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« Ils ne supportent plus l’incertitude climatique et économique » : « Solidarité paysans à l’écoute du monde agricole »

Accueil Faire société autrement Économie & Société « Ils ne supportent plus l’incertitude climatique et économique » : « Solidarité paysans à l’écoute du monde agricole »
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NSAE24 octobre 20220 Commentaire

Par Sophie Chapelle (Basta !)

Certains sont des paysannes et paysans retraités, d’autres toujours en activité. Ils accompagnent bénévolement des agricultrices et agriculteurs qui croulent sous les dettes ou sont en burn-out. Une solidarité qui peut aider à surmonter les difficultés.

La facture de gasoil, je ne la regarde même pas… Je n’ose même plus faire le calcul. Je laisse tout dans la boîte aux lettres. » Sur la table d’Olivier [1] comme au pied du canapé, les piles de dossiers s’accumulent. Des piles de dettes. À 45 ans, cet éleveur de bovins ne s’en sort plus. Autour de la table, André, Bruno et Marie – de l’association Solidarité Paysans dans la Loire, un mouvement qui vient en aide aux agriculteurs – sont venus le visiter [2]. « Je vois que tu as payé les fermages (location des terres agricoles, NDLR), bravo, c’est déjà énorme, les propriétaires ne te reprendront pas de terrain », l’encourage Bruno.

L’accompagnement d’Olivier par l’association a commencé en 2020. « Il avait cinq ans de retard dans le paiement de ses cotisations auprès de la mutualité sociale agricole (MSA), se remémore Marie. Depuis, on a mis en place un échéancier avec la MSA et il paie chaque mois. On l’aide dans l’accès aux droits. Il ne faut pas rester seul face à ses dettes, ne pas rester seul tout court. Quand on entre dans la spirale de la difficulté, tout ne fait qu’empirer. On lutte contre l’isolement et le suicide des agriculteurs. On est là, on accueille sa souffrance. L’important est que la personne aille bien. »

« On chemine avec, on ne fait pas à la place des gens »

La situation financière compliquée d’Olivier est malheureusement loin d’être une exception dans le milieu agricole. En 2021, Solidarité Paysans a accompagné plus de 60 personnes ou familles dans la Loire, installées en élevage pour une grande majorité. Les appels à l’aide ont doublé depuis une décennie. « Ce qui motive principalement l’appel, c’est en général des difficultés de trésorerie et un fort taux d’endettement », explique Léa Fanget, salariée de l’association. L’épuisement professionnel est la deuxième cause des demandes. « Ils nous disent ’’je suis au bout’’, ’’je n’en peux plus’’, ’’je ne sais plus ce qu’il faut faire’’… Il y a une grande fatigue physique et mentale. »

L’accompagnement se fait dans un cadre bien défini. Il est basé sur l’écoute, confidentiel, sans jugement. Les personnes accompagnées continuent de décider. « On chemine avec, on ne fait pas à la place des gens », insiste Léa. La démarche doit aussi être volontaire : « Quand c’est un signalement (par un vétérinaire, un voisin…), on demande toujours à cette personne d’inviter le paysan ou la paysanne à nous appeler. Si on évalue qu’il y a un risque imminent, on peut prendre les devants pour appeler et alerter la MSA qui prend contact directement. »

Un accompagnement dure en moyenne deux à trois ans, même si en pratique il n’y a pas de limitation de durée. « S’il n’y a plus de nouvelle demande, la relation d’accompagnant s’arrête. On ne va plus faire de rendez-vous. Mais on peut se donner des nouvelles, s’appeler. » Parmi les onze agriculteurs dont l’accompagnement a pris fin en 2021, un est parti à la retraite, deux ont retrouvé leur autonomie, quatre ont arrêté d’eux-mêmes les sollicitations, et quatre autres continuent d’appeler ponctuellement. Mais certaines fins d’accompagnement sont tragiques : « Depuis que je suis arrivée en 2015, il y a trois personnes que l’on accompagnait qui se sont suicidées », confie Léa. « Quand ça arrive, on essaie de faire face. »

