Par Luis Badilla

Après avoir apporté une contribution substantielle à la dévastation de l’Église au Chili, l’Italien de 66 ans, Ivo Scapolo, Nonce apostolique auprès de cette nation sud-américaine depuis le 15 juillet 2011, au lieu de « rentrer chez lui » (comme cela avait été demandé depuis plus d’un an), a été nommé aujourd’hui représentant du Saint-Père au Portugal. Une vraie récompense et une vraie promotion. Sincèrement c’est une nomination pontificale surprenante, inattendue aussi parce que, même si c’est sans le nommer, le même Pontife a critiqué sa gestion diplomatique après les graves problèmes survenus lors de son voyage au Chili (15-18 janvier 2018), et aussi immédiatement après, soulignant qu’il n’avait pas été adéquatement informé.
Le pape François, le 8 avril 2018, dans une lettre publique aux évêques du Chili a écrit : « En ce qui me concerne, je reconnais, et je veux que vous le transmettiez fidèlement, que j’ai commis de graves erreurs d’appréciation et de perception de la situation, en particulier par manque d’information véridique et équilibrée. Je m’excuse maintenant auprès de tous ceux que j’ai offensés et j’espère pouvoir le faire personnellement, au cours des prochaines semaines, lors des rencontres que j’aurai avec les représentants des personnes interviewées [1]. »
Qui est responsable de ne pas avoir fourni au Saint-Père « une information vraie et équilibrée » ?
Plusieurs personnes, évêques et cardinaux, et bien sûr le Nonce, Mgr Ivo Scapolo, informateur principal du Pontife dont il est le représentant personnel.
Le nonce Scapolo, membre de l’ancienne, et dure à cuire, équipe du Cardinal Angelo Sodano, quitte le Chili après huit ans de service, laissant derrière lui une Église catholique détruite, sans prestige, rejetée par la majorité des Chiliens, croyants ou non, sans aucune autorité morale et donc inaudible.
À cet effondrement de l’une des Églises catholiques latino-américaines les plus prestigieuses, en nombre et en autorité, Mgr Scapolo a apporté une grande « contribution ». Parmi ses nombreuses et graves responsabilités, certaines sont impardonnables pour le peuple chilien : avoir gardé le silence, couvert et enterré des dizaines de cas d’abus sexuels commis par des archevêques, des évêques, et des prêtres et avoir participé activement à des campagnes systématiques pour discréditer les victimes de ces abus.
Maintenant, il n’y a rien d’autre à faire que de prier pour que les dégâts causés au Chili ne se reproduisent pas au Portugal. Nous ne pouvons pas oublier que cette grande nation européenne sera le siège des JMJ 2022, la capitale des jeunes du monde, des jeunes qu’il n’a pas pu protéger au Chili pendant de nombreuses années, et qui ont toujours trouvé fermées les portes de la Nonciature de Santiago.
Note :
[1] référence à Juan Carlos Cruz, Andrés Murillo et James Hamilton, victimes de l’ancien prêtre pédophile en série Fernando Karadima, reçu à Sainte Marthe l’année dernière
Source : “El Sismografo”, 29 août 2019, https://ilsismografo.blogspot.com/2019/08/vaticano-nuovo-nunzio-apostolico-in.html
Traduction : Régine et Guy Ringwald
Illustration : María Cecilia Piderit [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)]