Par Jacques Gaillot
Avez-vous remarquĂ© cette contagion des murs Ă travers le monde ? Des murs qui sĂ©parent des peuples et les empĂȘchent de circuler. Des murs de la honte. Mur entre IsraĂ©liens et Palestiniens, entre AmĂ©ricains et Mexicains, entre Espagnols et AfricainsâŠ
Ă la tĂ©lĂ©vision, je regardais avec indignation ce mur de barbelĂ©s Ă©levĂ© par la Pologne pour empĂȘcher les migrants venant de BiĂ©lorussie dâentrer chez elle. Aujourdâhui, câest au tour de la Lituanie dâĂ©lever son mur de barbelĂ©s.
Quand le mur de Berlin a Ă©tĂ© dĂ©truit le 9 novembre 1989, je nâimaginais pas que lâEurope deviendrait une forteresse ! Les murs ne sont-ils pas faits pour ĂȘtre dĂ©truits un jour ?
Mais il y a, en nous, des murs qui nous séparent les uns des autres.
Le mur de lâargent entre riches et pauvres.
Le mur des préjugés et de la méfiance qui divise tant de familles et de groupes !
Le mur de lâindiffĂ©rence qui fait que lâon sâignore.
Le mur de lâoubli qui fait tomber une chape de plomb sur ce que lâon a vĂ©cu avec dâautres.
Le mur de la haine surtout, qui crée une séparation apparemment infranchissable entre les humains.
Lâhomme de Nazareth a passĂ© sa vie Ă faire tomber des murs.
Jâaime quâil soit nĂ© hors les murs et quâil soit mort hors les murs. Par sa mort sur la croix, il a dĂ©truit le mur de la haine qui nous sĂ©parait les uns des autres.
La planÚte appartient à la famille humaine. Nous sommes faits pour circuler et vivre ensemble. On ne fait pas la paix avec du béton et des barbelés qui emprisonnent les gens.