« Pour une Église synodale : communauté, participation et mission », telle est la devise du Synode des évêques. Peut-il devenir une réalité sans la participation effective des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes ? La Fédération allemande des femmes catholiques (KDFB) pense que non, et a donc exhorté les responsables du Synode, et le Pape François, à garantir l’accès des femmes au droit de vote dans les assemblées synodales. Jusqu’à présent, seule la sous-secrétaire du Synode, Nathalie Becquart, est connue pour être capable de le faire. Et les autres ?
Le week-end des 4 et 5 septembre, l’assemblée fédérale des délégués de l’association s’est prononcée en faveur d’une participation égale des femmes au processus synodal de trois ans, qui doit débuter officiellement en automne.
Sa présidente, Maria Flachsbarth, affirme qu’« il est absurde et n’est plus acceptable » que les femmes de l’Église catholique continuent d’être exclues des processus de consultation et de décision qui concernent tous les croyants. « Cela contredit la thèse selon laquelle tous les baptisés ont la même dignité ».
Le KDFB a donc demandé aux dirigeants du Vatican d’officialiser le droit de vote des femmes et d’assurer une certaine parité entre les sexes dans la préparation des documents. L’institution compte de nombreuses femmes expertes dans les domaines de la pastorale et de la théologie.
Conférence de presse au Vatican, 8 septembre : aucune déclaration sur le suffrage des femmes au Synode des évêques
Tout le monde doit être écouté, mais il n’est pas certain que chacun puisse avoir son mot à dire : lorsqu’on lui demande s’il y aura un droit de vote régulier pour les femmes parmi les participants aux synodes des évêques à l’avenir, le Vatican donne une réponse évasive.
Le Vatican ne s’engage pas sur la question de savoir si les femmes auront également le droit de vote lors du synode des évêques prévu en 2023 sur le thème de la synodalité. Lors d’une conférence de presse pour présenter le document préparatoire du synode mardi, le secrétaire général du synode des évêques, le cardinal Mario Grech, a donné une réponse évasive à une question directe sur le droit de vote des femmes, soulignant plutôt que les femmes pouvaient et devaient participer au niveau diocésain et que le consensus était l’objectif du processus. « L’accent mis sur les droits de vote ne me laisse pas froid », a déclaré M. Grech. Il a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une question de vote, mais que le Saint-Esprit se concentrait plutôt sur « l’harmonie et l’accord ». Grech espère « qu’un jour nous dépendrons beaucoup moins des droits de vote, des sondages et des majorités ». Le sous-secrétaire du Synode des évêques nouvellement nommé en février, la religieuse française Nathalie Becquart, n’a pas non plus abordé la question. Les femmes font partie du peuple de Dieu. Il est très important qu’ils soient écoutés et qu’ils soient « protagonistes de ce processus synodal dès le début ».
(Mario Grech) a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une question de vote, mais que le Saint-Esprit se concentrait plutôt sur « l’harmonie et l’accord ».
Dans les deux documents présentés, le document préparatoire « Pour une Église synodale : communion, participation et mission » et un manuel pour la mise en œuvre pratique de la première phase du processus mondial, la question du droit de vote des femmes n’est pas abordée. Le manuel demande qu’une attention particulière soit accordée à l’écoute des laïcs, notamment des femmes. Une attention particulière doit être accordée aux groupes « risquant d’être exclus » : Les femmes, les personnes handicapées, les réfugiés, les migrants, les personnes âgées et les personnes en situation de pauvreté, ainsi que les catholiques qui pratiquent rarement ou jamais leur foi. » Le document préparatoire souligne également que « la consultation du peuple de Dieu […] n’implique en aucun cas l’adoption des principes de la démocratie, basés sur le principe de la majorité, au sein de l’Église ».
Source : https://www.religiondigital.org/mundo/mujeres-catolicas-Alemania-Papa-oficialice-voto-sinodo-igualdad-iglesia_0_2375462442.html et https://www.katholisch.de/
Si ce ne sont pas les principes de la démocratie sur lesquels repose la consultation du peuple de Dieu, c’est incontestablement un conservatisme phallocrate d’un autre temps qui se réfugie derrière la figure du Saint-Esprit.
Qu’est-ce qui différencie la manière d’agir de l’Eglise catholique et celle des Talibans ?