Où en est le catholicisme de gauche états-unien ? Entretien avec Sergio Bermudez
Collectif Anastasis.
Après avoir tenu plusieurs emplois ouvriers, Sergio Bermudez est aujourd’hui professeur de langue et littérature anglaises. Aux États-Unis, il a coopéré avec plusieurs publications catholiques et s’est engagé dans des initiatives visant à promouvoir la justice sociale dans le monde catholique. Il est récemment immigré à Paris. Sergio nous a fait l’amitié de nous accorder cet entretien pour nous raconter « de l’intérieur » la manière dont des jeunes catholiques américains aux convictions proches de celles d’Anastasis vivent leur engagement dans un environnement de plus en plus marqué par l’extrême droite, mais aussi par un renouvellement générationnel des catholiques engagés à gauche. De quoi nourrir notre réflexion alors que le paysage catholique français semble connaître une tendance à l’américanisation.
La renaissance du « catholicisme de gauche » états-unien au milieu des années 2010
Anastasis : De ton point de vue, quand est-ce que l’histoire de la nouvelle génération de catholiques de gauche commence aux États-Unis ?
Sergio Bermudez : C’est pas évident, parce qu’avant 2016, il y avait un certain nombre de mes amis et connaissances qui flirtaient avec ça, mais je pense que ce qu’on appelle entre guillemets « gauche » et spécifiquement le catholicisme de gauche a vraiment pénétré la conscience collective au moment de la campagne de Bernie Sanders en 2016. Avant cela, il y a eu bien évidemment beaucoup de choses, Dorothy Day et le Catholic Worker, la maison d’édition Orbis Books, qui semble exister et publier des livres de gauche depuis la nuit des temps, le magazine Commonweal évidemment, je ne veux pas laisser ça de côté, mais pour faire simple oui je dirais 2016. C’est une période où la droite catholique gagnait aussi en influence de son côté, il y avait des personnalités comme Monseigneur Barron, et différentes personnes qui semblaient ne plus avoir de problème avec le fait de s’allier avec des forces politiques.
Pourquoi 2016 selon toi ?
Il y a eu comme une rupture dans la conscience collective. Le mouvement pro-vie s’est révélé purement et simplement aligné sur le parti Républicain. C’était déjà le cas depuis quelque temps, je crois. Mais je pense que soutenir quelqu’un comme Trump, qui n’est clairement pas l’image qu’on se fait d’un bon père de famille chrétien, quand ils ont décidé de faire ce pacte avec le diable, je pense que beaucoup de gens dans ce mouvement ont été bouleversés, et s’en sont éloignés, parce qu’ils pensaient que ça allait trop loin. Il y avait donc une aspiration à trouver d’autres chemins. Donc j’ai vu apparaître chez mes amis, et chez d’autres gens, une série de projets plus ou moins aboutis, dont certains ont échoué : il y a eu le projet Tradinista qui a explosé en vol, je sais qu’aujourd’hui il y a le projet New Personalism, il y a le Black Catholic Messenger. J’en oublie certainement d’autres aux États-Unis, je m’excuse auprès d’eux. Ces gens essaient de trouver un moyen d’avancer sur ce chemin, et souvent ils tentent de le faire en regardant en arrière. Donc on a vu renaître un intérêt pour des figures comme Herbert McCabe, il y a eu la republication et la traduction d’une partie de l’œuvre de Léon Bloy, je pense à cette époque, ce qui est marrant parce que Bloy est très étrange politiquement. Évidemment Dorothy Day est utilisée en exemple, dans un autre genre, Thomas Merton. Mais avant cela, on a vu toute une série de gens se pencher sur les encycliques, tentant d’y trouver de quoi justifier le socialisme, ou quelle que soit leur position, parce que la grande question à l’époque pour les gens aux États-Unis c’était « est-ce qu’il est possible d’être catholique et de gauche ? » Mais partout ailleurs dans le monde, la question ne se pose même pas ! Le fait que je sois Mexico américain, le fait de connaître l’histoire de l’Amérique latine, ça fait que ça ne me semble pas du tout contradictoire, mais aux États-Unis, il y a une histoire spécifique. Comme la pensée politique, mais aussi le système politique aux États-Unis, ont subi une ablation chirurgicale de leur partie gauche, il y a besoin de reconstruire d’abord ça, avant de retrouver cette tradition catholique de gauche qui est très vivace et puissante. Aujourd’hui je ne dirais certainement pas que ce mouvement est dominant, mais il est certain qu’il prend de l’ampleur.
