Robin Meyers [1]
Question
Dans mon enfance, je fréquentais une Église baptiste du sud (des États-Unis. Églises très conservatrices et fondamentalistes sur le plan biblique. Note de Gilles Castelnau). Je prends conscience du fait que j’étais alors focalisé sur la question de mon salut.
Heureusement, je suis maintenant dans l’Église presbytérienne qui est plus progressiste et plus ouverte d’esprit, mais ce mot de « salut » y revient néanmoins constamment. Il me met mal à l’aise et j’aimerais savoir le sens qu’il a dans le christianisme progressiste.
Réponse
C’est une question qui se pose toujours pour les fidèles des Églises conservatrices où l’on enseigne que le « salut » correspond à croire certaines choses de sorte que l’on en reçoit certaines gratifications, comme notamment l’assurance d’accéder au Paradis, au « salut éternel ». Cette idée vous met mal à l’aise, car vous avez développé un esprit critique qui vous amène à refuser l’idée que vous êtes perdu et que vous ne pouvez pas vous sauver vous-même. L’idée aussi que nous sommes tous nés dans le Péché originel, comme certains sont nés gauchers ou avec les cheveux roux. Le « croyant » est impuissant et sans espoir devant une telle situation jusqu’à ce qu’il se soumette à une Puissance supérieure et « accepte Jésus-Christ comme son Seigneur et Sauveur personnel » et admette que ses péchés ont été pardonnés par sa mort sur la croix. Ceci implique également que le véritable sens de la vie de Jésus était de mourir, alors qu’en réalité il a été mis à mort.
Marcus Borg (voir sur ce site) explique dans son livre « Speaking Christian » :
Le but de la vie chrétienne est certainement le salut, mais pas un état paradisiaque après la mort. Au lieu de « salut », on pourrait dire « transformation ». Transformation de nous-mêmes et de la société, du monde.
Dans la religion orthodoxe orientale, le salut est considéré comme une illumination, Jésus étant venu apporter la lumière dans nos ténèbres. On était comme mort intérieurement et le salut nous a ouverts à la vie. On est passé d’un monde de préoccupation et d’anxiété à un monde de responsabilité et de compassion. D’une société individualiste à un monde de justice sociale, d’un monde de guerre en un monde de paix.
Note :
[1] Pasteur de l’Église Unie du Christ, professeur à l’université d’Oklahoma États-UnisSource : http://protestantsdanslaville.org/gilles-castelnau-spiritualite/gc881.htm