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La « pierre d’angle » du « monde d’après »

Publié le 21 mars 2021 par Lucienne Gouguenheim dans Éditorial Aucun commentaire
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La « pierre d’angle » du « monde d’après »

Par Bernard Ginisty

Les bouleversements produits par la pandémie mondiale du Covid suscitent de nombreux discours d’experts pour envisager plus ou moins sereinement « le monde d’après ». Si ces différentes analyses ont leur utilité, elles ne sont pas à la mesure de la crise que nous vivons.  

Il ne s’agit plus simplement de réparer les failles d’un système, mais de nous interroger sur sa cohérence. L’addition des expertises ne peut plus nous dispenser d’un travail philosophique si l’on veut bien se rappeler que l’étymologie du mot « philosophie » suggère la liaison fondamentale de « l’amitié de la sagesse » avec « la sagesse de l’amitié » comme l’écrit Emmanuel Levinas : « La philosophie permet à l’homme de s’interroger sur ce qu’il dit et sur ce qu’on se dit en pensant. Ne plus se laisser bercer ni griser par le rythme des mots et les généralités qu’ils désignent, mais s’ouvrir à l’unicité de l’unique dans ce réel, c’est-à-dire à l’unicité d’autrui. C’est-à-dire, en fin de compte, à l’amour. Déjà, le philosophe Alain nous mettait en garde contre tout ce qui, dans notre civilisation prétendument lucide, nous venait des “marchands de sommeil”. Philosophie comme insomnie, comme éveil nouveau au sein des évidences qui marquent déjà l’éveil, mais sont encore et toujours des rêves. L’éveil est, je crois, le propre de l’homme » [1]. Pour lui, « une nouvelle philosophie, c’est avant tout la parole rendue à ceux qui l’ont perdue dans la rhétorique où sombrent les grands projets » [2].

Le XXe siècle a été le théâtre l’écroulement de plusieurs de ces « rhétoriques conceptuelles » qui ont nourri idéologies, totalitarismes et pensées uniques. Dès lors, nos fragilités et nos incertitudes nous interdisent de nous enfermer dans un rôle de maîtrise intellectuelle ou politique pour nous inviter à considérer tout être humain, non pas comme un futur disciple, adhérent ou client, mais comme un compagnon de route. C’est dans ce compagnonnage que peuvent prendre sens les différentes expertises.

Le théologien et paléontologue Pierre Teilhard de Chardin lisait les convulsions du monde moderne comme « la fin du néolithique », c’est-à-dire la fin d’une ère où l’homme s’est installé dans un espace et défini par ses engrangements. Tout indique qu’une nouvelle ère « nomade » s’annonce dans cette « noosphère » évoquée par Teilhard et que les réseaux prodigieux de télécommunications mettent à portée de conscience. En plein cœur du dernier conflit mondial, Teilhard de Chardin voyait ainsi l’avenir de l’humanité : « La socialisation dont l’heure semble avoir sonné pour l’Humanité, ne signifie donc pas du tout, pour la Terre, la fin, mais bien plutôt le début de L’Ère de la Personne. Toute la question en ce moment critique est que la prise en masse des individualités s’opère non point (à la méthode “totalitaire”) dans quelque mécanisation fonctionnelle et forcée des énergies humaines, mais dans une “conspiration” animée d’amour. L’amour a toujours été soigneusement écarté des constructions réalistes et positivistes du Monde. Il faudra bien qu’on se décide un jour à reconnaître en lui l’énergie fondamentale de la Vie » [3]

L’avenir ne viendra pas d’un ralliement à quelque système que ce soit, mais de la volonté d’acteurs de vivre ensemble. C’est de la disponibilité, de l’imagination et de l’amitié des acteurs que dépendra l’évolution de nos sociétés et non de synthèses définitives qui prétendraient nous éviter cette permanente co-construction de l’avenir. La phrase biblique « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs devient la pierre d’angle » (Mt 20, 41) constitue non seulement une vérité spirituelle, mais le fondement même de l’humanisation de nos sociétés et du développement du psychisme humain. C’est en intégrant ce qu’il refoule au plan psychologique, c’est en interrogeant une théorie scientifique régnante à partir d’un phénomène dont elle ne rend pas compte, c’est en faisant place à l’exclu dans la société que l’homme progresse en humanité.

Notes :
[1] Emmanuel LEVINAS (1906-1995) : Les imprévus de l’histoire. Éditions Fata Morgana, 1994, p. 199-200.
[2] Ibid., p. 149.
[3] Pierre TEILHARD DE CHARDIN (1881-1955) : La grande option écrit à Pékin en 1941, in L’avenir de l’homme, éditions du Seuil, 1960, p. 75.

Source : http://www.garriguesetsentiers.org/2021/03/la-pierre-d-angle-du-monde-d-apres.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

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