Le dernier repas de Jésus
Michel Leconte.
Les catholiques, surtout les identitaires, s’offusquent pour un tableau scénique dont ils prétendent qu’il représente le dernier repas de Jésus. Celui-ci ne s’est certainement pas déroulé comme l’a peint Léonard de Vinci.
Le dernier repas de Jésus était le repas juif du séder de Pessa’h (Pâque juive célébrée le 14 nissan) visant à faire revivre à ses participants, en particulier les enfants, l’accession soudaine à la liberté après les années d’esclavage en Égypte des enfants d’Israël.
Les Évangiles nous disent en effet que Jésus est mort une veille de sabbat, donc un vendredi, et que ce jour était aussi celui de la « préparation » de la Pâque juive, donc le 14 du mois de nissan dans le calendrier hébraïque. On y mangeait le challah qui est un pain tressé qui symbolise la manne tombée du ciel pour nourrir les Israélites. Chaque repas du shabbat commence par le kiddouch, la bénédiction du vin, avant celle du pain. La coupe de vin circule ensuite entre les participants. C’est ce qu’a fait le juif Jésus la veille de son arrestation.
Quant à la signification du pain comme représentant le corps du Christ et du vin comme sang du Christ, elle a pu être empruntée aux religions à mystères, notamment le culte de Mithra, un dieu qui meurt et ressuscite et dans laquelle le Dieu devient le sauveur et le régénérateur du monde.
Au lieu de s’offusquer de voir des « marginaux » à ce repas, ces catholiques feraient mieux de s’inspirer de la pratique de Jésus qui n’avait pas peur de les accueillir à sa table. Le repas du séder célèbre la liberté retrouvée des juifs après leur servitude en Égypte. Le fait de représenter des gays dans le tableau scénique de Thomas Jolly est un beau symbole de leur liberté retrouvée.
http://protestantsdanslaville.org/gilles-castelnau-libres-opinions/gl1812.htm