26Mar2023
  • 68 rue de Babylone - 75007 Paris
Facebook-f
logotype
  • Qui sommes-nous ?
    • Nos activités
    • Nos objectifs
    • Notre histoire
    • Portraits de famille
    • Principes fondateurs
  • Actualité
    • À ne pas rater
    • Dans le monde
    • En France
    • Nos sources
  • Faire église autrement
    • Chantiers de réforme
    • Ouverture(s)
    • Textes critiques
    • Textes libérateurs
    • Visages d’évangile
  • Faire société autrement
    • Économie & Société
    • Éthique et vie
    • Nos combats
    • Témoignages
  • Opinions & Débats
    • Coups de cœur
    • Éditorial
    • Entretien avec…
    • Sondages
  • Le Réseau NSAE
    • Au cœur de réseaux actifs
    • Collectifs et associations
    • L’Observatoire Chrétien de la Laïcité (OCL)
  • Qui sommes-nous ?
    • Nos activités
    • Nos objectifs
    • Notre histoire
    • Portraits de famille
    • Principes fondateurs
  • Actualité
    • À ne pas rater
    • Dans le monde
    • En France
    • Nos sources
  • Faire église autrement
    • Chantiers de réforme
    • Ouverture(s)
    • Textes critiques
    • Textes libérateurs
    • Visages d’évangile
  • Faire société autrement
    • Économie & Société
    • Éthique et vie
    • Nos combats
    • Témoignages
  • Opinions & Débats
    • Coups de cœur
    • Éditorial
    • Entretien avec…
    • Sondages
  • Le Réseau NSAE
    • Au cœur de réseaux actifs
    • Collectifs et associations
    • L’Observatoire Chrétien de la Laïcité (OCL)
  • Qui sommes-nous ?
    • Nos activités
    • Nos objectifs
    • Notre histoire
    • Portraits de famille
    • Principes fondateurs
  • Actualité
    • À ne pas rater
    • Dans le monde
    • En France
    • Nos sources
  • Faire église autrement
    • Chantiers de réforme
    • Ouverture(s)
    • Textes critiques
    • Textes libérateurs
    • Visages d’évangile
  • Faire société autrement
    • Économie & Société
    • Éthique et vie
    • Nos combats
    • Témoignages
  • Opinions & Débats
    • Coups de cœur
    • Éditorial
    • Entretien avec…
    • Sondages
  • Le Réseau NSAE
    • Au cœur de réseaux actifs
    • Collectifs et associations
    • L’Observatoire Chrétien de la Laïcité (OCL)
logotype
logotype
  • Qui sommes-nous ?
    • Nos activités
    • Nos objectifs
    • Notre histoire
    • Portraits de famille
    • Principes fondateurs
  • Actualité
    • À ne pas rater
    • Dans le monde
    • En France
    • Nos sources
  • Faire église autrement
    • Chantiers de réforme
    • Ouverture(s)
    • Textes critiques
    • Textes libérateurs
    • Visages d’évangile
  • Faire société autrement
    • Économie & Société
    • Éthique et vie
    • Nos combats
    • Témoignages
  • Opinions & Débats
    • Coups de cœur
    • Éditorial
    • Entretien avec…
    • Sondages
  • Le Réseau NSAE
    • Au cœur de réseaux actifs
    • Collectifs et associations
    • L’Observatoire Chrétien de la Laïcité (OCL)

CONTRE LES STATUES : LES TRACES-MÉMOIRES

Accueil Opinions & Débats Coups de cœur CONTRE LES STATUES : LES TRACES-MÉMOIRES
Coups de cœurOpinions & Débats
NSAE21 juin 20200 Commentaire

Par Patrick Chamoiseau (extrait de « Traces-mémoires du bagne »).

Éditions CNMHS, 1993

Nos monuments demeurent comme des douleurs.
Ils témoignent de douleurs.
Ils conservent des douleurs.
Ce sont le plus souvent des édifices produits par la trajectoire coloniale : forts, églises, chapelles, moulins, cachots, bâtiments d’exploitation de l’activité esclavagiste sucrière, structures d’implantation militaire… Les statues et les plaques de marbre célèbrent découvreurs et conquistadores, gouverneurs et grands administrateurs. En Guyane, comme aux Antilles, ces édifices ne suscitent pas d’écho affectif particulier ; s’ils témoignent des colons européens, ils ne témoignent pas des autres populations (Amérindiennes, esclaves africains, immigrants hindous, syro-libanais, chinois…) qui, précipitées sur ces terres coloniales, ont dû trouver moyen, d’abord de survivre, puis de vivre ensemble, jusqu’à produire une entité culturelle et identitaire originale.
 