« Plus les gens travaillent, plus ils creusent leurs dettes »

Selon les données les plus récentes de la sécurité sociale agricole (MSA), 529 suicides ont été dénombrés en 2016 parmi le 1,6 million d’assurés du régime agricole âgés d’au moins 15 ans. Chez les assurés de la MSA (15 à 64 ans), le risque de suicide était alors supérieur de 43,2 % à celui des assurés de l’ensemble des régimes de sécurité sociale, et deux fois plus élevé au-delà de 65 ans !

L’intervention se fait toujours en équipe, soit en binôme (un bénévole, un salarié), soit en trinôme (deux bénévoles, un salarié). « On accompagne a priori sans exclusive, ajoute Léa. Cependant il y a un fondement, c’est la transparence. Si la personne ne nous dit rien, on ne peut pas travailler. » Une relation de confiance doit se construire. Jo acquiesce, en jetant un œil à Danielle, son épouse. Tous les deux sont bénévoles de l’association depuis plus de dix ans. « Même quand on pointe une responsabilité individuelle, on considère que cette personne a le droit d’être là, avec ses faiblesses, souligne Jo. On dit également qu’il y a une responsabilité collective : si les gens en sont là, c’est aussi systémique. Pour nous, tout le monde a le droit à un accompagnement. Si on n’est pas là, il n’y a plus de filet. »

« Ce qui me marque, c’est que plus les gens travaillent, plus ils creusent leurs dettes, déplore le bénévole. Certains paysans en grande difficulté ont une capacité de résistance incroyable… Ils ont beaucoup de mérite. Je repense à un gars qui a fait de mauvais choix en transformant son exploitation laitière en exploitation céréalière. » Après huit mois d’accompagnement, « on vient d’apprendre qu’il a accepté une restructuration bancaire, poursuit Danielle. La banque va reprendre ses encours, rééchelonner ses remboursements d’emprunts. La charge mensuelle sera moins lourde, mais la durée de l’emprunt et les intérêts vont augmenter. « Il n’a pas osé nous en parler. On va lui dire qu’on n’est pas sûr que ce soit la bonne option, mais on va rester à ses côtés. »

« La réalité est moins dure à regarder à plusieurs »

Après un premier rendez-vous, l’association dresse un état des lieux de l’endettement pour identifier ce qui peut être fait. « On voit ce qui est négociable, avec qui et dans quel délai. Il s’agit de générer le moins de frais possible. On prend rendez-vous avec les créanciers pour stopper la démarche de recouvrement. On met en place des échéanciers, on demande des reports, des moratoires, on négocie avec les huissiers… »

« Entre la sécheresse, l’inflation et la nouvelle PAC, ils nous disent être trop inquiets pour l’avenir, qu’ils ne supportent plus l’incertitude climatique et économique ».

Vient ensuite la solution bancaire. « Récemment, on a réussi à obtenir du Crédit Agricole qu’il renonce à 40 % d’une dette de 600 000 euros, relatent Jo et Danielle. Les abandons de dettes c’est très rare ! » L’agriculteur en question a accepté de vendre son exploitation pour pouvoir garder sa maison et payer ses dettes. Un déchirement, car sa ferme lui venait de ses parents. « On regarde la réalité ensemble, c’est moins dur de la regarder à plusieurs. » Il existe enfin une voie judiciaire. « Le redressement judiciaire permet de faire cesser les poursuites comme les saisies, et d’étaler les dettes, résume Léa. Nous échangeons avec les huissiers et les fournisseurs pour faire baisser la pression. Parfois, ça se solde par une liquidation. »

« De plus en plus de gens nous appellent pour arrêter le métier »

