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« Marcher ensemble » : la synodalité quésaco ?

Publié le 13 novembre 2021 par Lucienne Gouguenheim dans FAIRE ÉGLISE AUTREMENT Aucun commentaire
Home» FAIRE ÉGLISE AUTREMENT » « Marcher ensemble » : la synodalité quésaco ?
« Marcher ensemble » : la synodalité quésaco ?

Par Dominique Collin

On connaissait l’Église « une, sainte, catholique et apostolique », maintenant il faut dire « synodale ». Même si l’on sait que le mot « synode » vient du grec sunodos et veut dire « marcher ensemble », j’avoue ne pas bien comprendre ce que le terme technique et de surcroît inintelligible de « synodalité » veut dire. Un groupe de randonneurs qui « marchent ensemble » seraient-ils en synode ? Je crains que la métaphore du « marcher ensemble » ne veuille pas dire grand-chose.

Je n’ignore pas que les disciples du Galiléen, avant d’être appelés « chrétiens », se désignaient comme les « adeptes de la Voie » (Ac 9, 1). Ce qui voulait dire qu’ils s’attachaient à une manière de vivre, la manière de vivre selon l’Évangile, le mot « voie » ayant le sens d’une école de sagesse pratique, comme il y en avait dans l’Antiquité. Autrement dit, ces disciples se disaient appartenir à la « philosophie du Christ ».

C’est d’abord cela l’Église : une manière de vivre selon la « pensée du Christ » (1 Co 2, 16). Et les disciples de ce « chemin » avaient plaisir à se retrouver pour la « fraction » de la parole et du pain. Et chacun, selon son « charisme », mettait au service de l’assemblée ses « talents » : talent d’organisation ou talent d’enseignement, talent d’animateur ou talent musical. Et chacune de ces assemblées, mieux que de « marcher ensemble », construisait ensemble la communion fraternelle (1 Co 14, 26), méconnaissant la distinction entre un clergé et les fidèles, distinction qui a fini par dénaturer l’Église et même par la pervertir.

Que pourrait alors signifier une vraie synodalité dans l’Église ? Arrêtons d’abord de nous enfumer : la synodalité, dans son sens technique, n’est pas un vague « marcher ensemble » qui peut se prêter à toutes les rêveries, mais désigne une manière de délibérer en Église. C’est-à-dire une manière d’écouter l’inouï de l’Évangile, de se partager ce qu’on en entend, de discerner ce qu’il convient de vivre pour rester fidèle à cette écoute, pour se confronter aux défis du moment et aux attentes des gens et, quelques fois, pour prendre des décisions qui concernent à chaque fois la vie effective de l’assemblée des disciples. La délibération n’est pas une consultation. C’est sur ce point que l’on risque de se tromper en parlant de synodalité. « Plus large consultation des fidèles jamais lancée dans l’histoire », peut-on lire çà et là dans les médias. Mais la délibération est bien plus qu’une consultation ! Et puis, je demande : encore jugerait-on utile de « consulter » tous les fidèles et aussi ceux qui sont en dehors de l’Église instituée, comment ferait-on pratiquement ? Ouvrira-t-on dans toutes les églises du monde un « cahier de doléances », comme ceux qui furent ouverts en France en prélude à la Révolution ? Et à cette échelle, comment compilera-t-on une telle quantité de matière ? Et puis, pour en faire quoi ? Un synode réservé aux évêques qui accouchera, comme tous les synodes, d’un texte qui ne fera que quelques vaguelettes ?