La trajectoire de ces peuples-là s’est faite silencieuse. Non répertoriée par la Chronique coloniale, elle s’est déployée dans ses arts, ses résistances, ses héroïsmes, sans stèles, sans statues, sans monuments, sans documents. Seule la parole des Anciens, qui circule dessous l’écriture – la mémoire orale – en témoigne.
 
Or la parole ne fait pas monument.
La parole ne fait pas l’Histoire.
La parole ne fait pas la Mémoire.
 
La parole transmet des histoires
La parole diffuse des mémoires.
La parole témoigne en traces, en réminiscences, en souvenirs protéiformes où l’imagination mène commerce avec le sentiment.
 
Et avec l’émotion.
 
C’est pourquoi l’on dit, très souvent, que dans les Amériques, les monuments (et l’histoire avec un grand H) témoignent des colons, de la force dominante, de l’acte colonial avec ce que cela suppose comme génocides, asservissements et attentats contre l’Autre. L’Histoire, la Mémoire et le Monument magnifient, ou exaltent (du haut de leur majuscule), le crime que la Chronique coloniale a légitimé.
 
Les peuples créoles américains ont donc cette lancinance de leurs mémoires asphyxiées, de leurs histoires souterraines ; et quand ils se tournent vers les Monuments qui balisent leurs espaces, ils ne s’y retrouvent pas, où alors, vénérant ces édifices, ils s’aliènent à la Mémoire et à l’Histoire édictées par la colonisation.
 
Pour Édouard Glissant, « notre paysage est son propre monument : la trace qu’il signifie est repérable par-dessous. C’est tout l’histoire ». Cela veut dire que dans l’Amérique des plantations (que ce soit en Guyane, sur les contreforts continentaux, ou dans l’arc antillais), pour distinguer les trajectoires des divers peuples qui se sont retrouvés là, il faut réinventer la notion de monument, déconstruire l’Histoire coloniale écrite, il faut trouver la trace des histoires. Dessous la Mémoire hautaine des forts et des édifices, trouver les lieux insolites où se sont cristallisées les étapes déterminantes pour ces collectivités.
 
En lisant le paysage antillais, Glissant décèle, sur les hauteurs, la piste des résistances marronnes dont aucune écriture (scripturale ou monumentale) n’a témoigné : sa lecture des plaines littorales et des espaces habités nous permet de trouver témoignages inédits des acceptations et des résistances détournées que les esclaves et les immigrants ont su déployer pour survivre. Son décodage des espaces urbains nous permet de suivre (sans socles ni statues) la lente progression des anciens esclaves vers la conquête de la liberté. Il a balisé notre espace de Lieux de mémoires, ou plus exactement de Traces-mémoires dont la portée symbolique, affective, fonctionnelle, dont les significations ouvertes, évolutives, vivantes, dépassent de bien loin l’équation immobile des traditionnels monuments que l’on répertorie dans la Mémoire occidentale.
 
Moi, créole américain, je chante les histoires contre l’Histoire.
Je chante les mémoires contre la Mémoire.
Je chante les Traces-Mémoires contre le Monument.
 
C’est opposer le Divers à l’Unique
L’ouvert à l’enclos.
 
Qu’est-ce qu’une Trace-mémoires ?
 
C’est un espace oublié par l’Histoire et par la Mémoire-une, car elle témoigne des histoires dominées, des mémoires écrasées, et tend à les préserver.
 
La Trace-mémoires, n’est envisageable ni par un monument, ni par des stèles, ni par des statues, ni par le document-culte de nos anciens historiens.
 
La Trace-mémoires est un frisson de vie alors que le monument ou la statue est une cristallisation morte. Elle fait présence quand le monument s’érige.
 
La Trace-mémoires est à la fois collective et individuelle, verticale ou horizontale, de communauté et trans-communautaire, immuable et mobile, et fragile. Alors que le monument témoigne toujours d’une force mémorielle dominante enracinée – et verticale.
 