Dans ce département d’élevage, l’agrandissement des exploitations s’accompagne d’endettements énormes. « De plus en plus de gens nous appellent pour arrêter le métier », observe Léa. « C’est compliqué pour eux parce que, malgré les difficultés, ils aiment leur boulot, analyse Danielle. En ce moment, on accompagne une ferme. Il y a trois ans, ils ne parlaient pas comme aujourd’hui. Là, entre la sécheresse, l’inflation et la nouvelle PAC (Politique agricole commune), ils nous disent qu’ils sont trop inquiets pour l’avenir, qu’ils ne supportent plus l’incertitude climatique et économique. »

« Sur la PAC, les paysans sont soumis à un changement des règles du jeu qui traîne à être mis en place, reprend Jo. Dans le même temps, tout augmente, que ce soit le coût du fioul, des engrais, des aliments… C’est compensé en partie par une augmentation du prix du lait et de la viande, le sentiment d’un travail rémunéré, mais ce n’est pas encore suffisant comparé aux charges. Le stress est généralisé, avec des normes sanitaires de plus en plus compliquées. Même les règles au niveau des assurances changent : tout le monde se retire de la gestion du risque alors qu’on est confrontés à une multiplication d’épisodes climatiques problématiques. Le risque est trop grand et partout. Les gens se fatiguent plus vite. Les pressions financières les ont usés, ils en ont marre. Il y a aussi la pression familiale : ’’Soit tu arrêtes le lait, soit je pars’’. Il y a également l’envie de changer de métier. La bonne nouvelle c’est que ceux qui arrêtent n’ont en général aucun souci pour se reconvertir, ils trouvent du boulot. »

« On voit des jeunes qui pour sauver leurs parents se sont mis dedans, c’est rageant »

Autre sujet d’inquiétude : de plus en plus de jeunes installés contactent Solidarité Paysans. En 2021, l’association a accompagné 17 agriculteurs et agricultrices installés depuis moins de dix ans, dont six jeunes agriculteurs. « Ils se sont retrouvés en difficulté tout de suite, souvent en raison de reprises trop chères ou de retards dans les travaux préalables à un rythme de production de croisière », déplore Jo. « On voit aussi des jeunes qui, pour sauver leurs parents, se sont mis dedans, c’est rageant. Comment donner son avis sans juger quelqu’un ? On se doit de poser nos questions, de mettre des points de vigilance… »

Retour dans la maison d’Olivier, où il vit avec sa mère. À l’occasion du rendez-vous avec Solidarité Paysans, il a ressorti le mémoire qu’il avait écrit pour son projet d’installation. « Mon père faisait du lait. Moi, je voulais valoriser un élevage de bovins allaitants en agriculture biologique pour la vente directe. » Mais les difficultés se sont enchaînées. Son père décède prématurément, puis Olivier est victime d’un accident au travail, avant que l’alcool ne s’en mêle… Entouré de André, Bruno et Marie, il rédige ce jour-là une demande de prise en charge de ses cotisations auprès de la MSA afin de les réduire. Ils s’attellent aussi à contacter son vendeur de matériel agricole pour qu’il intervienne sur son tracteur qui cumule les pannes. Au prochain rendez-vous, ils travailleront ensemble à un budget prévisionnel, pour avoir un regard plus lucide sur la situation économique de sa ferme. « Ça me fait du bien que vous soyez là », lâche-t-il, au moment où les membres de l’association quittent le domicile. Pour Marie, Bruno et André, une partie de la mission est accomplie.

Notes :

[1] Le prénom a été changé, à la demande de l’agriculteur qui souhaite rester anonyme.

[2] Solidarité Paysans Loire a été créée en 1989, Solidarité Paysans national en 1992. Ce mouvement fédère 35 associations régionales ou départementales. Le site : solidaritepaysans.org

Source : https://basta.media/Ils-ne-supportent-plus-l-incertitude-climatique-et-economique-inflation-Solidarite-paysans-a-l-ecoute-du-monde-agricole

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