L’Église allemande accepte de demander au pape d’« assouplir » le célibat des prêtres et d’aborder la question du sacerdoce des femmes.
Des appels sont également lancés au pape pour qu’il autorise les prêtres catholiques à se marier et à rester en fonction.
Les deux cardinaux à l’origine de cette initiative sont l’archevêque de Munich et ancien président de la Conférence épiscopale allemande, Reinhard Marx, et le président de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (COMECE), Jean-Claude Hollerich.
Le Chemin synodal s’est prononcé à une large majorité en faveur de l’admission des femmes à la fonction ordonnée.
Le Chemin synodal allemand, processus dans lequel les évêques allemands et les organisations laïques discutent de l’avenir de l’Église sur diverses questions, a approuvé en première lecture, à une large majorité, une initiative visant à assouplir l’exigence du célibat pour les prêtres et demande aux prélats de soumettre au pape François une proposition de réflexion sur cette question.
La proposition débattue vendredi a obtenu 86 % des voix, mais devra être ratifiée en deuxième lecture lors de l’assemblée d’automne du Chemin synodal pour être contraignante. C’est ce qui ressort d’un communiqué de la Conférence épiscopale allemande, rapporté par Europa Press.
Le texte, intitulé « Le célibat des prêtres – Renforcement et ouverture », souligne la valeur du célibat comme mode de vie des prêtres. Toutefois, elle demande l’admission de prêtres mariés dans l’Église catholique romaine par le pape ou par un concile. Des appels sont également lancés au pape pour qu’il autorise les prêtres catholiques à se marier et à rester en fonction.
Le document souligne ainsi que les prêtres ordonnés sont indispensables à l’Église catholique et rappelle que dans les églises byzantines et les pasteurs protestants, des prêtres catholiques ordonnés peuvent exercer. Au cours des discussions, plusieurs intervenants ont critiqué l’évaluation positive de la vie de célibataire dans le texte et ont appelé à une inclusion plus critique des risques et des effets secondaires du célibat.
Les deux cardinaux à l’origine de cette initiative sont l’archevêque de Munich et ancien président de la Conférence épiscopale allemande, Reinhard Marx, et le président de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (COMECE), Jean-Claude Hollerich.
« Ce serait mieux pour certains prêtres d’être mariés ».
Marx a souligné que « ce serait mieux pour certains prêtres s’ils étaient mariés ». « Pas seulement pour des raisons sexuelles, mais parce que ce serait mieux pour leur vie et qu’ils ne seraient pas seuls. Nous devons ouvrir ces discussions », a-t-il ajouté.
De son côté, Hollerich a souligné dans une interview au quotidien « La Croix » qu’il faut se demander franchement si un prêtre doit nécessairement être célibataire : « J’ai une très haute opinion du célibat. Mais il faut se demander : est-ce essentiel ? Dans mon diocèse, j’ai des diacres mariés qui exercent le diaconat de façon merveilleuse, ils donnent des homélies avec lesquelles ils touchent vraiment les gens : plus fortement que nous qui sommes célibataires. Pourquoi ne pas avoir aussi des prêtres mariés ? Si un prêtre ne peut pas vivre cette solitude, nous devons le comprendre, et non le condamner », a-t-il réfléchi.
Dans le même temps, une majorité écrasante du Chemin synodal se prononce en faveur d’un diaconat féminin et de la création d’une commission sous l’égide du futur Conseil synodal national, qui devrait traiter de la question du « ministère sacramentel des personnes de tous sexes ». En outre, les évêques allemands devraient également soulever la question lors du synode mondial initié par le pape François. Le Chemin synodal s’est prononcé à une large majorité en faveur de l’admission des femmes à la fonction ordonnée.