Après la publication, lundi 15 mars, de la note publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi rappelant le caractère « illicite » des bénédictions d’unions de couples de même sexe [1], des évêques de différents pays sont publiquement montés au créneau pour dénoncer une déclaration « inacceptable », blessante ou maladroite.
Par ce nouveau texte, la congrégation se fait « la contrôleuse de qui peut recevoir, ou non, la bénédiction de Dieu – cela est inadéquat et faux », a ainsi fustigé, mardi 16 mars, l’évêché de Saint-Gall, en Suisse, par la voix de son directeur du service pastoral, Franz Kreissl. « Il n’est pas permis d’exclure d’emblée un certain groupe comme “pécheur”, sans tenir compte de chaque individu concerné », poursuivait-il dans un communiqué publié sur le site du diocèse. « L’Église a pour mission de conférer cette bénédiction de Dieu et de la promettre aux gens – non pas par ses propres moyens, mais en tant qu’intermédiaire. En particulier à une époque où des péchés profondément cachés commis […] au nom de l’Église sont mis en lumière, il est réconfortant de savoir que les bénédictions de Dieu sont pour tous », écrivait-il encore, rappelant qu’en 2015 Mgr Markus Büchel, l’évêque local, s’était déjà prononcé en faveur d’une attitude plus tolérante de l’institution sur la question.
Mgr Georg Bätzing, évêque de Limbourg et président de la Conférence épiscopale allemande, a déclaré qu’il était « mécontent » de la nouvelle note publiée par le Vatican : « Cela donne l’impression que le débat théologique, actuellement discuté dans différentes parties de l’Église universelle, y compris ici en Allemagne, doit se terminer le plus rapidement possible », ajoutant, dans un communiqué publié un peu plus tard, que le sujet aurait pleinement sa place dans le cadre du Chemin synodal lancé en 2019.
En France Mgr Bruno Feillet, évêque auxiliaire de Reims et président du Conseil Famille et Société de la Conférence des Évêques de France regrette des amalgames faits entre « homosexualité » et « péché » dans la presse à l’issue de la publication du texte ; il rappelle que « les personnes prises chacune pour elles-mêmes peuvent, bien sûr, toujours être l’objet de bénédictions ».
Note :
[1] Voir :
Le Vatican déclare que les prêtres ne peuvent pas bénir les couples homosexuels. Pourquoi le pape François a-t-il approuvé ce décret ?