« Ce qui est vécu par tous doit être décidé par tous »

Une Église qui « marche ensemble » est une Église qui oriente son propre chemin à partir d’elle-même, une Église qui est son propre chemin est une Église qui risque d’oublier la Voie de celui qui nous « précède vers la Galilée » (Mc 16, 7). Il y aurait une manière plus décisive d’instaurer un commencement de vraie « synodalité » dans l’Église : cela pourrait commencer à Rome par l’institution d’un synode qui ne serait plus composé uniquement d’évêques, mais une assemblée composée d’évêques, de prêtres et aussi de laïcs, hommes et femmes, chacun possédant une voix délibérative. Comme cela se faisait dans les premiers siècles de l’Église, avant que la distinction d’« ordre » entre le clergé et le laïcat aboutisse à cette autre distinction entre « l’Église enseignante et gouvernante » et « l’Église enseignée et gouvernée ». « Ce qui est vécu par tous doit être décidé par tous » : ce principe vraiment « synodal », qui nous vient de saint Augustin, doit maintenant s’étendre à toutes les assemblées ecclésiales : les paroisses, les groupes, les diocèses. Certes, comme j’ai déjà eu l’occasion de le redire plusieurs fois, la « synodalité » à elle seule ne résoudra pas le problème de la « duplicité instituée » dont j’ai parlé dans mon dernier billet, ni ne répondra à l’immense défi de rendre témoignage de l’Évangile, mais mettra au moins l’Église dans la bonne direction d’un recommencement à neuf.

Les dirigeants de la planète se réunissent pour une nouvelle « Cop ». Encore une, et l’impression que l’on ne va pas dans la bonne direction. On y parlera encore de « réduction des gaz à effet de serre », mais y dira-t-on que seule une conversion de nos manières de vivre représente une vraie issue ? Point de doute : c’est à la responsabilité humaine que l’on doit cette mutation profonde des équilibres de la planète. Comment décrire cette responsabilité ? La Bible le dit d’un mot : convoitise. Dans l’extraordinaire lettre de Jacques, qui est un de mes textes préférés (et je me permets de vous renvoyer à mon dernier livre : Croire dans le monde à venir. Lettre de Jacques à nos contemporains), on lit ce passage qui ne manque pas d’actualité : « D’où viennent les conflits, d’où viennent les combats parmi vous ? N’est-ce pas de vos plaisirs qui guerroient dans vos membres ? Vous convoitez et ne possédez pas ; vous êtes meurtriers et jaloux, et ne pouvez réussir ; vous combattez et bataillez. Vous ne possédez pas parce que vous n’êtes pas demandeur ; vous demandez et ne recevez pas parce que vos demandes ne visent à rien de mieux que de dépenser pour vos plaisirs. » (Jc 4, 1-3) Que veut dire Jacques ? Il distingue, si l’on veut, le désir qui désire uniquement pour le plaisir de recevoir davantage et le manque que l’on tente à tout prix de combler en inventant une infinité d’objets censés satisfaire notre envie de plaisir. Le désir, en tant qu’il est fondamentalement le désir de la vie, se réjouit d’un rien. Il n’a pas besoin de prendre pour recevoir, car il sait que la vie se refuse à l’envie et à la jalousie, ces deux moteurs de la consommation effrénée qui nous mènent tout droit vers la catastrophe. Jacques montre aussi très bien comment cette insatisfaction, créée artificiellement par des besoins qui n’en sont pas vraiment, conduit inéluctablement aux conflits, à la violence et, pour finir, au meurtre.

Une conversion au désir de vie

Tant que l’on nous fera croire que la vie consiste à augmenter son « pouvoir d’achat », nous irons dans le mur et la catastrophe climatique s’accompagnera très vite d’une violence généralisée. Il est donc urgent d’inviter à ce que j’appelle une conversion au désir de vie. Conversion qu’il ne faut pas confondre avec une écologie pénitentielle, punitive et culpabilisante, mais retour au désir comme source la plus féconde du « bien commun ». Il faut certes des réponses techniques, économiques et écologiques, mais rien ne changera vraiment si l’on ne change pas d’imaginaire social. Le défi pour les chrétiens n’est pas de faire une « ÉcoÉglise » ou une « Église verte » comme on le lit maintenant, mais de montrer comment la pensée de l’Évangile est présente et opérante au plan où les problèmes se posent aujourd’hui d’une manière qui ne peut plus nous laisser impuissants.

Source : Golias Hebdo n°694

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