Des murs à abattre – Des ponts à construire
Le numéro 124 de la revue les Réseaux des Parvis, pour septembre – octobre 2024, vient de paraître.
Éditorial
Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive (Mt 26, 52). Aucune guerre n’est juste. Toute guerre n’est que destruction. Plus fort que le glaive est mon esprit (Za 4, 6). Un cessez-le-feu immédiat doit mettre fin à toute guerre. Seuls le dialogue et les négociations peuvent résoudre les conflits. L’usage de la raison et l’appel à la conscience s’imposent. Ils briseront leurs épées pour en faire un soc. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre (Is, 2, 4). La Bible s’impose dans sa radicalité. L’histoire confirme la justesse de son jugement.
De génération en génération, les chrétiens ont cherché à être fidèles au message biblique accompli en Christ. Avec plus ou moins de bonheur, ils l’ont fait leur. Les papes se sont faits les porte-paroles de l’enseignement de Jésus. Partout dans le monde, dans les douleurs lorsque la guerre gagne cette région où les béatitudes furent proclamées : En Israël et en Palestine, la situation est grave. Nous souffrons du fait que la trêve a été rompue : cela signifie la mort, la destruction, la misère. J’espère que toutes les personnes concernées pourront parvenir à un nouvel accord de cessez-le-feu le plus rapidement possible et trouver des solutions autres que les armes, en essayant d’emprunter des voies courageuses vers la paix (Pape François, 3 décembre 2023).
Après la Seconde Guerre mondiale, les vainqueurs, en créant l’ONU, ont élaboré une Charte donnant aux peuples le droit à disposer d’eux-mêmes et la Déclaration universelle des droits de l’homme. En découle un droit international qui s’impose à tous les États membres de l’organisation qui a aussi pour obligation de sanctionner ceux qui ne le respectent pas. L’ONU soutient aussi les peuples qui luttent pour leur indépendance.
Depuis 1947, le Proche-Orient connaît une situation conflictuelle. Un État, Israël, s’y impose politiquement et militairement par le fait accompli. Un peuple, les Palestiniens, est réduit à l’errance. Leur territoire est colonisé et les habitants sont discriminés. Depuis peu, le peuple est affamé, assoiffé, déporté. Des bombardements font d’innombrables victimes en même temps qu’ils détruisent les habitations, les hôpitaux, les écoles, les musées, les lieux de culte… L’armée israélienne est accusée de crimes de guerre.
En Europe, nous n’avons plus connu de guerre depuis 1945. Pouvons-nous accepter qu’à nos portes, des conflits se perpétuent ? Ce qui semblait impossible à beaucoup a été réalisé chez nous : la réconciliation entre la France et l’Allemagne et la construction d’une Europe unie, respectueuse des droits humains. Pour appréhender la situation au Proche-Orient, développons nos connaissances auprès des chercheurs et des scientifiques reconnus, usons de notre esprit critique face aux nouvelles qui nous parviennent par les médias. Cherchons à soutenir ces nouveaux « justes » qui, au risque d’être incompris dans leurs propres milieux, abattent des murs et construisent des ponts entre Israéliens et Palestiniens. Attachés à l’Évangile et aux droits humains universels, soyons des « artisans de paix » pour qu’adviennent au Proche-Orient la justice, la paix et la fraternité. Modestement, mais avec persévérance.
Jean-Paul Blatz.
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