Ce n’est pas la paix, mais l’apartheid : une brève réponse au « plan Trump »
Par Hagai El-Ad, Directeur exécutif de B’Tselem
Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? La réalité sur le terrain est déjà celle du plein contrôle israélien sur toute la zone située entre le Jourdain et la mer Méditerranée et tous ceux qui y vivent. C’est une réalité d’un État intrinsèquement antidémocratique. Et donc, le principal changement aujourd’hui est qu’Israël et l’administration Trump vont encore plus loin en dévoilant leur intention de perpétuer cette réalité. Cette clarté réduit considérablement l’écart entre la situation telle qu’elle est et les termes euphémistes utilisés pour la décrire.
Qu’est-ce qui n’a pas changé aujourd’hui ? Demain, 14 millions de personnes vivront encore entre le Jourdain et la Méditerranée, dont cinq millions de sujets palestiniens sans droits politiques. Et nous tous ici, d’une manière ou d’une autre, resterons sous le règne du même gouvernement à Jérusalem, un gouvernement qui travaille sans relâche pour faire avancer la suprématie d’un peuple au détriment de l’autre, tout en foulant aux pieds ses droits.
Et l’avenir ? Ce que les Palestiniens se voient offrir en ce moment, ce n’est pas des droits ou un État, mais un État permanent d’apartheid. Aucun marketing ne peut effacer cette honte ou brouiller les faits. Mais les faits douloureux d’aujourd’hui suscitent l’espoir de l’avenir, le seul avenir qui puisse véritablement offrir la paix. Un avenir non fondé sur la suprématie pour certains et l’oppression pour d’autres, mais sur la pleine égalité, la liberté, la dignité et les droits pour tous.
Ce jour viendra.