Les sens des Trace-mémoires sont en constante évolution, en ramifications diffuses, en inter-rétro-réactions. Le monument n’a qu’une signification unique qui le plus souvent s’estompe en une ou deux générations.
 
La Trace-mémoires est en abîme.
 
La Trace-mémoires peut être matérielle comme la roche d’où les Caraïbes se sont jetés en masse pour échapper à l’esclavage. Elle peut être symbolique comme le morne où se réfugiaient les esclaves marrons ou comme l’arbre-fromager. Elle peut être fonctionnelle comme un temple kouli ou une case de vieux nègres, ou un tambour-gros-ka….
 
Les gestes, les habitudes, les métiers, les savoirs silencieux, les savoirs corporels, les savoirs-réflexes, les symboles, les emblèmes, les paroles, les chants, la langue créole, le paysage, les arbres anciens, les sociétés mutualistes, les champs de cannes, les quartiers…, autant de Trace-mémoires qu’il nous faudra aujourd’hui apprendre à reconnaître, répertorier, et explorer, dans le but de tisser patiemment la complexité ouverte de nos patrimoines créoles.


 Source : https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/06/21/patrick-chamoiseau-contre-les-statues-les-traces-memoires/

Print Friendly, PDF & Email
Colonisation mémoire monuments
1 Like
Où se trouve la Galilée d’aujourd’hui, où nous pouvons rencontrer le Christ vivant ?

Où se trouve la Galilée d’aujourd’hui, où nous pouvons rencontrer le Christ vivant ?

20 juin 2020

LISTE DES ARTICLES PUBLIÉS DU 15 au 21 JUIN 2020

22 juin 2020
LISTE DES ARTICLES PUBLIÉS DU 15 au 21 JUIN 2020

Laisser un commentaire

Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.

Articles pouvant également intéresser

ÉditorialOpinions & Débats
3 juillet 2015

A propos de la responsabilité du FMI dans la crise grecque

Lucienne Gouguenheim
Coups de cœurOpinions & Débats
2 janvier 2015

Réinventer la politique autour de l’écosocialisme

Lucette Bottinelli
ÉditorialOpinions & Débats
3 janvier 2020

Soyez chaud ou froid : ce sont les paroles de Jésus, pas les miennes

NSAE
Catégories
  • Actualité
    • À ne pas rater
    • Dans le monde
    • En France
    • Nos sources
  • Archives
  • Archives @en @fr
  • Faire église autrement
    • Chantiers de réforme
    • Ouverture(s)
    • Textes critiques
    • Textes libérateurs
    • Visages d'évangile
  • Faire société autrement
    • Économie & Société
    • Éthique et vie
    • Nos combats
    • Témoignages
  • Hotspot
  • Hotspot 2
  • L'édito du moment
  • Le Réseau NSAE
    • Au cœur de réseaux actifs
    • Collectifs et associations
  • Opinions & Débats
    • Coups de cœur
    • Éditorial
    • Entretien avec…
    • Sondages
  • Qui sommes-nous ?
    • Nos activités
    • Nos objectifs
    • Portraits de famille
Mots-clés
abus sexuels du clergé Agriculture antisémitisme biodiversité Brésil capitalisme changement climatique chemin synodal Chili Climat cléricalisme Droits fondamentaux droits humains Démocratie eglise environnement Europe Femmes dans l'Église fraternité Gaza inégalités justice Jésus Laïcité migrants Migrations multinationales Noël Néolibéralisme Osorno paix Palestine pape François racisme santé solidarité spiritualité synode Théologie Théologie de la libération Union européenne Vatican II Église du Chili écologie église allemande

Abonnez-vous à notre newsletter !

Merci pour inscription ! Pensez à vérifiez vos emails dès à présent dans votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement...

logotype

Contact

68 rue de Babylone
75007 Paris
France
assocnsae@gmail.com
Facebook-fRss

FAIRE EGLISE AUTREMENT

  • Chantiers de réforme
  • Ouverture(s)
  • Textes critiques
  • Textes libérateurs
  • Visages d’évangile
FAIRE UN DON

OPINIONS & DEBATS

  • Coups de cœur
  • Éditorial
  • Entretien avec…
  • Sondages

INFORMATIONS UTILES

  • Nos communiqués
  • Nos publications
  • Nos liens
  • Mentions légales

NOUS REJOINDRE

PLAN DU SITE

Copyright © 1996-2022 Association NSAE – Création internet Effet i Média.