NSAE
La remise des cls  St-Pierre
La remise des cls  St-Pierre
  • Facebook
  • QUI SOMMES-NOUS ?
    • Nos activités
    • Nos objectifs
    • Notre histoire
    • Portraits de famille
    • Principes fondateurs
  • ACTUALITÉ
    • À ne pas rater
    • Dans le monde
    • En France
    • Nos sources
  • FAIRE ÉGLISE AUTREMENT
    • Chantiers de réforme
    • Ouverture(s)
    • Textes critiques
    • Textes libérateurs
    • Visages d’évangile
  • FAIRE SOCIÉTÉ AUTREMENT
    • Économie & Société
    • Éthique et vie
    • Nos combats
    • Témoignages
  • OPINIONS & DÉBATS
    • Coups de cœur
    • Éditorial
    • Entretien avec…
    • Sondages
  • RÉSEAU NSAE
    • Au coeur de réseaux actifs
    • Collectifs et associations
    • L’Observatoire Chrétien de la Laïcité (OCL)

Noël : le Couvre-Feu

Publié le 23 décembre 2020 par Lucienne Gouguenheim dans ACTUALITÉ Aucun commentaire
Home» ACTUALITÉ » Noël : le Couvre-Feu
Noël : le Couvre-Feu

Par le Frère François Cassingena-Trévidy

Étrange Noël que celui que nous allons vivre cette année… Et si, loin d’être une désolation, il était au contraire une immense aubaine à saisir ?

Noël plus surveillé que veilleur, Noël en retrait sur nos rêves et nos exubérances accoutumées. S’il n’étouffera pas tout à fait Noël, le couvre-feu officiel raisonnera au moins le passage à l’an neuf. Beaucoup se plaignent, beaucoup s’insurgent. Avec une naïveté enfantine, mais aussi avec une certaine opiniâtreté d’enfants gâtés, l’on veut tout, et tout en même temps : la prospérité de l’économie et celle de la santé. L’on a devisé tant et plus sur le « monde d’après », mais l’on ne veut point embrasser cette nécessaire frugalité, cette conversion effective de nos usages, qui nous permettraient d’en être les artisans véritables. Est-ce une insolence d’avancer que ce Noël est mis à l’ombre ? Car, loin des accessoires dont nous l’avons environné, des surenchères commerciales avec lesquelles nous l’avons profané, des contes sous lesquels nous l’avons travesti, Noël est simple, et pauvre, et, dirais-je, sauvage. « Elle enfanta son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place à l’hôtellerie. » (Lc 2, 7)

Noël dût-il même être strictement soumis à la loi du couvre-feu, que ce serait un heureux sort, car « Couvre-Feu » est l’un de ses noms possibles et, loin de toute connotation calamiteuse, résume son mystère. Ce petit d’homme, cet enfant que la femme couvre de linges resplendissants et rêches comme la neige – pensons à la fameuse Nativité de Georges de La Tour –, cet Enfant est le Feu lui-même, « jeté sur notre terre » (Lc 12, 49). Feu indomptable, « feu dévorant » (He 12, 29 ; Dt 4, 24), et néanmoins domestique, puisqu’il vient « habiter parmi nous » (Jn 1, 14). Au cœur de cette nuit de grand air où les bergers frissonnent, l’enfant, à même la terre – la terre qu’il aimera à en mourir – brûle comme un feu de bivouac, origine d’un incendie qui, depuis, ne cesse de courir, et dont la procession de la Nuit pascale, avec ses cierges communicants, nous offrira plus avant dans l’année liturgique une émouvante image. N’est-ce pas en effet par le Feu nouveau, le Feu robuste et autonome, que commencera cette autre Nuit dont la Nuit de Noël est la sœur jumelle ?

Lors même que nous n’aurions pas de table plantureuse, de divertissements sophistiqués, d’ambiance fébrilement entretenue, lors même que nous ne pourrions pas nous retrouver nombreux à la messe de minuit, aurions-nous vraiment sujet de nous plaindre, dès l’instant que nous avons le Feu ? Noël, pour avoir lieu, n’a pas besoin de grand-chose. Le lieu de Noël, c’est l’intime ; le lieu du Feu, c’est l’âtre. Et le seul âtre que le Feu attend, qu’il « désire d’un grand désir » (Lc 22, 15), c’est notre être même. Le véritable « réveillon », le voici : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. » (Ap 3, 20.)

