Par le Conseil d’administration de NSAE
Elle a donc eu lieu, cette assemblée générale, le 27 avril, avec deux petits mois de retard sur le planning habituel ! Et nous sommes heureux d’avoir réussi à contourner l’obstacle à nous rassembler. Même si l’appropriation par tous des outils de vidéoconférence n’a pas été sans quelques difficultés, nous nous sommes retrouvés une petite cinquantaine le matin, plus de 70 l’après-midi, avec des invités qui nous ont rejoints. Et nous avons réussi à mener de vrais débats, presque aussi bien que lors de nos rencontres annuelles au Centre international de séjour de Paris.

Le fil rouge de cette journée s’est déroulé comme la prise de conscience d’une insécurité nécessaire à la vitalité de notre foi. Cette insécurité positive est celle d’une démarche spirituelle qui vient briser tous les cadres aliénants qui subsistent encore dans la « chrétienté » qui se meurt. La pandémie a servi de révélateur en faisant ressortir avec encore plus d’acuité que d’ordinaire l’extrême crispation de l’institution sur les pratiques rituelles. Comme si l’essentiel de la foi se révélait dans la « bonne pratique » des prescriptions religieuses. Cette chrétienté est définitivement obsolète. Cette fin d’un monde chrétien traditionnel nous met dans l’obligation de créer des cadres nouveaux de pensées et d’action.
Pour nous tous, cette période a été difficile, car le « distanciel » et les visioconférences ne remplacent pas la richesse humaine des rencontres en « présentiel ». Nous avons néanmoins pu maintenir une communion humaine et spirituelle car ne nous sommes plus prisonniers d’un cadre religieux. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » dit Jésus, et cela suffit. Dans ce contexte, Dominique Collin nous remet sur le chemin de l’inouï de l’Évangile : chacun peut être un Christ pour les autres pour être facteur d’émancipation individuelle et collective.
Dans cet esprit, nous avons voulu poursuivre en 2020 et 2021 notre travail d’information et de soutien à ces chrétiens dans le monde qui restent vecteurs de résistance à l’ordre clérical :
- les chrétiens d’Osorno au Chili qui ont initié une mobilisation d’une ampleur inédite pour révéler l’ampleur des crimes pédophiles perpétrés par les clercs
- les religieuses en Inde qui se mobilisent contre les abus sexuels dont elles ont été victimes
- les chrétiens allemands qui sont engagés dans un chemin synodal qui bouscule sérieusement les autorités catholiques en Allemagne et au Vatican
- les chrétiens de Saint-Merry qui cherchent « la vie d’après », après la décision inique de fermeture du Centre Pastoral, par la création d’un site internet (https://saintmerry-hors-les-murs.com/)
Esprit de résistance dont témoigne aussi le remarquable travail de Samuel et Gaspard qui nous ont présenté le film « Au nom de tous mes frères » pendant cette AG. Nous les remercions encore chaleureusement de nous avoir fait partager l’itinéraire de Nadine Loubet, religieuse dominicaine française, engagée auprès des plus pauvres au Chili pendant les années de plomb de la dictature. Nadine Loubet, tout comme Alice Domon (sœur d’Annie Grazon), Léonie Duquet, et bien d’autres encore, ont témoigné avec le plus grand courage de cet inouï de l’Évangile toujours à redécouvrir.
Esprit de résistance, de confiance et de vie, qui peut nous habiter, tous et toutes, si nous daignons nous remettre à l’écoute de l’Évangile…
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Lire les débats autour de lavidéoconférence de Dominique Collin
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Lire : Roulons la pierre du tombeau
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Lire les Débats avec l’auteur suite à la projection du film. “Au nom de tous mes frères”
