Petites pensées sur la paix
Pour la première fois de son histoire, les vingt-sept pays de l’U.E. ont pris la décision historique de livrer des armes à l’Ukraine, envahie par l’armée russe.
Mais comment se fait-il qu’au cours des soixante-dix ans de son existence, l’U.E. n’ait jamais pu agir de la même façon lorsque les droits humains étaient bafoués ?
Les armes ont réussi à montrer une détermination sans faille de l’U.E., tandis que les droits humains des migrants ont semé la division et l’échec.
On s’aperçoit qu’il est plus facile de faire la guerre que de faire la paix. La guerre tue des civils : femmes et enfants surtout, crée le chaos et la terreur. Les bombardements font entendre la clameur de la terre.
Avec la paix viendra le temps de la réparation et de la reconstruction, le temps de la justice envers ceux qui ont commis des crimes de guerre. La paix cherchera à réduire la méfiance et à mettre de côté la vengeance et la haine. Ce sera long !
Beaucoup, à travers les siècles, depuis l’esclave romain Spartacus jusqu’au pasteur Martin Luther King, ont fait le rêve de l’égalité entre les humains.
Mais un pouvoir de domination continue de s’exercer des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, des Blancs sur les Noirs, des patrons sur leurs ouvriers, des colonisateurs sur les colonisés, des clercs sur des laïcs…
Cette hiérarchie, vieille comme les chemins, s’impose comme une tradition véhiculée par les religions et les cultures.
Il n’y a pas de fatalité. Rien n’est inéluctable. On peut vivre autrement.
Nous sommes formés à la compétition, à l’emporter sur l’autre, pour être le premier, le plus fort, le plus grand.
Mais on ne devient soi-même que par la rencontre des autres. On apprend à lutter avec les autres et non pas contre eux.
Une parole de l’Evangile m’interpelle : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. » Mt 23,11
Jacques Gaillot
Évêque de Partenia
Paris 11-3-2022