Construire une légitimité intellectuelle, s’engager sur des actions de terrain
Ce mouvement, il ressemble à quoi en termes concrets ? Ces projets, ils ressemblent à quoi ?
Il y a beaucoup de choses qui relèvent d’une approche universitaire. Je sais que des gens font beaucoup de boulot sur le terrain, le mouvement Catholic Worker est encore très présent. C’est assez intéressant de voir que l’Église continue à mener ces actions, mais qu’elles ne sont plus associées à un projet politique de gauche aujourd’hui. On les voit comme de la charité, de la philanthropie, ce qui, dans un contexte capitaliste, ressemble à du paternalisme. On pense à ces actions comme de généreux cadeaux plutôt que comme un rétablissement du droit et de la justice. Il se passe quelque chose d’important autour de Gaza, ça fait partie de ces moments charnières, on voit des gens s’impliquer directement, en prenant conscience de toute la souffrance que ça engendre. Une autre grosse question charnière, c’est tout ce qui tourne autour des LGBTQ, où on voit les catholiques de gauche tenir des positions simples comme condamner le meurtre des personnes trans, dire que le fait d’être queer ne justifie pas de tuer ou d’excommunier les gens. Sur ce genre de question, on voit se mettre en place des actions de terrain, que ce soient des échanges interindividuels, des actions de soutien financier ou des formes d’évangélisation. Donc quand on parle de cette « gauche », on est en train de vivre un moment où à la fois il y a ce désir de retrouver des appuis sur le plan de la réflexion fondamentale, qui peuvent servir de fondement à d’autres choses, mais aussi cette envie de soutenir les communautés. Mais encore une fois, dans les communautés elles-mêmes, on ignore le plus souvent que ces initiatives sont liées à une réflexion politique de gauche, ce qui est peut-être un des problèmes auxquels on fait face en ce moment.
Tu donnes une grande place à l’objectif d’établir des bases intellectuelles, comment est-ce que tu expliques que ce soit ce dont les gens semblent se préoccuper d’emblée ?
Pour être parfaitement honnête, je suis partagé à ce sujet. Je ne fais plus réellement partie de la classe ouvrière, j’ai des diplômes maintenant, même si avant ça j’ai eu une carrière ouvrière. Pour moi les gens qui s’investissent là-dedans ont souvent des profils d’intellectuels, parce que les ouvriers sont occupés à être des ouvriers. La philosophie qu’il y a derrière, ils n’ont pas besoin de ça. Mais d’un autre côté, quand on regarde l’histoire, il y a toujours besoin de ce fondement intellectuel, donc je ne rejette pas du tout ça, mais je pense que c’est un risque, se concentrer tellement sur la construction de cette base intellectuelle qu’on oublie que ça devrait se coupler avec d’autres choses. Il y a quelques personnes en ce moment qui travaillent bien sur les deux plans, ce qu’on ne voyait pas trop auparavant. Ce qu’il faut comprendre c’est qu’aux États-Unis, on ne peut pas entrer dans une bibliothèque et trouver le rayon « catholicisme de gauche », ça n’existe pas dans la tête des gens en tant que courant, donc il faut fouiner dans les bibliothèques ou sur internet, trouver des noms précis, c’est pas comme si c’était accessible, et donc c’est pour ça que les gens trouvent important de faire ce travail intellectuel. Dans d’autres endroits, ça fait partie de la culture. Je crois que Frei Betto a écrit des romans policiers à un moment au Brésil. En Amérique Latine, ces gens s’impliquent dans la culture, il y a des romanciers, des poètes, c’est une manière de diffuser cette école de pensée, et aux États-Unis je pense que peu de gens font ce travail.
