Par Jeffrey Frantz
Pour une meilleure compréhension de Dieu
Depuis la naissance de la conscience (il y a environ 250 000 ans), les hommes se sont trouvés engagés dans un processus continu d’imagination et de création de nouvelles conceptions de Dieu. Et nous prolongeons cette réflexion nous-mêmes, aujourd’hui. La plupart de nos contemporains souhaitent effectivement croire en Dieu. C’est d’ailleurs certainement mon cas. J’ai toujours vécu dans une église, j’aime que l’on y connaisse Dieu et j’aime croire en ce Dieu.
Cependant, pour que notre foi soit authentique, il convient qu’elle corresponde à notre conception actuelle du monde. Que notre conception de Dieu soit crédible. Il y a là un problème, car nombreux sont ceux pour qui le Dieu du christianisme traditionnel, le Dieu surnaturel de la conception théiste (le Dieu du ciel), n’est tout simplement plus crédible.
La conception théiste est celle d’un Dieu très personnel, demeurant à l’extérieur du monde, dans le ciel, en un paradis, d’où il orchestre et contrôle souverainement les événements de la terre.
Il faut une nouvelle conception de Dieu adaptée à notre connaissance actuelle du monde.
Dieu est toujours au-delà.
Il y a du mystère en Dieu. Il est toujours au-delà de ce que nous pouvons penser, dire ou imaginer à son sujet. Il est le grand au-delà de l’univers : au-delà de nos capacités à le décrire, au-delà de ce que nous pouvons penser, au-delà de ce que nous pouvons comprendre. Dieu est toujours au-delà. C’est cet « au-delà » qui caractérise son aspect mystérieux.
J’aime comprendre Dieu comme l’Esprit, c’est-à-dire énergie et amour infini, présence universelle, mystère infini.
L’Esprit n’est pas ici où là : il est partout en permanence, au-delà de notre entendement.
Il est l’essence fondamentale de Dieu auquel nous avons tous, forcément, tendance à prêter des caractéristiques humaines. Mais nous ne pouvons parler de lui que de manière métaphorique. L’idée même d’esprit est d’ailleurs en elle-même indéfinissable, et échappe à toute définition, précision.
L’Esprit est la présence de Dieu avec toutes ses caractéristiques et dont on ne peut parler qu’en langage métaphorique.
Il est vrai qu’on parle habituellement de Dieu en langage anthropomorphique, c’est-à-dire en lui attribuant des caractéristiques humaines et qu’il est difficile de faire autrement.
Je propose que l’on accepte l’idée d’un Dieu personnel, mais qu’on le pense de manière métaphorique. Il est bien d’attribuer à Dieu les qualités anthropomorphiques que sont l’amour, la gentillesse, la générosité, le pardon, la tendresse, la compassion, la sensibilité et la largeur d’esprit. Mais il faut surtout le penser en tant qu’Esprit (ce qui inclut, je l’ai dit, énergie et amour infinis, présence permanente et mystère absolu).
• En tant qu’énergie d’amour du monde, Dieu est la force de guérison de l’univers. Il est l’énergie qui éveille et met en mouvement les principales qualités des hommes.
• En tant que mystère, Dieu est le rappel d’un toujours plus, toujours au-delà radical.
Alors, comment penser Dieu finalement ?
Par exemple, lorsque des centaines de personnes périssent dans une catastrophe naturelle ou un acte de terrorisme, Dieu le ressent-il ? Oui !
Dieu souffre-t-il ? Oui !
Dieu en pleure-t-il ? Oui !
Il n’y a pas de cœur brisé ou de perte tragique que Dieu ne ressente pas de manière douloureuse et pour lesquels il n’éprouve pas de compassion.
Dieu, l’Esprit, est en nous et avec nous dans nos heures sombres et douloureuses.
Ces moments appartiennent à l’obscurité et à la souffrance de la croix de Jésus. Mais alors surgit la résurrection.
Dieu partage aussi nos moments de joie et de célébration. Dieu se réjouit avec nous lorsque l’amour, la bonté, la gentillesse l’emportent. Dieu est à la fois réel et métaphore, Dieu du mystère et de l’au-delà le plus radical.
Source : http://protestantsdanslaville.org/gilles-castelnau-spiritualite/gc828.htm
Victor Hugo
L’épanouissement Dernière gerbe ( 1902 – posthume )
L’épanouissement, c’est la loi du Seigneur.
Il a fait la beauté, l’amour et le bonheur,
II veut la fleur dans la broussaille.
Son âme immense, à qui l’aube sert de clairon,
Vibre à l’anxiété du moindre moucheron.
Toute douleur en Dieu tressaille.
Quand on lie un oiseau, Dieu souffre dans le nœud.
Dieu, tout objet froissé vous touche et vous émeut
Dans l’ombre où votre esprit repose ;
Couché sur l’univers qu’emplit votre rayon,
Vous sentez, vous aussi, dans la création,
Le pli d’une feuille de rose.