Un chrétien néerlandais engagé dans le synode
Par Ed Shreurs (WAC-I)
Que découvrons-nous lorsque nous nous voyons autour de nous ou chez nous tous ceux qui se soucient de leurs voisins et apportent un soutien effectif à ceux qui ont besoin d’aide ? Les statistiques montrent que 30 % de la population de ce pays répond à ces critères, comme vous ou nos frères catholiques, protestants, hindous, humanistes, bouddhistes et autres. On pourrait appeler tous ces gens-là la Nouvelle Église sans structures, jusqu’à ce que les instances de notre Église adoptent comme objectif principal l’amour du prochain et renoncent à la discrimination, à l’opacité et à l’autoritarisme.
Notre mission n’est pas de changer notre propre mode de fonctionnement ni celui des autres personnes engagées, mais de faire en sorte que l’institution se transforme en une organisation caritative si performante que finalement, les 30 % de notre population y verront avec bonheur une force vive, levier puissant à leur action solidaire, parfois si difficile et éprouvante.
Il est compréhensible que les responsables de l’Église traduisent principalement communio, participatio et missio en termes d’enseignement pour les ouailles. Leur formation et leur fonction sont fondées sur la culture de l’autorité surplombante, avec des suiveurs obéissants. Ils ne peuvent pas facilement se libérer de cette culture qui les a imprégnés pendant 50 ans ou plus, et qui leur fait voir le chemin de la synodalité comme une école pour le troupeau… mais pas pour eux-mêmes.
Pour les 10 années à venir, le « troupeau » lui-même devra insister encore et encore sur le fait que
- communio implique l’écoute sans discrimination de la part des responsables de l’église, que
- participatio signifie accepter d’abandonner des charges au profit des plus talentueux (je pense par exemple à une cour de justice indépendante et à une équipe de gestion financière) et que
- missio signifie rendre l’Église structurellement attractive en la focalisant sur l’amour solidaire du prochain.
Alors, faisons cesser ce malentendu
Au lieu de dire : Comment faire pour que les gens ordinaires s’impliquent dans la communion, la participation et la mission, il faudrait dire :
Comment faire en sorte que l’Église institutionnelle s’implique dans ces trois caractéristiques de la vie chrétienne réelle ? Qu’elle apprenne à marcher avec tout le peuple de dieu, écoute les autres quels qu’ils ou elles soient, profite de leurs conseils et les fasse participer selon leurs compétences.
Les chrétiens réels pratiquent la communion sans préjugés ni exclusions. Les chrétiens réels n’ont aucun problème à confier des tâches aux femmes et aux hommes les plus talentueux.
Les chrétiens réels incitent par leur comportement d’autres à les imiter. Leurs adeptes ne trouvent pas ça dans l’Église institutionnelle. Ce qui nous manque, c’est une structure d’Église ayant les mêmes caractéristiques que les chrétiens réels.
Je pense que Wac-I (Nous Sommes Église-International) devrait entamer un dialogue sur ce malentendu. –
Traduction : Christiane Bascou