À distance d’une hiérarchie catholique influencée par ses gros donateurs
Tous ces petits collectifs, et, disons, ce réseau de personnes dont tu parles, comment est-ce qu’ils se situent vis-à-vis de la hiérarchie de l’Église aux États-Unis ?
Ça dépend du lieu, et de son évêque. À New York, par exemple, il y a ces universités qui, selon les personnes, seront décrites comme « catholiques » ou « très catholiques ». Certains disent qu’elles n’ont de catholique que le crucifix à l’entrée. Ce qui fait qu’il y a des journaux et des revues jésuites, et des prêtres qui sont présents dans ces endroits, mais qui n’ont qu’un rapport assez distant avec la hiérarchie diocésaine. Pour ce qui est du clergé diocésain, je sais que certains prêtres et évêques soutiennent ce mouvement de manière tacite. Certaines personnes, je dirais, par prudence, ont décidé de rester anonymes, ou de ne pas prendre parti publiquement, tout en soutenant discrètement ces initiatives. Un des côtés négatifs des réseaux en ligne, si on s’engage un peu trop aux yeux de certaines personnes, on peut subir des insultes, du harcèlement, voir ses coordonnées diffusées. Parfois je reçois des messages de prêtres qui me remercient de parler de certaines choses, mais qui n’osent pas prendre la parole sur ces questions. D’un autre côté, certains prêtres affichent très ouvertement leur intégrisme, ou bien leur monarchisme ou leurs tendances quasi fascistes, alors que d’autres sont plus discrets. Donc on voit ça des deux côtés, certains sont prêts à afficher leurs opinions et à assumer tout ce qui va avec, d’autres non. Ça dépend beaucoup des lieux, des personnes, mais aussi des objectifs poursuivis. Parce que si les objectifs sont avant tout intellectuels, il n’y a pas vraiment besoin d’impliquer la hiérarchie. Pour ce qui est des actions de terrain, les curés de paroisse sont souvent engagés dans des actions en faveur des différentes communautés, ils n’ont pas forcément besoin d’en référer à leur hiérarchie pour ça.
Est-ce qu’un des objectifs est aussi d’influencer les institutions de l’Église, pour pouvoir obtenir plus de soutien, agir plus librement et ouvertement ?
Quelle organisation, quel mouvement politique ne voudrait pas ça ? Étant plutôt de tendance anarchiste sur ces questions, je me méfie si on en fait un objectif en soi, parce que ça ouvre la porte à des compromis qui amènent à diluer ce qui faisait notre pertinence au départ. Mais je comprends l’enjeu, et ce que ça peut apporter. Mais comme en fait ces institutions sont tellement noyautées par la droite, ou, pour parler des institutions jésuites, certaines sont tellement sensibles à ce que peuvent dire ou penser leurs donateurs, que c’est difficile de compter sur elles désormais, parce que c’est l’argent qui décide de tout, parfois même dans l’Église Catholique.
« Fais de moi un antiraciste, mais pas tout de suite »
Un autre élément très important durant ces dernières années a été le mouvement Black Lives Matter. Comment la question raciale est-elle prise en compte dans ces mouvements ?