Des circonstances présentes – mais qui sait si l’avenir ne nous réserve pas d’autres austérités ? –, nous pouvons tirer parti pour purifier notre Noël de toutes les compromissions mondaines qui nous empêchent d’atteindre aux profondeurs spirituelles de l’Événement dont cette fête est la mémoire autant que la promesse. « À tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. » (Jn 1, 12.) Comme les Athéniens contemporains de Paul, nous passons notre temps à écouter, à voir, à apprendre distraitement « les dernières nouveautés » (Ac 17, 21) : et si nous passions ce Noël à réaliser ce qui se passe, Celui qui se passe en nous, et qui est la Toute-Nouveauté ? En cette Nuit, ce Feu qui s’invite au plus creux de nous-mêmes, dans l’âtre le plus secret de notre être, demande immédiatement que nous le partagions, et ne demeure en nous qu’à proportion de ce que nous le communiquons aux autres, alors même qu’il ne nous appartient pas. Ce Feu est aussi la plus précieuse étrenne que, jusque dans les épreuves personnelles et collectives, nous puissions mutuellement nous offrir, étant bien entendu qu’« il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).

C’est de ce Noël-là, intérieur, pauvre, ardent et généreux, que les embarras particuliers de cette année nous rappellent le chemin et nous suggèrent l’exercice spirituel. S’il éteint en nous la mondanité, le couvre-feu peut réchauffer en nous et entre nous la braise de l’essentiel.

Publié le 17 décembre 2020 dans Témoignage Chrétien

Print Friendly, PDF & Email

Laissé un commentaire

Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.

Qui sommes-nous ?

NSAE est né en 1996 à partir de deux événements : 1) La « Requête du peuple de Dieu », portant pour l’essentiel sur une réforme de l’institution ecclésiale, née en Autriche et en Allemagne, qui affichait 4 points : – l’égalité entre tous les croyants, femmes et hommes, laïcs et clercs ; – l’accès à tous les ministères des femmes et […]
Lire la suite

Retrouvez-nous sur Facebook !

Facebook
Facebook
fb-share-icon
RSS
Translate »
English
English
FrenchFrench
EnglishEnglish AfrikaansAfrikaans AlbanianAlbanian ArabicArabic ArmenianArmenian AzerbaijaniAzerbaijani BasqueBasque BelarusianBelarusian BengaliBengali BosnianBosnian BulgarianBulgarian CatalanCatalan CebuanoCebuano Chinese (Simplified)Chinese (Simplified) Chinese (Traditional)Chinese (Traditional) CzechCzech CroatianCroatian DanishDanish DutchDutch EsperantoEsperanto EstonianEstonian FilipinoFilipino finnishFinnish FrenchFrench GalicianGalician GeorgianGeorgian GermanGerman GreekGreek GujaratiGujarati HaitianHaitian HebrewHebrew HindiHindi HmongHmong HungarianHungarian IcelandicIcelandic IndonesianIndonesia IrishIrish ItalianItalian JapaneseJapanese JavaneseJavanese KannadaKannada KhmerKhmer KoreanKorean LaosLaos LatinLatin LatvianLatvian LithuanianLithuanian MacedonianMacedonian MalayMalay MalteseMaltese MarathiMarathi NorwegianNorwegian PersianPersian PolishPolish PortuguesePortuguese RomanianRomanian RussianRussian SerbianSerbian SlovakSlovak SlovenianSlovenian SpanishSpanish SwahiliSwahili SwedishSwedish TamilTamil TeluguTelugu ThailandThailand TurkishTurkish UkranianUkranian UrduUrdu VietnamVietnam WelshWelsh YiddishYiddish
Powered by Translate

ARTICLES RÉCENTS

  • Une politique de santé de la Terre et des Hommes
  • Les gens vont dans les temples
  • Alberto Iniesta : ce printemps de l’église
  • Athéisme chrétien
  • LISTE DES ARTICLES PUBLIÉS du 16 au 22 JANVIER 2023

RECHERCHE

ABONNEMENT NEWSLETTER

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.

UTILE

  • L’ÉVANGILE SUR LES PARVIS
  • NOUS REJOINDRE
  • NOS COMMUNIQUÉS
  • CONTACTEZ NOUS
  • PUBLICATIONS
  • ESPACE PRESSE
  • LIENS
  • RSS
  • PLAN DU SITE

LE RÉSEAU NSAE

VERSION MOBILE

Copyright © 2019 Association NSAE    |   Création internet Effet i Média