Parce que la beauté et la vie sont plus grandes – Elle demeure Notre Dame
◷ 3 minutes de beauté pacifiante
La pépite
Chez, PRIXM on évite de « surfer » sur l’actualité. Mais comme on aime Notre-Dame de Paris, on a voulu célébrer sa beauté avec ceux qui nous l’ont fait découvrir depuis la plus tendre enfance ! Commençons par un Walt Disney avec ce chant d’Esmeralda dans la cathédrale.
Le texte biblique
Si Notre-Dame de Paris est debout, c’est parce que Marie, notre Dame, accueillit un jour en son sein le Christ, le Verbe fait chair célébré par l’évangéliste saint Jean.
Et le Verbe s’est fait chair
— et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire —
gloire comme fils unique du Père, plein de grâce et de vérité.
Évangile selon saint Jean, Chapitre 1, verset 14 dans le Nouveau Testament. Traduit du texte grec par les équipes de notre programme de recherches La Bible en ses traditions.
L’éclairage
L’évangéliste saint Jean célèbre l’incarnation du Verbe — autrement dit l’Intelligence ou Raison ou Langage ou Parole de Dieu —, Dieu Lui-même, par nature infini et intangible, en un homme, Jésus. C’est cette même incarnation que magnifient les rosaces de Notre-Dame de Paris. Une lecture symbolique aide à en comprendre le sens :
• le carré est un symbole de l’espace limité (comme le monde avec ses quatre points cardinaux). L’espace qui entoure la partie basse de la rosace, constitue la surface d’une moitié de carré, carré qui laisse place au seul cercle dans la moitié supérieure ;
• le cercle, précisément, représente l’illimité – figure parfaite et sans fin — à l’image de Dieu.
Le mystère de l’Incarnation, où l’humanité finie (symbolisée par le carré) concentre, en quelque sorte, l’infini de Dieu (symbolisé par le cercle) est ainsi symbolisé par une forme de géométrie sacrée, transfigurée par la Lumière, symbole universel du Bien, du Beau et du Bon.
La statue de la Vierge – au centre de la rose occidentale – peut alors présenter son Fils Jésus à la ville.
Comment Dieu, Créateur du monde a-t-il pu se faire chair ? Comment l’infinie beauté a-t-elle pu descendre dans le sein fini de la Vierge ? Comment le fini peut-il être ouverture à l’infini ? Voilà le paradoxe fou que célèbrent les chrétiens depuis l’incarnation du Christ. Voilà ce qui est au cœur de l’émotion qui a transpercé les cœurs hier.
Notre-Dame de Paris n’est pas simplement une prouesse artistique ou architecturale. Elle est un monument fini qui ouvre à l’infini, une beauté qui ouvre à l’immensité. Qui donc en est la source ? Le travail de l’homme, oui, mais d’où lui vient ce sens de la perfection et de la beauté ? Qui a donc inscrit dans son cœur cette aspiration à l’infini ?
Reconstitution du chœur de Notre-Dame dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Laurence Stefanon pour Parigramme – Montage : NDP
Le mot de la fin
Charles Péguy évoque ainsi la Vierge et Notre-Dame de Paris :
« Et où il faut résolument faire ce qu’il faut faire…
Et s’adresser directement à celle qui est au-dessus de tout…
Parce qu’aussi elle est infiniment bonne,
A celle qui intercède,
La seule qui puisse parler avec l’autorité d’une mère.
S’adresser hardiment à celle qui est infiniment pure,
Parce qu’aussi est elle infiniment douce,
A celle qui est infiniment noble
Parce qu’aussi elle est infiniment courtoise …
A celle qui est infiniment jeune, parce qu’aussi elle est infiniment mère …
A celle qui est infiniment joyeuse,
Parce qu’aussi elle est infiniment douloureuse »
Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, Paris : Nouvelle Revue Française, 1916
Source : PRIXM