Il y a le Black Catholic Messenger dont j’ai parlé tout à l’heure, et quelques activistes catholiques noirs qui disent « on va pas rester silencieux, on parle de ça depuis toujours ». Parmi les autres catholiques de gauche, il y a des gens qui les soutiennent théoriquement, et d’autres qui s’impliquent concrètement. Mais la plupart du temps ce sont les gens dans les paroisses qui font le boulot. Parce que les rédactions des publications sont très majoritairement blanches, et j’ai connu des gens qui écrivaient dans ces magazines ou ces revues qui se sont fait gentiment pousser dehors. Je suis un peu plus dur sur ce sujet, je pardonne moins facilement que d’autres, parce que je ne suis pas blanc, en tous cas c’est comme ça qu’on me voit dans mon pays et quand on voit toute la place qu’ils donnent à cette question, c’est presque du Saint Augustin : « Seigneur, fais de moi un antiraciste, mais pas tout de suite. » Je pense que les gens doivent remettre en cause beaucoup de choses, en eux-mêmes et dans leur vie, et que ça leur coûte beaucoup de faire ça. Il y a une poignée de gens, des noirs et des latinos qui essaient de persister, qui doivent lutter, et je pense que c’est un bien en soi, que Dieu les bénisse, mais tu sais, même si l’Amérique se vante de son antiracisme, il y a encore beaucoup de chemin à faire dans le monde Catholique.
À l’occasion des élections législatives anticipées de 2024 en France, on a pu voir que beaucoup de catholiques qui se positionnaient dans le débat public sur la question de l’extrême droite semblaient hésiter à parler de racisme. Même à gauche, certains catholiques semblent se méfier de ce mot.
Étant étranger en France, arrivé depuis quelques mois, ça m’a semblé surréaliste de voir que certaines choses, que je repère instinctivement comme des clins d’œil à des tendances racistes, sont acceptées même si tout le monde peut voir qu’il s’agit d’éléments quasi-racistes. C’est incroyable parce que c’est à travers des auteurs français que je suis devenu vigoureusement antiraciste : Fanon, Césaire. Donc c’est amusant de voir les gens en France dire « oh oui, mais ça ne nous concerne pas, ce sont des problèmes américains, nous on n’est pas comme ça », alors que ces questions ont été posées par des écrivains français ! C’est vraiment fascinant de voir des arguments et discussions qu’on a eues aux États-Unis qui se retrouvent presque mot pour mot ici. En fait, peu importe l’histoire du pays ou la langue parlée, c’est la même chose parce qu’en fait, je crois que c’est plus clair si on considère tout ça comme un produit de l’Empire, plus que de quoi que ce soit d’autre.
Que veux-tu dire par là ?
La France était un Empire. Ses immigrants viennent de ses anciennes colonies. Je suis peut-être une des rares exceptions, même si la France a possédé une partie des États-Unis à une époque ! Je pense que les empires ont une tendance naturelle à générer des hiérarchies. Et évidemment le grand mythe de la France est qu’elle ne ferait pas ça. Les outils pour critiquer ce mythe sont présents dans la culture française, si toutefois on veut les chercher. La victoire récente de la gauche montre que ce mythe se fissure
S’engager dans une Église divisée.
De ton point de vue, quelles sont les différentes stratégies accessibles pour les minorités catholiques de gauche et comment discerner la bonne option dans laquelle investir son énergie ?
