Négociations climat : service minimum sur les questions agricoles aux dépens de l’urgence climatique
La session de négociations, débutée au sein de la Convention Climat des Nations Unies la semaine dernière, se termine sur un résultat peu ambitieux pour les questions agricoles, malgré une relative ouverture des futures discussions aux populations vulnérables, premières concernées par les impacts des dérèglements climatiques.
L’objectif de ces négociations était de définir et d’organiser le contenu des travaux prévus pour trois ans sur l’agriculture et le climat tout en tenant compte de la sécurité alimentaire des populations. Or, les États se sont contentés de planifier des ateliers d’échange sans une réelle volonté de s’accorder sur une compréhension commune de la sécurité alimentaire qui avait pourtant été intégrée, malgré des réticences, à l’Accord de Paris lors de la COP21.
Tout l’enjeu lors de cette session était de prévoir l’application de ce principe pour les travaux à venir sur l’agriculture et le climat. Il s’agissait en particulier de sortir d’une vision purement productiviste. Pour rappel, 815 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde alors même que nous produisons assez pour nourrir 12 milliards de personnes. Il est donc primordial de prendre en compte la sécurité alimentaire dans son ensemble c’est-à-dire, au-delà de l’enjeu de production, l’accès, la durabilité et la qualité de l’alimentation. Laisser de côté ces aspects ne permettra pas de reconsidérer nos systèmes alimentaires. Or c’est aujourd’hui l’unique voie pour faire face aux dérèglements climatiques, mais aussi à la faim et la pauvreté, notamment en milieu rural.
« En se contentant de réitérer une adhésion vague à la sécurité alimentaire, les Etats ne nous disent en rien comment ils entendent tenir compte d’aspects cruciaux comme l’accès et la qualité de l’alimentation, elle-même intrinsèquement liée au respect de la biodiversité et des écosystèmes. Cette session n’a pas permis de soulever les questions politiques indispensables pour répondre à l’urgence climatique », déclare Anne-Laure Sablé du CCFD-Terre Solidaire.
Pour Sara Lickel, du Secours catholique-Caritas France, « nos organisations regrettent cette opportunité manquée, mais relèvent avec attention que l’ensemble du processus sera ouvert aux premières victimes des dérèglements climatiques : paysannes et paysans, peuples autochtones, jeunes, femmes et organisations de solidarité. Il ne fait aucun doute que nous saurons unir nos forces pour une réelle transition de nos systèmes agroalimentaires ».
Source : https://ccfd-terresolidaire.org/infos/environnement/negociations-climat-6106
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