’une vie féconde ».
Ces deux affirmations contrastent quelque peu avec l’enseignement catholique traditionnel tel qu’il est affirmé dans le Catéchisme (2357-58), qui considère l’« inclination » homosexuelle comme « objectivement désordonnée » et les actes homosexuels comme « contraires à la loi naturelle » et comme des relations qui « ferment l’acte sexuel au don de la vie ».
L’identité sexuelle n’est pas interchangeable et n’est pas un choix
Selon KNA, l’évêque Dieser a souligné qu’il existe une plus grande variété d’identités et d’orientations sexuelles qui ne sont pas interchangeables et que les gens ne choisissent pas.
L’évêque a exprimé son espoir que le document final du forum sur les changements possibles de la morale sexuelle catholique soit adopté à la majorité requise des deux tiers des évêques allemands, pour montrer qu’en Allemagne « il y a une intention claire de poursuivre » sur la voie des réformes.
Un tel résultat enverrait un signal clair à l’Église universelle, a souligné Helmut Dieser.
Les conférences régionales du chemin synodal qui ont eu lieu le 4 septembre et qui se sont tenues à Dortmund, Berlin, Ludwigshafen, Francfort et Munich ont remplacé la deuxième assemblée générale du chemin synodal qui a été repoussée à février 2021 en raison de la pandémie du coronavirus.
Aucune décision n’a été prise vendredi sur aucun des sujets de discussion du chemin synodal, les cinq conférences régionales servant plutôt de plateformes de discussion et de débat.
Source : https://novenanews.com/german-bishop-change-catholic-sexual-morality/