Une foi « pensable » au regard des connaissances scientifiques
Tel était le thème de la rencontre organisée à Pen Boch par l’association Croyants et libres en Morbihan (CELEM) le 8 mai 2017. Elle se situait dans le cadre du thème d’année retenu par la fédération des Réseaux du Parvis : « Partir de la vie pour en faire un chemin de foi : quels visages de Jésus rencontrons-nous ? quels visages de Dieu rencontrons-nous ? Quels évangiles écrivons-nous ? ». Avec l’invitation à « être attentifs au travail de théologiens ou d’historiens contemporains dont la pensée n’est pas assez diffusée parmi nous » et de « prendre en considération, comme outil de travail présentant une vision globale des champs de l’activité humaine, le livre de Jacques Musset, Sommes-nous sortis de la crise du modernisme ? » [1].
L’exposé de Lucienne Gouguenheim, Une foi « pensable » au regard des connaissances scientifiques [2] s’inscrivait dans cette perspective. Il est illustré ici par ces quelques extraits.
La grande aventure intellectuelle de la fin du 20e siècle aura été une nouvelle perception de la complexité et de la façon de l’appréhender, complexité du cosmos, des organismes vivants, des sociétés humaines (…)
Les liens entre la science, la pensée et la croyance sont subtils. Nos modes de pensée personnels sont conditionnés inconsciemment par la culture dans laquelle nous vivons et, sans que l’on en ait toujours conscience, la science contribue à apporter une vision du monde qui façonne et modifie nos schémas mentaux et donc la façon de penser la foi, qui se vit dans le monde et s’incarne dans une culture. (…)
La connaissance scientifique a nécessairement une influence sur l’image que nous nous faisons de Dieu (en particulier le passage du fixisme à l’évolution). C’est sans doute pour sauver le Dieu immuable que le monde religieux s’oppose à la théorie de l’évolution. (…)
Une lecture fondamentaliste de la Bible – mais la même remarque s’appliquerait à tout texte sacré qui décrit les origines – est devenue aujourd’hui totalement incompatible avec les acquis de la connaissance scientifique parce que l’évolution est un phénomène général. (…)
Après s’être consacrée à découvrir les lois qui régissent le fonctionnement de l’Univers, la science étudie maintenant le cheminement de sa construction, et le nouveau concept qui se fait jour est celui d’organisation : l’Univers se construit en s’organisant. Son histoire est celle d’architectures de plus en plus complexes qui s’élaborent au cours du temps, avec des phases de rupture : l’évolution ne procède pas par accumulation, mais par renouvellement.
Notes :
[1] http://nsae.fr/2017/05/04/sommes-nous-sortis-de-la-crise-du-modernisme/
[2] Une foi « pensable » au regard des connaissances scientifiques
Photo : Christiane Bascou