La polémique BlackRock expliquée avec des smarties
BlackRock est accusé par certains d’être en pôle position pour tirer parti de la réforme des retraites présentée par le gouvernement. Mais le marché français ne représente qu’une infime partie de la totalité des actifs qu’il gère. En revanche, c’est un marché voué à grossir.
Par Gabriel Nedelec, Adrien Lac, Jules Grandin
Les propos de la secrétaire d’État n’ont pas manqué de faire réagir. Agnès Pannier-Runacher a en effet démenti ce jeudi le rôle que l’on prête à la société américaine de gestion d’actifs Blackrock dans le cadre de la réforme du système des retraites.
Mais ses propos ont remis une pièce dans la machine : « c’est une boîte de Smarties le marché français, ça ne représente rien par rapport à leur gestion d’actifs […] arrêtons de croire que nous sommes au centre du monde », a déclaré la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances sur BFM TV-RMC.
Et pour cause, les actifs sous gestion – autrement dit, l’argent que les clients de BlackRock lui ont confié – pèsent près de 7.000 milliards de dollars (6.180 milliards d’euros) dans le monde. Sur ce total, le marché français ne représente en effet « que » 27 milliards d’euros.
Le potentiel du marché français
Sauf que tout le monde n’est pas de cet avis. « Ce n’est pas une boîte de Smarties, la question des retraites en France, ça fait partie d’une logique d’expansion de ce type de fonds d’actifs », lui a répondu sur LCI le candidat EELV pour la mairie de Paris David Belliard. Il est vrai que BlackRock ne s’est jamais caché de s’intéresser aux retraites des Français. C’est même dans son ADN, rappelait encore l’année dernière son patron, Jean-François Cirelli, l’homme décoré mercredi.
Or, la loi PACTE entend effectivement faire grimper les encours de l’épargne retraite de 230 milliards d’euros aujourd’hui, à 300 milliards en 2022. Dans une note de juin, le groupe s’enthousiasmait d’ailleurs du potentiel économique que représente cette loi pour ses activités. BlackRock entend en effet profiter de l’expansion de ce marché. Mais il n’est pas le seul sur le créneau : Amundi (qui gère en France 812 milliards d’euros), Natixis et sa galaxie d’affiliés, Axa, BNP Paribas et toute une myriade de sociétés sont dans les starting-blocks.
Mais, en France, le marché de l’épargne ne se réduit pas au secteur de l’épargne retraite. L’Assurance vie ou encore le livret A sont considérés comme les placements préférés des Français et représentent une manne bien plus importante qui peut intéresser tout gestionnaire d’actif.