Nous sommes heureux de publier la Lettre n°3 de “Au nom de tous mes frères” [1]
AU NOM DE TOUS MES FRÈRES#N°3 LE COUP D’ÉTAT DU 11 SEPTEMBRE👉Dans ce troisième numéro de notre lettre d’information, retour sur ce “11 fatidique qui a changé le cours de l’histoire chilienne” (Soeur Odile). ACTUALITÉS DE SEPTEMBRE 👉Le lundi 13 septembre à 19h, une projection / débat du documentaire “Au nom de tous mes frères” est organisée à la Maison de l’Amérique Latine avec l’Association des Ex-Prisonniers Politiques Chiliens en France et le réalisateur.
👉Réservation obligatoire à patetmich@orange.fr et présentation d’un pass sanitaire valide requise. Plus d’infos ici : https://www.mal217.org/fr/agenda/au-nom-de-tous-mes-freres.
👉Le 11 septembre 1973 au matin, les Forces Armées chiliennes et les Carabineros se soulèvent contre le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende. Ce coup d’État vient clore un épisode historique exceptionnel dans l’histoire contemporaine du Chili (l’Unité Populaire), et marque la fin de la “voie chilienne vers le socialisme”, en construction pendant ces “1000 jours qui ébranlèrent le monde” (voir l’ouvrage de F. Gaudichaud). Acculé dans le palais présidentiel de La Moneda, le président Allende est retrouvé mort, sans s’être rendu.
👉Pour l’historien Patrick Boucheron, le 11 septembre constitue une “émotion mondiale”, un “événement global” , qui mettra le Chili au centre d’une intense vague de solidarité partout dans le monde, le Général Pinochet devenant l’archétype du dictateur latino-américain dans les imaginaires collectifs européens.
👉 Dès les premiers jours débute une large campagne de répression contre les partisans de l’UP et des partis de gauche mobilisés dans la construction du socialisme. Le Général Leigh, membre de la Junte militaire, proclame ouvertement vouloir « extirper le cancer marxiste jusqu’à la racine » (El Mercurio, 13/09/1973).
👉La Soeur Odile vit cette journée depuis une población de la Zone Ouest de Santiago (El Montijo). L’ampleur de l’évènement la pousse à décrire son quotidien au sein de la dictature naissante :
“Une belle journée, ce 11 septembre. Un beau soleil avait surgi déjà et brillait au-dessus des Andes […] Tout à coup, on entendit une très forte détonation, ou une explosion ? Je suis sortie immédiatement dans le jardin du fond, une voisine fit de même et nous nous sommes demandées, curieuses, ce que cela pouvait être. Ne voyant rien ni d’un côté, ni de l’autre, nous sommes rentrées de nouveau. Profitant de la présence d’un ami, je lui ai demandé ce que ce bruit pouvait être, mais lui non plus n’en avait aucune idée, « mais, nous dit-il, je crois que le coup d’Etat est proche, il paraît que la Marine s’est révoltée hier soir à Valparaíso ! » L’incertitude commençait. Qu’allait-être ce coup d’État ? […] C’était un désarroi sans nom ! que fallait-il faire ? Rester chez soi ? aller aider ? mais où ? à qui ? à quoi ? les gens revenaient aussi, sans savoir non plus que penser. On entendait et voyait les avions qui survolaient la ville. Le reste, le bombardement de « La Moneda », la lutte dans les rues du centre de la ville, dans les quartiers d’usines, tout ça a été raconté, filmé, vu. Ce que je vais raconter, c’est ce que nous avons vécu nous autres.”
👉 À partir du 11 septembre, l’engagement de la Soeur dominicaine aux côtés des persécutés ne faillira pas. Jusqu’à la fin du gouvernement militaire, elle risquera sa vie pour défendre les pobladores et militants de gauche, principales cibles de la répression.
À ÉCOUTER :
👉 Le dernier discours de Salvador Allende, retransmis en direct sur les ondes de Radio Magallanes le matin du 11/09 (VOSTFR) :
https://www.youtube.com/watch?v=ufHIrEEl0_o
📕✍️ Après un été de recherches et d’écriture, le projet avance à grands pas … À bientôt pour la suite, Samuel Laurent Xu et Gaspard Thiéry Marcacci.
👉aunomdetousmesfreres@gmail.com
Note :
[1] Voir Lettre d’information n°1 et Lettre d’information n°2