Compte-rendu par Colette Glück d’un atelier qui s’est tenu le 26 février 2023, dans le cadre de l’Assemblée générale de NSAE.
Notre questionnement : Entrer en relations, créer des liens et les faire vivre est-ce une richesse pour la société ?
Après avoir évoqué rapidement la coopération des plantes entre elles, plusieurs personnes évoquent des coopérations humaines de proximité, toutes enrichissantes.
Celle de la mère et de l’enfant – élargie aux soignants à la naissance et à toutes sortes d’autres personnes ensuite ; les coopérations au travail ; celles des quartiers (avec entre autres la fête des voisins, les réseaux d’échanges réciproques de savoirs). Jardins ouvriers, AMAP, GAEC avec salaire égalitaire versé à tous, territoires zéro chômeur, etc. Il s’agit toujours de coopérer et de créer des ponts entre les personnes.
Nos expériences vécues dans de nombreuses associations font l’objet de l’essentiel de nos échanges :
Les associations sont en elles-mêmes des formes diverses de coopération (grâce à la loi de 1901). « Notre vocation de chrétien est bien là », dit quelqu’un, tout en sachant (cela a été dit plusieurs fois) que toutes ces coopérations se vivent au jour le jour au coude à coude avec des non chrétiens.
Accueil des étrangers avec de très nombreuses associations dont nous sommes membres (Welcome, RESF, LDH, et combien de réseaux locaux dans nos villes et nos campagnes! )
Association de luttes pour l’environnement : ND des Landes, collectifs contre des constructions à Orléans, , dans l’Hérault ou à Bures. Rôle de la presse pour diffuser l’information et mobiliser. Des succès engrangés en bien des endroits, comme à la ferme de Bouillons où la coopération joyeuse avec les jeunes occupants du lieu a redonné du dynamisme à une vieille militante dans le deuil.
Syndicats, manifs unitaires retraites. Milieu scolaire avec délégués de parents et d’élèves près des enseignants ; interpellation de quelques jeunes pour soutenir un copain en difficulté : la coopération éducative au jour le jour.
ATD -Quart Monde : coopération et non-domination des « sachants » ; protestation unanime pour les réintégrer dans le conseil économique et social dont ils avaient été exclus. Activités bénévoles multiples dans des quartiers défavorisés : peinture au sol par tous les temps avec les enfants (cf. « Art et développement » à Marseille et désormais ailleurs aussi) ; bibliothèques de rue, lectures pour tous, etc.
Une ville comme Vierzon, sinistrée économiquement, est d’une grande richesse associative, et celle-ci transforme les personnes impliquées.
Milieu pénitentiaire : les aumôniers apportent calendriers, journaux, chapelets s’ils sont demandés, corans et livres de prières pour les musulmans. Ils sont les porte-paroles d’une communauté extérieure à la prison et la coopération avec les détenus est d’une grande richesse : « c’est parce que tu m’accueilles et m’ouvres ta cellule que je viens vers toi », dit l’un d’eux.
Solidarité interethnique et inter- générationnelle, internationale aussi.
Les interventions évoquent les parrainages d’enfants, les lettres à des détenus à travers le monde, les projets coopératifs réalisés en Palestine et ailleurs. Ainsi l’association « Femmes solidaires » de Bezons soutient depuis de nombreuses années des communautés Afars dans leur lutte contre l’excision et les mariages forcés, pour la scolarité, pour la reconnaissance des viols liés à la guerre.
Le commerce équitable avec Artisans du monde, le soutien du CCFD à de multiples projets locaux, etc. les exemples de coopération internationale auxquels nous participons sont multiples.
Donner la main à l’autre, proche ou lointain, pour se relever ensemble sans que l’un domine l’autre, surtout si celui-ci est vulnérable.
Désir et plaisir sont moteurs de cette solidarité ; c’est parfois même addictif. Attention à ne pas s’y noyer !
Œuvrer en groupe permet de ne pas s’approprier les succès.
La coopération sociale, une école joyeuse de VIE.