Oh je ne prescrirais jamais un seul chemin, parce que je pense que chaque personnalité tend vers un chemin différent, et qu’on peut se faire beaucoup de mal en essayant de se forcer à faire des choses qu’on n’a pas envie de faire. Donc j’imagine qu’il faut un peu d’introspection et réfléchir à ce qu’on désirerait pour soi-même. Si aider les sans-abris ou distribuer de la nourriture te plait plus que la lecture, alors fais ça ! Si c’est lire qui te plait, dis-toi qu’en achetant des livres, tu soutiens aussi des auteurs et des éditeurs. C’est très important que les éditeurs sachent qu’il y a un public pour ces livres. Ça peut être juste parler avec tes amis, s’investir dans sa paroisse, accompagner des catéchumènes, il y a des dizaines de manières de s’investir. Il y a des besoins partout. Et si une de ces choses que tu fais ne te convient pas, essaie autre chose ou bien fais une pause, et reviens-y avec une autre approche. Je ne dirais pas qu’il faut faire du bénévolat, faire ci ou ça, je veux dire, peut être que le simple fait de faire ton travail, c’est ta manière de vivre la sainteté. C’est marrant, mais je crois que c’est Jose Maria Escriva, de l’Opus Dei, qui est un mouvement très conservateur, qui a écrit de très bonnes choses sur cette question, y compris pour les gens de gauche. En gros il dit qu’il faut être l’exemple que l’on voudrait voir pour le monde. Il ne s’agit pas nécessairement d’être une espère de superhéros du bénévolat ou une célébrité du monde des lettres, mais il faut être conscient que l’on peut être un messager, ne serait-ce que pour une personne, qu’on le veuille ou non. Et on ne choisit pas qui sera cette personne. Donc prendre conscience de ça c’est la première étape, et ensuite, ne pas s’endormir, se pousser toujours un peu plus loin. Ne pas se dire qu’on est sorti d’affaire parce qu’on s’engage un peu et qu’on fait du bien autour de soi, parce qu’on donne quelques euros à quelqu’un dans la rue, et que ça va bien comme ça. Non, il faut aller un peu plus loin, trouver ce dans quoi on se sent bien, et explorer un peu ce qui se trouve à la frontière, je dirais.
Et quelle place tu donnes à l’action collective, ou à la dimension communautaire ?
On critique à juste titre les tendances sectaires de certains groupes, mais je pense qu’au point où on en est, le plus grand des maux, c’est l’isolement. C’est la ruse du néolibéralisme, cette tentation de se voir comme un individu isolé qui prend ses décisions comme un consommateur. Même dans les contextes religieux, surtout dans les contextes religieux. Je vais à l’église, je ne parle à personne, je serre des mains, je rentre chez moi. J’achète ce livre, je le lis, je le range dans ma bibli, et plus personne ne l’ouvrira jamais. Je pense que cette tendance est bien plus dominante aux États-Unis, j’ai l’impression que la France a une tradition qui favorise les espaces publics, les discussions publiques, mais je suis certain que vous connaissez ça aussi, c’est devenu inévitable. Donc dès qu’on peut former une communauté avec des gens qui pensent de la même manière ou partagent certaines aspirations, a minima, c’est une chose très positive, tant que ça ne devient pas le cœur de notre identité.
Et comment faire pour partager de tels espaces avec des gens avec qui on a de profonds désaccords politiques ?
Je pense que sur certains sujets, si le désaccord est vraiment profond, il ne faut pas se forcer. Moi, par exemple, j’ai des opinions bien arrêtées sur le racisme, et il y a certaines personnes, je ne dirais pas qu’elles sont racistes, mais elles ont des postures beaucoup plus conciliantes à ce sujet du fait des circonstances de leur vie. Ces gens-là ne comprennent pas la manière dont ça me touche personnellement. Donc il y aura des périodes où ils me verront moins. Pour moi, il s’agit de trouver les points clés sur lesquels on ne peut pas faire de compromis, ou les opinions qu’on ne peut accepter chez les autres. Mais en dehors de ces points, il faut essayer de trouver des compromis, essayer d’atteindre une forme de paix. Cela demande du courage, même si partir aussi demande du courage, et parfois chercher à maintenir la paix à tout prix n’est pas une idée aussi brillante qu’on peut le croire. En fait il faut se méfier quand une option semble la plus facile. Je pense que c’est aussi une histoire de compétence rhétorique, il faut apprendre à parler avec ces gens, c’est une compétence en soi. Il faut choisir ses batailles, sinon, on risque vite de se retrouver tout seul, il faut prendre garde à ne pas s’isoler. Il faut trouver des façons de vivre ensemble, mais aussi être conscient des choses sur lesquelles on peut être souple, et des choses sur lesquelles on ne veut pas être souple.
Propos recueillis en juillet 2024.