Assemblée générale de NSAE – Et si la santé guidait le monde ?
Les 25 et 26 février 2023, NSAE avait invité adhérents et sympathisants à se rencontrer autour de la thématique « Une politique de santé de la Terre et des Hommes ».
Nous reproduisons ici le petit film extrait d’une conférence donnée par l’économiste Éloi Laurent devant la FSU en 2021. La projection, effectuée en deux parties, a été suivie d’échanges et de débats dont nous donnons également les comptes-rendus.
« Et si la santé guidait le monde » – Débats
Compte-rendu par Colette Glück.
La 1ère partie est surtout une analyse de la situation et nous y réagissons :
1 – Constats et analyse économique
La montée des températures, la sécheresse, oui c’est flippant.
De nouveaux virus sont annoncés.
D’accord avec le fait que le PIB n’est pas un bon indicateur car il ne mesure que les échanges de marché. Une catastrophe écologique, une pollution font grimper le PIB !
Si on ne change pas nos critères économiques, on favorise les conflits, y compris militaires.
En agriculture, aux problème écologiques on propose des solutions industrielles ou technologiques (semences OGM, produits sanitaires etc..). On ne se pose pas la question « pourquoi » cela ne va pas. Exemple maïs/ soja etc. Autour de chez moi on a multiplié les méthaniseurs mais nouveaux problèmes.
La crise sanitaire est liée à la crise économique de notre modèle productiviste, avec une fuite en avant comme réponse aux difficultés. Les subventions PAC baissent pour l’agriculture biologique ; logique perverse ; logique capitaliste surtout dit quelqu’un d’autre.
2 – L’élément humain
L’élément humain a disparu au profit des acteurs économiques ; quand ce n’est pas « rentable » à l’hôpital ou à l’école on ne s’occupe pas de lui.
Pendant le confinement le lien est devenu virtuel.
Le virtuel est devenu plus important que le réel. On a quitté la terre, le réchauffement climatique pour voir l’essentiel sur nos téléphones.
Au travail c’est l’humain qui subit de plus en plus de contraintes.
L’on vit la crise du lien social (le confinement l’a accentuée)
Après le visionnement de la seconde partie : « propositions de l’état écologique et social » par E. Laurent, nous échangeons de nouveau :
1 – Des constats
– Il faut comprendre pour agir ; de bons économistes nous aident à « décrypter ». Éloi Laurent nous fait comprendre que la santé est au cœur de tout, de la vie humaine et de la planète.
– Nous avons un acquis, l’État social et solidaire. En 1945, Ambroise Croizat met en place une protection collective gérée par les travailleurs ; noter que cela fut peu à peu abandonné au profit d’une gestion étatique puis privée avec démantèlement d’une partie des acquis. Mais les cotisations sont-elles équitablement réparties ? Et la planète ?
2 – Des questions
Comment régler les conflits avec le système actuel ; le conférencier n’en parle pas.
E. Laurent met en avant un horizon, une boussole, mais où sont les mécanismes pour amorcer les changements ?
Dans notre système capitaliste il y a des gagnants et des perdants. Il nous faut œuvrer pour le bien commun. Comment ? à quel rythme courons-nous à notre perte si on n’a pas résolu le problème de « foutre en l’air le capitalisme » (E. Laurent se refuse à prononcer ce mot.)
Les réformes de 1945 avaient été pensées dans la Résistance pour mettre en place un État social et solidaire ; des possédants ont été dépossédés pour faits de collaboration et il y avait des opportunités nouvelles. Y en a-t-il aujourd’hui ?
A quel niveau agir ? local, régional, européen, étatique, tous à la fois sans doute mais avec quelles priorités ?
Face aux nouvelles technologies, comment faire face à ses peurs et chercher la meilleure manière de les utiliser. Comment apprivoiser le virtuel ?
L’écologie n’est pas un souci de la majorité des citoyens ; un sondage récent donne à 70% priorité au pouvoir d’achat et à la sécurité.
Attention ! Rôle des médias et du type d’information que l’on recherche.
3 – Des réponses
On est tous acteurs à notre échelle : quel est notre niveau d’ouverture par rapport au partage ? et en même temps, se préserver un minimum car on ne peut s’engager sur tous les fronts sinon on se jetterait du balcon dans le vide ! Sur quoi réellement agir ? Quel que soit le milieu social, on fait ou on ne fait pas. Les enfants ont souvent une approche plus large que les adultes, ils sont moins franco-français.
Construire de de la coopération sociale (sera l’objet d’un atelier du dimanche). Rencontrer les personnes où elles se trouvent (expérience avec des détenus).
Cf. Via Campesina, une organisation internationale de la paysannerie qui expérimente la coopération sociale.
Faire tache d’huile au travail.
Face aux nouvelles technologies, faire face à ses peurs et chercher la meilleure manière de les utiliser. Comment apprivoiser le virtuel ?
Chacun s’approprie l’environnement à partir de ses propres besoins. Réalités vues différemment selon les tranches d’âge.
4 – Quelques remarques
La réalité et le réel ce n’est pas la même chose. Des langages différents.
L’importance de la solidarité et de l’égalité, affirmée par une Ukrainienne comme valeur vitale pour son peuple aujourd’hui.
Michel rappelle la belle expérience d’Art et développement à Marseille, désormais exportée dans d’autres régions, grâce entre autres à « la France s’engage ».