Les mots nous sont retirés de la bouche
Les mots nous sont retirés de la bouche,
Nos poèmes meurent sous les bombes
Avec ceux que l’on assassine à Kiev, à Marioupol et à Kharkiv.
La force brutale veut imposer la peur et semble triompher
Le long des douces rives du Dniepr.
Mais nous savons qu’un peuple fraternel
Toujours se relève
Et que le sang de ses victimes
Ne coule pas en vain sur le sol humilié.
Nous nous tiendrons debout à ses côtés,
Nous nous éclairerons à la brûlure de son deuil,
À la flamme de son courage,
Nous ne faiblirons pas.
Même s’il semble anéanti,
Le juste est toujours victorieux de la barbarie.
Les vastes plaines d’Ukraine, de Lviv à Donestk,
Où poussent les blés de l’abondance et de la joie
N’oublieront jamais l’outrage,
Elles ne le recouvriront pas d’un brouillard d’oubli.
Toujours la résistance renaîtra,
Toujours plus forts des chants s’échapperont,
Toujours plus invincibles
Des hymnes en l’honneur de la liberté
Et du printemps !
Laissons les déjà envahir
Nos clairières silencieuses et solidaires !
Laissons fleurir les bourgeons de notre amour,
Hissons haut les couleurs
De nos cœurs !
Jean Lavoué, 2 mars 2022