L’Église a besoin de nouvelles pages blanches
Jean-Claude Thomas.
Pour certains, toutes les pages ont déjà été écrites et l’Église n’a qu’à se référer au passé pour aller vers l’avenir. C’est ce que le pape François appelle « regarder dans le rétroviseur ».
Pourtant les signaux d’alerte et les causes d’inquiétude sont multiples, avec l’effritement du clergé, la désertification de nombreuses églises et « la disparition progressive des cheveux gris ». Tout comme en matière de changement climatique, les risques d’effondrement se multiplient et deviennent patents pour ceux qui acceptent d’ouvrir les yeux. Mais la peur de l’imprévu, la force des habitudes, le manque d’audace et la crainte révérencielle envers le sacré, freinent l’inventivité. Ce n’est pas seulement de capacité d’adaptation que l’Église a besoin pour continuer à porter l’Évangile au cœur de l’histoire humaine : c’est d’une forme de conversion, une conversion à l’audace de la page blanche.