Soirée de prière pour la vérité, la justice et la paix en Palestine-Israël
Le 18 décembre, à la chapelle Notre-Dame des Anges (Paris, 75006), le collectif Anastasis organisait, en partenariat avec le CCFD-Terre-Solidaire, les Amis de Sabeel France, Chrétiens de la Méditerranée, le Groupe d’amitié islamo-chrétien (GAIC) et Pax Christi un temps de prière pour la vérité, la justice et la paix en Palestine-Israël. Plus de 150 personnes ont participé à ce rassemblement composé de témoignages, de temps de recueillement, de chants, de lectures bibliques…
Texte introductif :
Bonjour à toutes et à tous,
En ce temps d’attente de Noël, nous vous remercions de vous être joints à ce rassemblement chrétiens pour la vérité, la justice et la paix en Palestine – Israël, que nous, membres et proches du collectif Anastasis, organisons avec le CCFD Terre solidaire, les amis de Sabeel France, Chrétiens de la Méditerranée, le Gaic et Pax Christi. Nous remercions aussi La Chapelle Notre-Dame des Anges qui nous accueille. Depuis un an, nous, chrétiens de France, sommes sidérés face à la situation à Gaza et dans les territoires palestiniens.
Alors que les Palestiniens connaissent déjà depuis 75 ans une situation d’occupation et de violence, les massacres atroces commis par le Hamas le 7 octobre 2023 – qui ont causé la mort de 1 200 personnes – ont été suivis par un déchaînement de violence d’une intensité inédite de la part du gouvernement israélien : au moins 45 000 personnes tuées à Gaza, sans doute plus. Ces morts sont à peine des chiffres, encore moins des noms. Leurs vies étaient considérées comme ayant très peu de valeur et leur mémoire ne pourra être honorée que très difficilement.
De nombreuses ONG de défense des droits humains nous alertent, comme celle de l’ONG israélienne B’Tselem qui parle de « nettoyage ethnique », celle d’Human Rights Watch estimant que l’Etat israélien est responsable de « crime contre l’humanité », ou celle d’Amnesty International qui qualifie la situation de « génocide ».
Nous, chrétiens en France, nous sentons ébranlés. Nous sentons qu’il est devenu difficile dans le débat public de s’accorder sur des choses élémentaires de notre humanité, comme le fait qu’il est insupportable de bombarder des écoles et des hôpitaux, que des enfants soient tués – et que cela soit fait sans réaction de notre gouvernement. Nous sommes sidérés par le pur triomphe de la force, qui méconnaît les principes élémentaires du droit. Nous, chrétiens en France, nous sommes aussi envahis d’une culpabilité, nécessaire, face à l’antijudaïsme chrétien, qui a fait tant de ravages dans l’histoire et a été une des sources ayant conduit à la Shoah, et aussi face à l’histoire coloniale qui se répète aujourd’hui en Israël – Palestine. Oui, nous sommes envahis par un sentiment de tristesse, de culpabilité et d’impuissance.
Que faire alors ? Nous croyons qu’il faut repartir du cri de ceux qui souffrent et qui nous oriente vers la vérité. Aujourd’hui, nous voulons ainsi écouter le cri des chrétiens palestiniens qui nous appellent à regarder en vérité ce qui se passe là-bas. – « Si nous, en tant que Chrétiens, ne sommes pas révoltés par ce génocide, par l’instrumentalisation de la Bible pour le justifier, quelque chose ne va pas dans notre témoignage chrétien et nous compromettons la crédibilité de notre message d’Évangile », nous disait le pasteur de Bethléem, Munther Isaac, il y a un an.
Face au scandale, au milieu du désespoir, nous nous rappelons, avec les Prophètes de l’Ancien Testament que nous écoutons pendant ce mois de l’Avent, que Dieu nous promet un Royaume de justice et de paix. Cette promesse est notre roc. Elle fonde l’espérance profonde que porte la théologie de la libération palestinienne, que nous voulons écouter aujourd’hui, et avec laquelle nous voulons prier.
Nous nous réunissons ainsi ce soir pour prier pour un cessez-le-feu en Israel-Palestine, pour toutes les victimes, pour le salut de ceux qui commettent des crimes, pour que la mémoire de ceux qui ont été tués puisse être honorée, pour que ceux qui ont été blessés puissent être soignés et revivre, pour que les otages israéliens soient libérés, pour que les prisonniers palestiniens injustement incarcérés soient libérés, pour que les forces politiques d’extrême droite et suprémacistes cessent de dominer la vie politique israélienne, pour que les forces politiques palestiniennes se mettent au service de leur peuple et de la paix, pour que notre gouvernement cesse de soutenir des politiques criminelles, pour la fin de l’occupation et pour que les Palestiniens aient droit à une vie libre et recouvrent au plus vite leur droit à l’autodétermination.
Porteurs de cette espérance, nous nous réunissons aussi pour nous rappeler que cette promesse de justice commence à se réaliser dès aujourd’hui, depuis le désastre même, à partir des gestes de paix que Jésus nous a donnés. Des gestes concrets, simples. Des gestes humains qu’il a faits avant nous : nourrir les affamés, laver les pieds de son frère, partager le pain et le vin, accueillir l’étranger, visiter celui qui est en prison, tendre l’autre joue, aimer son ennemi. Au regard de l’horreur, ces petits gestes peuvent paraître bien peu de choses. C’est vrai, mais ils sont tout ce que nous avons et nous avons cela. Plus que jamais, nous croyons que nous devons nous y tenir, à la suite de Jésus, car ils témoignent, dès à présent, de la venue du Royaume de vérité, de justice et de paix.
Vous trouverez ici une sélection de quelques contenus de cette soirée structurée autour de trois temps forts : un temps autour de la nécessité de la vérité, un autre autour de celle de l’exigence de justice, un dernier autour du désir de paix.